Permier films de la serie de metrages fantastiques initialisee par Val Lewton pour une RKO en perdition financiere et cherchant le salut dans le cinema fantastique tel que le pratiquait l’Universal dans les annees 30s et 40s (Frankenstein (1931), Dracula (1931), The Mummy (1932), The Invisible Man (1933), Phantom of the Opera (1943) ) avec une difference notable—pas de monstre a l’ecran…pour des raisons financieres…
Debauche de son job de pigiste et–retravailleur de scenario chez David O. Selznick, il sera bombarde producteur (sans experience prealable) devant aider a “renflouer” la RKO qui apres les (semi-)echecs de Citizen Kane (1941) et The Magnificient Ambersons (1942) se retrouvait (financiellement) exsangue. Suite a ces deux “echecs” de leur cinema d’art et d’essai, la RKO decida ainsi de “braconner” sur les traces de l’Universal de Carl Laemmle Jr. et ses “Classics Monsters”. Seule difference notable: les budgets allaient etre serres…tres serres…
L’on fournit ainsi a Lewton des budgets riquiquis et des titres dont meme des magazines “pulps” ne voudraient pas (“Cat People”, Curse of the Cat People”, The Leopard Man”, etc) et libre a lui de se trouver un concept, une histoire, un scenario et un film. Etonnament, et malgre l’echec prevu de la “tactique”, Lewton apporta sa pierre a l’edifice du film d’epouvante classique hollywoodien, tout en redefinissant les codes scenaristques et la mise en image.
(Par raisons de budget); exit les monstres! Entrée fracassante de la psychologie et de la mise en abyme des psersonnages qui prennent une epaisseur en consequence, une esthetique qui se situera dans la mouvance du “film noir” (un groupe de codes qui n’ont pas encore “explose” a l’ecran a l’epoque) et une utilisation optimale du peu de decors disponibles.
Cat People marquera dont le debut du “style” Val Lewton, creeant sur base du titre “bateau” qui semble surfer sur la vague Wolf Man (1941) mais ajoutant un donc une dimension psychanalytique, et surtout; sexuelle qui ne fesait pas partie du metrage Universal.
A la barre, Jacques Tourneur (Nick Carter, Master Detectice (1939), Out of the Past (1947), Berlin Express (1948) ).se montre tres a l’aise dans son premier film fantastique qui aufinal, sera estampille chef-d’oeuvre du film
Simone Simon (La Bete Humaine (1938), All that Money can buy (1941), Mademoiselle Fifi (1941) ) dans le role de la trouble—et troublee heroine sur laquelle plane une malediction ou qui souffre d’une psychose tres prononcee est parfaite. Francaise de naissance, son accent etranger fera merveille pour jouer le role d’une…slave.
Kent Smith (The Spiral Staircase (1945), The Fountainhead (1949), ) dans le role du marie sur un coup-de-tete et dont la faiblesse contribuera a la chute mentale de Simone Simon livre une excellent performance pour son troisieme film. A noter qu’il se tournera vers la television des les annees 50s.
Jane Randolph (TDive Bomber (1941), The Mysterious Mr. M (1946), Bud Abbott et Lou Costello meet Frankenstein (1948), completera le “ménage a trois” fatal jouera egalement son role a la perfection.
A noter que Smith et Randolph rempilleront pour la suite (Curse of the Cat People (1942) ) produit egalement sous l’egide de Lewton.
Soixante-dix annees apres sa realisation, situee entre le drame conjugal fantastique ou le film fantastique base sur une intrigue conjugale, le film est a la croisee de plusieurs routes cinematographiques, et a ce niveau, un film de precurseur. Le film sera d’ailleurs re-make par Paul Schrader en 1982 dans une version plus “hard” avec Nastassja KinsI Malcolm McDowell. x
A voir absolument, car elevant le film fantastique a un nouveau niveau.
The Cat People : 5 / 5
P.S. Bizarrement, a part le film de Schrader (1982), je n'ai pas reussi a trouver le film de Tourneur...J'ai cherche comme un manche ou personne n'avait encore ouvert de thread sur ce classique...??
