Une femme decide sur un coup de tete de rendre visite a sa soeur qui vient de decider de divorcer. Bizarrement, cette derniere ne repond plus au telephone depuis avoir annonce ses intentions. Alors que la femme arrive chez sa soeur, un violent orage se dechaine. Sur place aucune trace de la jeune femme. Ce que l’arrivante ignore, est qu’elle n’est pas seule…
Diffuse sur la chaine ABC, ce petit (tele)film de suspense ou (tele)film de “trouille” (“telefright” pour nos amis americains) a surtout marque de par la presence en tete de casting d’Elizabeth “Liz” Montgomery (Bewitched TV (1964), A Case of Rape TV (1974), The Legend of Lizzie Borden TV (1975) ).
Montgomery, qui apres vingt-et-une annees de bons et loyaux services a la television US finira par percer avec la serie TV Bewitched (Ma Sorciere bien-aimee), role qui a son gout tendra a phagocyter un peu sa carriere. Ainsi, lorsque la serie s’arrete en 1972, Montgomery decide de prendre le taureau par les cornes et de rechercher les roles les plus differents possibles.
A ce titre, TV—sa premiere tentative—la met en presence d’un “intrus” des plus mal-intentionnes. Ne fesant pas les choses a moitie, ses autres tentatives pousseront le bouchon jusqu’a en faire la victime d’un viol (A Case of Rape ou interpreter une tueuse en serie (Lizzie Borden).
Montgomery sera efficacement secondee par Eileen Heckart (Suspense TV (1949), The Fugitive TV (1964), Highway to Heaven TV (1985) ) dans le role d’une femme d’entretien, on ne peut plus “reveche” et inquietante.
Cote realisation, Herschel Daugherty (El Magnifico Extranjero (1967), Rat Patrol TV (1967), Ghost Story TV (1973) ) assurera un travail sans faille, mettant sans peine son actrice principale en vedette.
Tout semblerait parfait, sauf que le concept au final plutot “flou”, et que le scenario ne vole malheureusement pas tres haut.
En fait, TV tient surtout de la “piece de theatre” en version telefilm. L’on se prend parfois a penser a un vieux film a suspense, mais d’ou bizarrement tout suspense (ou presque) aurait ete soigneusement evacuee, ce qui est quand meme un peu le comble pour un metrage cense faire peur…
“Oui”, l’intrus est present et “oui”, il est dangereux. Par contre, et malgre qu’il tourne autour de Montgomery, il ne s’en approche guere, et cette derniere ignorant sa presence, ne s’en inquiete donc que peu, ce qui coupe un peu les deux possibilites majeures de generer la tension chez le telespectateur…
L’interpretation de Montgomery s’en ressentira donc, car forcee de jouer le role de celle qui se demande ce qui se passe, sans en avoir le moins du monde une chance de le decouvrir de par elle-meme
(Ce qui n'est pas le cas des telespectateurs, qui auront trop vite compris le pot-aux-roses).La realisation de Daugherty est donc plus que professionelle, mais n’a pas grand’chose a se mettre devant la lentille…
Peut-etre que le probleme principal du metrage et le recit sur sur lequel est base le telefilm. Le recit de MacIntoch Malmar a en fait déjà ete adapte trois fois pour la television auparavant (deux fois pour la serie Studio One (1949) sous format d’episodes de 60 minutes et une fois pour la serie Thriller (1962), sous format de 45 minutes). Ainsi, peut-etre que 75 minutes a meubler sur le simple canevas d’une “femme dans une grande maison par une nuit d’orage” etait simplement trop long…
Une curiosite, reussie “techniquement”, mais fondamentalement “creuse” a la base, tentative vaine d'essayer d'empieter sur les plate-bandes de Sir Alfred et de son Rope (1948) Dommage, car avec un autre scripte, le meme casting et realisateur auraient pu faire des etincelles et en donner pour leur temps aux spectateurs...
The Victim: 3.0 / 5