Deux jeunes filles, a la sortie d’un concert, se retrouvent kidnappees, torturees et tuees par une “famille” de psychotiques. L’acte consomme, ces derniers cherchent refuge dans la maison ou habitent les parents de l’une d’entre elle. Une terrible vengeance va se mettre en place…
Nee dans les convulsions de l’Amerique des annees 70s, TLHotL realise par un Wes Craven (Chiller TV (1985), Shocker (1989), Vampire in Brooklyn (1995) ) age de trente-trois ans (accessoirement son premier film), fait partie de la categorie de films extremes (pour l’epoque), “extremes” pour ne pas dire passablement “decadents”…
Ce sera aussi un film largement copie (parfois avec des variations), notamment par nos amis transalpins (L’Ultimo Treno de la Notte, (1975), La Ragazza del Vagone Letto, (1979), La Casa sperduta nel Parco (1980 ), voire generera des rip-off purs et simples, notamment chez nos amis turcs (Çirkin dünya / Last House in Istanbul (1974) ) .
En fait, TLHotL s’apparente aux roughies (Sex Wish, Forced entry ) un sous-courant de l’industrie pornographique, petites productions representants des actes sexuels, le tout matine de violences extremes (viols et autres joyeusetes).
Il faut a ce titre, noter que Craven, via son amitie et travail pour Steven Miner (Friday the 13th Part 2 (1981), Friday the 13th Part III (1982), Soul Man (1986) ) gravitait autour de la sphere du cinema X a l’epoque. Une de leur productions ayant “decroche la timbale”, ils obtiendront de leur distributeur un plus gros budget pour leur propre film, film que Craven mettra en boite; The Last House on the Left.
La rumeur (wikipedia) veut egalement que le film etait initialement cense etre “hardcore”, avant de devenir plus “soft” (d’un point de vue representation sexuelle a l’ecran). Par la suite, Craven tournera d’ailleurs un “hardcore”: Fireworks Woman en 1975 et sera produit pour son The Hills have Eyes (1977) par des producteurs X).
Le plus etonnant dans l’affaire, etant que la trame de Craven se base sur celle de Jungfrukällan (1960), un film d’Ingmar Bergman(!)
Quelque part, TLHotH est une tentative plus “grand public” (pour un tant soit qu’on puisse definir le film comme tel

) de faire sortir la violence presente dans l’industrie du X dans l’horreur mainstream. Une tentative qui s’inscrit potentiellement dans la meme optique que Snuff (1976), mais predatant le film de quatre annees. A noter que le film surfe egalement sur le meme cote “mystification” que le film des Findlay, car s’ouvrant sur un encart presentant les evenements comme “bases sur une histoire vraie”.
Si le film s’inscrit donc dans son epoque, sa societe et son cinema, regarder le film et son image de nos jours est une experience en soi…
Ainsi, si le film de Craven semble beneficier d’une certaine (toute relative) appreciation critique (c.f. wwwRottentomatoes.com), il semble plutot galvaude par le public (
www.imdb.com), le remake “officiel” de 2009 rencontrant exactement la reponse inverse…
Si pour certains, le film de 1972 revet un status “culte” ou “classique”, pour d’autres, il tient plutot du “camp” ou “nanard”.
Trancher sur le film sera difficile car, pour un “critique”, il faut remettre le film dans son contexte, et lui faire reprendre sa place dans une tranche du cinema franchement etroite et peu recommendable, tandis que pour l’amateur (d’horreur ou de cinema extreme qui sont plus “a l’aise” dans ce cinema), le temps n’a pas ete tendre avec le film. Les points d’orgues du film (la violence) sont ainsi tres attenues, le jeu des acteurs et la realisation tiennent du franc amateurisme, certaines scenes (dans leur cabotinage) et dialogues (dans leur inepties) frolent le ridicule pur et dur, au point que de meme que pour un film X, on aurait presque envie de "zapper" les passages ennuyeux d'un coup d'"accelere" pour arriver aux moments "croustillants"...
A noter d’ailleurs qu’essentiellement seulement deux acteurs feront reellement carriere; David Hess (The Swiss Conspiracy (1976), Autostop Rosso Sangue (1977), Avalanche Epress (1979) ) et Fred J. Lincoln (une fouletee de films X—surtout en tant que realisateur(!) ).
En fin de compte, TLHotL est surtout le premier film d’un realisateur qui n’a que comme seul concept l’idee du jusqu’en-boutisme. Une approche qui parfois passe (Cannibal Holocaust (1980) ) ou (plus generalement) rate mechamment le coche.
L’on pourrait aussi se demander si le film serait encore connu ou aurait disparu dans les memes limbes que ses contemporains de “roughies” si Craven n’avait (enfin!) reussi a franchir le pas dans l’horreur mainstream avec A Nightmare on Elm Street (1984).
Reste que le film garde une certaine intensite brute, a effectivement des choses a dire sur la nature humaine et sur la societe, mais manque cruellement de moyens (surtout de talent en fait

) pour depasser le status de simple peloche malsaine certes, mais VRAIMENT pas reussie…
The Last House on the Left : 3.0 / 5
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.