Aftershock - Feng Xiaogang (2010)

[savoy1]

Projeté sous le titre : Tremblement de terre à Tangshan, au 1er Festival du cinéma chinois en France. Par Feng Xiaogang, réalisateur dont on peut mine de rien suivre la carrière par chez nous, après les dvd de A world without thieves, La légende du scorpion noir et Héros de guerre. Ce dernier projeté également il y a quelques années lors d'une manifestation "concurrente".

Suite au séisme de 1976, à Tangshan donc, la destinée, sur 32 ans, des membres survivants d'une famille séparée. D'un côté la mère et son fils, la maman s'accrochant à son environnement et son rejeton, empêchant par là-même sa belle famille de s'accaparer la relève du père décédé. De l'autre, la soeur jumelle du bambin, sacrifiée et laissée pour morte dans les décombres, adoptée par la suite par un couple officiant dans l'Armée Rouge.
Chronique à la Claude Lelouch étalée sur trois décennies, le film se suit sans ennui, mais sans véritable éclat non plus. On observe, de façon attendue, des vies en parallèle sur trois générations. D'un côté, une classe moyenne issue des milieux communistes, après la mort de Mao, dont le logement et l'emploi sont pris en charge par le gouvernement, permettant à la jeune fille de suivre une bonne éducation et d'accéder à des études universitaires. Tout irait pour le mieux, si ce n'était une grossesse non désirée. De l'autre, une condition modeste de province, laborieuse et toute consacrée à la vie quotidienne. Le fils n'en pouvant plus de cet état de fait, va abandonner sa mère et ses souvenirs de culpabilité, afin de rejoindre la ville. Il en reviendra, nouveau riche issu du boum économique chinois des 00's. Tout ce beau monde se recroisera-t-il ou non ?
Comme on le voit, beaucoup de sujets sociaux abordés, toile de fond patriotique en filigrane. Reliés par une croyance indéfectible dans les liens familiaux, innés comme acquis, tradition asiatique oblige. On peut juste regretter un déséquilibre dans le traitement des deux intrigues, le destin du fils étant abordé de façon assez superficiel par de nombreuses ellipses.

A part ça, c'est de la mise en scène carrée, alternant amples reconstitutions convoquant foules impressionnantes et confrontations familiales concernées. Les acteurs sont tous justes et sobres, même quand le pathos est sollicité. Appréciable dans un tel cadre mélodramatique. Quant au tremblement de terre ouvrant le métrage, quelques minutes de destruction d'un quartier, immersives, valent toutes les images de destruction massive d'un Emerich.

[arioch]

Je l'avais acheté il y a plus de six mois en DVD dans le 13ème (quartier chinois de Paris) et je ne l'avais jamais regardé, tu m'as donné envie d'y jeter un oeil !