Le coeur rempli de haine depuis l'assassinat de son fils à Dodge City, Ben Kane, un fin tireur, accepte de se rendre à Lordsburry, en Arizona. La ville est livrée aux exactions d'un notable pervers, Frank Boone, qui outrepasse régulièrement l'autorité du shérif en place. Il se trouve que ce même Boone est l'assassin du fils de Kane. En cours de route, Kane se lie d'amitié avec Billy Young, un jeune voyou. Il retrouve bientôt le complice de ce dernier, Jesse Boone, le fils de Frank, qui vient d'assassiner le shérif ...

Young Billy Young est la première des 2 collaborations entre Burt Kennedy et Robert Mitchum. Contrairement à The Good guys and the bad guys, tourné la même année par la paire, il ne s’agit pas d’une pure comédie, mais plutôt d’un western traditionnel, lequel affiche toutefois une relative décontraction propre à l’œuvre westernienne de Burt Kennedy réalisateur, quelques titres épars comme Welcome to hard times et Hannie Caulder mis à part.
Les vingt premières minutes mexicaines du film semblent pourtant annoncer une œuvre plutôt tendue ratissant aussi bien sur les terres du cinéma de Peckinpah, pour le cadre géographique et l'accumulation de morts violentes, que sur celles du western européen, dans sa présentation des personnages de Robert Walker et David Carradine et le rythme étirée de la première séquence, par ailleurs quasiment dépourvue de dialogues.
Passé cette introduction un rien besogneuse dans sa tentative beaucoup plus appliquée qu’inspirée de situer le film dans l’air du temps, Burt Kennedy reprend en quelque sorte les choses en mains en optant pour une ambiance nettement plus légère dans le ton, à défaut de l’être dans l’humour. La suite est une histoire de vengeance bien balisée dans laquelle, entre 2 tasses de café noir, un Mitchum plutôt débonnaire doit se coltiner comme partenaire le fadasse Robert Walker, Jr. en jeune rebelle-pas-si-mauvais-que-ça-dans-le-fond. Enfin, la présence d’Angie Dickinson associée à un final situé dans une prison assiégée fait planer sur le dernier tiers du film l’ombre du mythique Rio Bravo de Hawks. Un souvenir qui ne joue évidemment pas favorablement sur l’impression laissée en bout de piste par ce Young Billy Young.
Plutôt une déception donc, tendant à confirmer que, sorti du registre de la franche parodie, Burt Kennedy a tout de même du mal à assurer correctement le spectacle, peinant à instaurer une vraie tension au sein d’un récit dramatique et se révélant peu inspiré sur les scènes d’action pure.
Le film est sorti en DVD chez Seven Sept dans la collection Western de légende. De mon côté, je me suis contenté de le découvrir en VF sur RTL9 l’autre samedi soir. Titre français : La Vengeance du shérif.