Le vaisseau fantôme de Mark Robson (1943)

[Yza]

Point de vaisseau fantôme dans ce film, mais un caboteur sur un trajet aller-retourd avec un drôle d'équipage...et aussi un capitaine bizarre!

Petit film réalisé sans grand moyen, bien restauré, VO et VOSTF, belles images N & B, avec une fin prévisible, mais pas par le prévisible!

Un bon moment passé...

[comte vonkrolock]

Sa sort le 16/09 chez Montparnasse dans une collection à 10€ :

[Kekulé Von Sardonik]

10€ c'est cher payer pour 69 minutes de ce qui est à peine plus palpitant qu'un des premiers épisodes de "Chapeau Melon Et Bottes De Cuir". Je préférais lorsque les navires de la RKO partaient à la découverte de l'île du Crâne ou s'échouaient sur les récifs de Ship Trap Island. Découvert dans le coffret Val Lewton zone 1, en double programme avec le bien plus mémorable "Leopard Man", coût de l'opération : 9€ pour les deux films.

[Superwonderscope]

je ne regrette pas l'achat de ce Ghost Ship. Plus orienté sur l'étude de caractère qu'autre chose, il y a aussi de très beaux moments de mise en scènes. Robson joue beaucoup sur le contenu du cadre (pas mal de plans où la structure du bateau -lignes diagonales, horizontales, verticales- est clairment mise en avant pour créér la dynamique.
Problème avec le role principal : trop transparent et au jeu mou. ce qui tranche avec Richard Dix, excellent. Cureiux de voir le poremier rôle féminin tenu non pas par une jeunette (genre Simone Simon ou Frances Dee) mais par Edith Barrett (déjà présente dans I Walked with a zombie), une actrice avec plus de maturité. Et au discours le plus équilibré de tous les personnages. Il y aussi un aveugle qui ouvre et clot le film... là aussi un parti pris intéressant sur la présence d'éléments (la vue, le discernement, les apparences) qui semblent faire défauts aux deux héros du film. Tout comme l'équipage qui suit leur capitaine coute que coute, malgré des soupçons de meurtres qu'il veulent/peuvent pas voir. Faut-il y voir une parabole quelconque?

Certains aspects du scénario font aussi plaisir à voir. Si l'on enlève sa voix off trop démonstrative, Que le marin au faciès déformé et muet soit le plus lucide sur le bateau et détienne la clé de l'énigme est étonnante. le cinéma US des années 40 avait plutot tendance à se baser sur un concept différent (difformité visible = méchant de base).

Queklques audaces visuelles (le combat final, assez sanglant - la scène finale avec le jeu d'ombre) complètent un film assez attachant.

Seul regret : le peu de choses autour du film, si ce n'est une présentation par un journaliste qui dit finalement bien peu de choses. Il y est indiqué que le film fut retiré de l'affiche suite à une accusation de plagiat... mais il ne précise pas les tenants et aboutissants de l'affaire, si ce n'est que Ghost Ship fut invisible pendant 50 ans...
En même temps, existe-t-il encore du matériel relatif au film?

Contrairement à Cécile Migeon dans sa critique du DVD, j'ai bien aimé le côté "propre" du transfert offert sur le dvd EM. Il y a un aspect "fantomatique" qui me plait assez et qui apporte un contraste saisissant (dans les gros plans de visages de Finn, par exemple, mais aussi dans la scène de bagarre finale, entre autres).

[Kekulé Von Sardonik]

Cureiux de voir le poremier rôle féminin tenu non pas par une jeunette (genre Simone Simon ou Frances Dee) mais par Edith Barrett (déjà présente dans I Walked with a zombie), une actrice avec plus de maturité.

Curieux de voir aussi le second rôle féminin (la soeur du personnage d'Edith Barrett) seulement en ombre chinoise à la fin du film, j'aurais bien aimé vérifier si elle était aussi jolie que sa soeur le disait !

Seul regret : le peu de choses autour du film, si ce n'est une présentation par un journaliste qui dit finalement bien peu de choses. Il y est indiqué que le film fut retiré de l'affiche suite à une accusation de plagiat... mais il ne précise pas les tenants et aboutissants de l'affaire, si ce n'est que Ghost Ship fut invisible pendant 50 ans...

A mon avis, il n'y aurait rien de surprenant à ce que la MGM ait accusé "Ghost Ship" de plagier "Mutiny On The Bounty" : il y a du Captain Bligh dans le Captain Stone, et du Fletcher Christian dans le 3ème Officier Tom Merriam.

[Superwonderscope]

Il s'agirait plus du cas de deux écrivains d'une pièce de théatre qui auraient envoyé leur pièce à Val Lewton et qui, selon eux, s'en serait directement inspiré pour produire ce Ghost Ship...

Concernant la soeur qu'on ne voit qu'en ombre chinoise à la fin, ça confirme à mon sens le ton du film, à savoir à ne pas donner dans l'évidente apparence des choses. La seule relation amoureuse qui est décrite (et montrée) dans le film n'apporte que la douleur...

