Brand, un homme de foi, resume celle-ci a “donner TOUT ou RIEN”. Ce precept dicte sa vie et ses relations avec autruit qui, mis au defi, ne peuvent satisfaire aux exigences du pretre. Devenu pretre d’une petite communaute apres un acte d’heroisme tenant de la folie, il est egalement marie et devenue pere. Mais, l’appel de la foi met tout et tous en peril…
Brand, une piece de theatre de Henrik Ibsen, un auteur norvegien du 19eme siècle et mettant en scene un homme prêt a tout sacrifier pour autruit, TOUT, et ce, au point de s’aliener ses proches et ses contemporains. Cette volonte inflexible le fait ainsi paraitre dur, froid, voire impitoyable, meme si interieurement, le personnage est ronge petit a petit par son propre code…
Elliott (Saturday Playhouse (1958), Drama 61-67 (1964), Theatre 635 (1968) est un specialiste de la production theatrale pour le petit ecran britannique et a consacre la quasi-totalite de sa carriere a cette tache a une epoque, ou l’art lyrique avait une place nettement plus preponderante a la television.
Dans le role principal et le plus dur, l’on reconnait Patrick McGoohan (Tales of the Vikings (1960), Danger Man (1960), The Prisoner (1967) ), qui apporte a son personnage un mysticisme oscillant ici sur le fil de la folie, generant aupres du spectateur une fascination, un magnetisme quasi-hypnotique. Brand vocifere, harrangue, denonce, appelle, interpele…et effraye de par ce qui tient de nos jours plus du delire religieux qu’autre chose (l’interpretation faite par le public de la premiere de la piece en 1865 a pu etre tres differente, par contre).
A noter d’ailleurs que tant les acteurs que le realisateur etaient ceux de la piece de theatre a l’epoque jouee a Londres. L’avantage du realisateur / regisseur etant, que ce dernier beneficiait déjà avant la mise sur pieds de la piece, d’une experience de realisateur a la BBC.
Si le personnage est fondamentalement honnete (ce que ne sont pas tous les personnages autour de lui), son romantisme extreme finira, comme souvent dans le cas des hommes “habite” (ici; par une vision messianique) a le transformer en paria et a l’ecarter de son “troupeau”…
McGoohan sera entoure d’autres acteurs de “calibre” theatrale dans cette production, au nombre desquels Dilys Hamlett (BBC Sunday Night Play (1960), ITV Play of the Week (1958), Assault (1971) ) ou James Maxwell (ITV Television Playhouse (1960), Armchair Theatre (1962), Out of the Unknown (1965) ).
La realisation d’Elliott est celle d’une piece de “theatre filmee”. mais non pas a la maniere d’Au Threatre ce Soir (1966) en plans statiques, mais d’un theatre filme avec les codes d’une realisation televisuelle.
Par contre, les decors, eux, sont peu nombreux, froids et austeres renvoyant plus au theatre original, celui ou la scene est dans l’esprit du public et la scene, le lieu ou brule la passion des acteurs…
A voir absolument pour la performance completement hallucinee de McGoohan, decidemment un tres grand acteur de television, dont on peut ainsi dire qu’il etait egalement un TRES grand homme de theatre…
Brand: 5 / 5
Brand (1959) TV – Michael Elliott
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Brand (1959) TV – Michael Elliott
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