
Durant la première guerre, en banlieue de Paris, un lycéen s'éprend d'une jeune femme, fiancée à un soldat qui se bat sur le front...
Après ma récente lose du 11 novembre, je me rattrape comme je peux en évoquant ce long métrage de Claude Autant-Lara, peinture d'une passion interdite sur fond de der des ders.
Autant-Lara appartient à une génération de cinéastes qui a émergé dans le cinéma français de l'occupation, à l'instar des Clouzot, Cocteau, Bresson. Ici, il part d'un roman scandale de l'entre deux guerres pour signer un film qui fera lui aussi scandale. Tourné au juste lendemain de la seconde guerre mondiale, il aborde le sujet des femmes de soldats en renversant la morale classique.
Les deux personnages sont des mineurs, des enfants vivant dans une ville peuplée de vieillards, de femmes et d'enfants. Ils s'abandonnent à une passion avant tout physique. Le cynisme de ces jeunes gens, c'est de refuser la réalité de la guerre, refuser d'en parler, refuser de ses plier aux règles morales qu'elle impose autour d'eux. Mais jamais le film ne les accuse ou ne les dénonce. Au contraire, même, il tend plutôt à les défendre.
Bien filmé, bien joué, "Le diable au corps" est joué avec un couple de vedettes charmant et talentueux - bien que peut-être un brin trop âgé pour les rôles qu'ils tiennent ? -, impose une reconstitution du temps et de l'atmosphère de la première guerre mondiale réussie. Le film est quand même un peu long, j'ai trouvé.
Vu sur ciné cinéma classic où il passe en ce moment, copie 1.33 4/3 noir et blanc globalement correcte (après un générique vraiment très flou en tous cas), en vf mono parfois assez difficilement audible. Ne soyons pas trop sévère, le film a été tourné dans une époque économiquement difficile.
"Le diable au corps" a fait ses débuts en dvd en septembre 2010, chez Paramount France.
