Un scientifique en cybernetique ayant perdu sa fille, se voit sujet de vision ou cette derniere lui apparait et lui parle. Craignant pour sa santé mentale, il decide de faire appel a un chercheur en para-science. L’enquete de ce dernier se voit neanmoins quelque peu derangee par l’intrusion des services secrets inquiets des evenements, et qui croient plus en l’intervention de l’”autre cote” (les soviets)…
Ce telefilm fut parmi ceux qui inaugurrent (en 1969, donc) le cycle des “ABC Movies of the Week”, telefilms diffuses sur la chaine ABC, parfois dans le but de servir de “pilots” en vue de lancer des series reprenant certaines situations ou personnages ou destines a rester des “one-shots” en cas d’echec (d’audimat defaillant).
Essentiellement, ces telefilms se centraient sur des recits de suspense, d’epouvante, d’enquetes policiere, de (quasi-)catastrophes et autres recits de tension. Cette tendance finit par attribuer a ces telefilms le sobriquet de “telefrights” (ou “films de trouille”).
DotM reprendra le roman de Paul Gallico ( A Fire in the Sky TV (1978), The Poseidon Adventure (1972) / (2005) et (2006) ) et la realisation sera confiee a Walter Grauman (The Fugitive TV (1963), Crowhaven Farm TV (1970), Outrage! (1986) ), déjà un veteran de l’industrie depuis une douzaine d’annees a ce moment.
La realisation prend neanmoins quelques partis-pris parfois discutables, notamment dans sa representation initiale du chercheur, qui beneficiant d’une certain mise en image et soulignement musical semble presque avoir son propre “theme musical”, laissant supposer que ce telefilm pourrait avoir ete concu comme “pilot” pour une serie a venir, elimant ainsi le cote “one-shot” du recit.
Cote casting, si le role du pere est superbement interprete par un Ray Milland ( Charlie Chan in London (1934), Bulldog Drummon escapes (1937), Premature Burial (1962) ) en bonne forme, tout aussi bien entoure par une Gene Tierney ( Heaven can wait (1943), Dragonwyck (1946), The Ghost and Mrs. Muir (1947) ) parfaite dans un registre assez froid d’epouse impotente
Le personnage principal du chercheur, role confie a Don Murray (From Hell to Texas (1958), Hoodlum Priest (1961), The Outcasts TV (1968) ) parait moins convainquant en debut de metrage, peut-etre la faute a la “presence” de l’acteur, ou a sa mise en image. Heureusement, le recit lui donnera une “chance” de reprendre la main par la suite.
D’autres elements aussi forcent l’inquietude lors du visionnage du present film.
Ainsi, si le film commence tres bien avec la douleur d’un pere ayant perdu son enfant, l’utilisation de la technique de l’ecran bleu pour les “apparitions”, technique reprise de nombreuses fois au cours du metrage peine un peu a convaincre une audience “moderne”.
De plus, entre le pere qui “veut” croire et le chercheur qui “croit” (et ne fait au final que rechercher des preuves pour etayer ses theories), le spectateur a un peu l’impression de se trouver en face d’une de ces nombreuses productions destines a faire de l’audimat sur le dos des “credules”, un genre d’emissions en soi aux USA, et abondent (pour ne pas dire “polluent” les grilles-horaires)…
Si d’un cote, l’on est rassure de voir enfin un peu de scepticisme apparaitre, le fait qu’il soit du au service secret US flairant une “main sovietique” derriere tout ca, tend a son tour a “deminer” l’argument fantastique du film…D’un autre cote, cela fait reflechir notre chercheur, ce qui n’est pas plus mal.
En fait, le recit du telefilm se situe resolument dans son epoque, et au final, l’implication d’une possible conspiration est plutot bien vue, mais force la trame a jouer un dangereux jeu d’equilibrisme, vu que si l’on joue au jeu des references, l’on se retrouve en face d’un melange entre (potentiellement) Mission Impossible TV (1966) (a l’envers) et Audrey Rose (1977).
Neanmoins, au fur et a mesure que le film devoile ses cartes, Grauman commence a trouver ses marques a son tour et assure pleinement au controle de son intrigue.
A ce titre, la conviction de Milland, face au scepticisme (retrouve) de Murray et au renfermemant sentimental de Tierney, l’on tient un bon “tierce” d’acteurs, “tierce” d’ailleurs complete par un impressionnant groupe de seconds-couteaux tous en tres tres forme.
Un telefilm qui evite donc le “proselytisme” mystico-spirituel (de justesse), tout en proposant une intrigue assez solide, meme si assez inattendue. Un bon “telefright”, assez recommande.
Daughter of the Mind: 4.25 / 5
Daughter of the Mind TV (1969) – Walter Grauman
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Daughter of the Mind TV (1969) – Walter Grauman
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