FnE est un interessant “telefright” (ou film de “trouille), interessant de par le contenu (plutot ose pour l’epoque), mais aussi par de par sa destinee…assez tarabiscotee…
En effet, FnE mettra en scene un personnage recurrent; le docteur David Sorell, qui refera son apparition dans un autre “telefright” en 1970: Ritual of Evil, ceci laissant supposer l’idee d’un “pilot” ou telefilm lancant une serie televisee (la rumeur publique—Wikipedia—indiquant que cette derniere se serait appellee “Bedeviled”), sauf qu’ici, la serie ne sera jamais realisee…
Le mysterieux Dr. Sorell ne connaitre donc que deux aventures de format “telefilm”. Meme si son “confrere” Carl Kolchak connaitra, lui aussi, deux aventures telefilmee (The Night Stalker TV (1972) et The Night Strangler TV (1974) une serie qui lui sera dediee en 1975; Kolchak: The Night Stalker.
Notons neanmoins que si les network sont differents (NBC pour Sorell et ABC pour Kolchak), le studio de production est a chaque fois l’Universal, laissant supposer que peut-etre le personnage de Sorell etait une sorte de “prototype” du célèbre journaliste sensationaliste…?
Bien des differences apparaissent cependant entre les deux investigateurs de l’occulte cependant.
Ainsi, le Dr. Sorell reste un personnage aux pieds fermement ancre dans le rationel, meme s’il possede un esprit assez “ouvert” pour accepter les solutions, moins…”courantes”, experience oblige. Kolchak reste par contre de par nature un supersticieux et enclin a monter les evenements en epingle et a conjurer les theories les plus…”fumeuses”, profession oblige…
Sorell est un personnage assez “hautain”, voire “cassant”, car sachant qu’il existe d’autres “lieux” et “creatures” particulierement dangereux. Kolchak reste plus un “sympathique rate”, gagnant ses “manches” contre ses adversaire surnaturels, mais ne parvenant guere a convaincre qui que ce soit qu’il raconte la verite…et n’est pas fou a lier…

Peut-etre que cette difference est ce qui a donne a la pop-culture US un journaliste-“tabloide” des plus sympathique, plus qu’un froid psychologue en guise de chasseurs de demons.
Pour en revenir a la presente aventure du docteur es-sciences occultes, l’atmosphere est etonnement “erotique” (dans les limites TRES strictes de ce que la television US pouvait montrer—enfin, “suggerer” serait plus exact…

D’un point de vue contenu, le metrage propose une histoire assez bien agencee, ou meme si les aboutissants sont clairements expliques (un destin que l’on devine “funeste” attend l’heroine), les tenants ne se devoilent que petit a petit au fur et a mesure de l’enquete du hero (de nouveau un point generalement commun avec K: TNS).
Paul Wendkos (Naked City TV (1960), The Brotherhood of the Bell TV (1970), Terror on the Beach TV (1973) ) a la realisation, maitrise pleinement son recit et son rythme (jusqu’a un final dantesque), proposant une tres interessante formule quant aux enquetes paranormales, formule qui perdurera a peu de choses pres jusqu’a nos series TV fantastiques modernes.
Bref, au-dela de l’aspect anecdotique ou les deux seules aventures du docteur semblent le cantonner, les deux recits representent des dates importantes dans l’univers televisuel fantastique.
A noter d’ailleurs, que l’histoire est du a l’imagination de Guy Endore (Mark of the Vampire (1935), The Raven (1935), Mad Love (1935), The Devill-Doll (1936) ), reference en matiere de fantastique et d’epouvante classique, qui reussi ainsi tres bien son adaptation a un nouveau (et encore jeune media).
Cote casting; celui-ci est facilement domine par Louis jourdan (Le Corsaire (1939), Gigi (1958), Le Comte de Monte-Cristo (1961) ) dont le charme “etranger” (bref; non-americain) ajoute a son aire “superieur”, voire “calculateur” cree un “charisme” particulier mais indeniable, un peu comme un Christopher Lee en version “allie” des hommes, plus que leur “adversaire”.
Il sera parfaitement seconde par Lynda Day George (Chisum (1970), Mission: Impossible TV (1966), Day of the Animals (1977) ) dans le role de la femme tentee par les ombres qui rodent dans un miroir et exercent sur elle une domination sexuelle impossible a repousser.
Un “telefright” adulte (pour l’epoque et meme au-dela), mettant en scene un personnage, voire une intrigue peut-etre un peu trop en avance sur leur epoque pour “percer”. Quoiqu’il en soit, un telefilm a decouvrir et tres chaudement recommande.
Fear no Evil: 4.50 / 5