En 1992, des festivités sont organisées à Rochefort en l'honneur des 25 ans du film "Les demoiselles de Rochefort"...
Ces célébrations ont été l'occasion pour Agnès Varda de tourner ce documentaire souvenir dans la ville. Bien que le film de Demy soit placé sous le signe de la gaieté, c'est tout de même un trajet qu'on sent un brin dur pour Catherine Deneuve et Agnès Varda, en particulier cette dernière ne masque pas certains de ses moments d'émotion lors de cette revisitation des lieux du tournage encore marquées par la présence de son défunt mari-réalisateur.
Ce documentaire donne la parole pour de nouveaux entretiens à Deneuve, Jacques Perrin, Michel Legrand, entre autres, mais c'est aussi l'occasion pour Varda de sortir de ses tiroirs de très nombreuses images d'archives qu'elle avait filmé en couleurs à l'époque. Nous y avons même des images filmés par Michel Legrand, filmant Agnès Varda filmant le tournage des "Demoiselles" ! Nous trouvons aussi des images d'actualité d'époque, des documents rares comme ce méticuleux réglage d'un travelling filmé par André Delvaux pour la télévision belge, des entretiens informatifs sur sa création, etc. Comme toujours, Varda donne la parole à des anonymes, des habitants de la ville de tout âge, des figurants de l'époque, des commerçants de Rochefort, des amoureux du film en tous genres. Avec malice, mais jamais sans aucune moquerie ni condescendance... Le document assez court, est bizarrement dominé par une ambiance assez mélancolique - le document se clôt par un "Le souvenir du bonheur, c'est peut-être aussi le bonheur" quelque part assez nostalgique.
Le film est sorti en dvd chez opening, en accompagnement de certaines éditions des "Demoiselles de Rochefort". dvdfr recense une édition à l'unité, mais je ne sais pas si elle est vraiment sortie... La copie proposée est en 1.33 4/3 ce qui semble être le format d'origine (lorsqu'on a des extraits du film, le cadrage passe en "letterbox"). La qualité n'est vraiment pas jojo, c'est du vieux télécinéma pas bien pimpant, avec quelques passages vidéos kinescopés au burin. Mais enfin, pour un documentaire à moyens modestes, c'est déjà ça de pris. Bande son mono d'origine en 2.0 PCM.