
Découvert sur un exemplaire de l'édition VHS René Chateau. Ça pourrait être un "simple" polar français 80's bas du front dans la lignée des L'Arbalète et autre Les Fauves à ceci près que son auteur Max Pécas, qui délaisse ici ses st-tropèzeries le temps d'un exercice sans lendemain dans le thriller, surenchérit dans la violence la plus outrancière. À part peut-être La Guerre des Gangs de Fulci, aucun film policier ne semble avoir joué de façon aussi résolue la carte de la crudité, voire du gore. L'intro, avec ses cartons de prostituées du Bois de Boulogne au fusil à pompe, nous fait d'emblée entrer dans le vif du sujet. L'ensemble accumulera par la suite les divers massacres, tortures, viols et autres humiliations – avec, dirait-on, une prédilection pour les défoulements sur la gent féminine – non sans une formidable gratuité, basculant même dans un gore tout à fait explicite lors des dernières scènes (bras mutilé et tête fracassée à la hachette !) dont émanent des relents de cinéma d'exploitation à veine "trash".
Derrière ces surprenantes atrocités, l'ensemble est – on pouvait s'en douter – loin d'atteindre des cimes: script tenant sur une feuille de papier toilette, mise en scène plus molle que les fesses des actrices, esthétique franchouillardo-80's démoralisante, interprétation au ras des pâquerettes et dialogues d'une ahurissante bêtise. Curieusement, c'est lors de ses séquences violentes que le film fait preuve d'une certaine crédibilité, Pécas semblant avoir ici trouvé sa voie dans le sadisme à défaut de vouer un réel intérêt à l'intrigue. On se souviendra donc de Brigade des Moeurs pour ses excès dans le crapoteux qui en font une œuvre à part au sein du polar hexagonal. Une perle de sordidité et de mauvais goût comme seule la décennie eighties pouvait en renfermer. Vivement une édition DVD (ou Blu Ray, qui sait ?) car la VHS René Chateau va bientôt rendre l'âme.