[Kekulé Von Sardonik]

Il s'agirait plus du cas de deux écrivains d'une pièce de théatre qui auraient envoyé leur pièce à Val Lewton et qui, selon eux, s'en serait directement inspiré pour produire ce Ghost Ship...

La loose... Je croyais que tu ignorais tout des "tenants et aboutissants de l'affaire"...Surtout ne m'invite jamais à jouer au billard avec toi.

Concernant la soeur qu'on ne voit qu'en ombre chinoise à la fin, ça confirme à mon sens le ton du film, à savoir à ne pas donner dans l'évidente apparence des choses. La seule relation amoureuse qui est décrite (et montrée) dans le film n'apporte que la douleur...

Les apparences sous toujours trompeuses dans les films produits par Val Lewton, tout comme dans les films noirs. Cf. le monologue de Tom Comway sur la beauté dans I Walked With A Zombie : toute beauté n'est que mort et putrescence.

[Superwonderscope]

la chronique du z2 France sur le site :

http://www.devildead.com/indexfilm.php3 ... HOST_SHIP)

[bluesoul]

Un jeune homme signe comme troisieme officier a bord d’un navire marchand dont le capitaine l’acceuille et le traite comme un fils. Il devra cependant tres vite dechanter, car le commandant n’ont seulement obsede par l’authorite, semble mentalement instable. Dechire entre loyaute envers son mentor et la possible necessite de mutiner pour preserver l’equipage, il devra non-seulement affronter le maitre a bord, mais aussi ses hommes…

Pour cette nouvelle production Val Lewton, les decors seront d’autant plus limites que les lieux de l’action (ici: un navire) seront exigues.

Si d’autres metrage avant GS auront pour decors un navire (notamment dans les series des Charlie Chan et Mr. Moto), ses predecesseurs n’auront qu’exploite les possibilites et particularites en fonction de l’intrigue, et non des lieux.

Frequemment, les lieux se resume ainsi a des cabines, un pont, une cabine de commandement, voire une cale (utilisee ou non en fonction des evenements). Pour GS, par contre, on touche a plus de realisme en fonction des lieux et de ses protagonistes (un equipage—et non des passagers(!) ).

Ainsi, meme si le navire se resume a une suite de decors, les chants des matelos au travail, leurs routines, leurs rires et leurs rales sonnent “justes”, le tout agremente de quelques stock-shots de navires bien inclus dans la mise en images du film. On sent ainsi un cote didactique tres prononce et tres rare, et qui ne sera d’ailleurs que re-tentee bien plus tard notamment avec Master and Commander (2003)

D’un point de vue intrigue, le metrage precede The Caine Mutiny (1954) d’une decade, mais fait suite a d’autres film de “mutineries” cinematographiques celebres (ou moins connues) tels Mutiny on the Bounty (1935), Mutiny on the Elsinore (1937), Mutiny on the Blackhawk (1939).

A l’arrivee, l’histoire de ce navire sous le commandement d’un capitaine mi-ange, mi-demon et a la vision biaisee de sa propre authorite, laisse effectivement apparaitre le vaisseau comme un “fantome”, menant ses “passagers” vers un “vide” glacial et infiini…

Dans le role du capitaine qui inquiete tant son troisieme officier, Richard Dix (The Ten Commandments (1923), Seven Keys to Baldpate (1929), The Lost Squadrom (1932), (The Whistler (1944), fait une tres joli performance toute en superiorite glaciale et faussement chaleureuse.

Russell Wade (Ace Drummond (1936), A Desperate Chance for Ellery Queen (1942), The Leopard Man (1943), ,le troisieme en question, est egalement excellent dans son role (difficile) de jouer les Christian Fletcher face a un capitaine Blight qui cache decidemment trop bien son jeu face a l’equipage.

Edmund Glover jouera le radio qui malgre qu’il en sait le plus apres Wade, n’a pas atteint son niveau de conviction quand a l’etat mental du capitaine. Ayant moins d’experience que Wade ou Dix, il s’acquittera neanmoins avec brio de son role de “soutien” a leur duo mortel.

Skelton Knaggs (The Lodger (1944), The Pircture of Dorian Gray (1945), Isle of the Dead (1945), Bedlam (1946) ) dans le role de l’inquietant et neanmoins bienveillant muet (est-ce seulement sa voix en off(?) ), livre un assez marquante interpretation tout en expression faciale—d’autant plus marquante que l’est son visage crevasse). Plus qu’un simple “figurant”, il est quelque part l’ame du navire en rebellion contre son maitre.

En complement de cet excellent groupe d’acteurs, les figurants qui jouent les matelots apportent tout leur poids au deroulement de cette tragedie maritime et son affrontement psychologique.

A voir, car encore une fois un film assez rare dans son concept, sans aucun obstacle a ses ambitions.

The Ghost Ship: 4.25 / 5