et qui s'appelle aussi Jurassic Jaws.

Un resort hawaïen est attaqué par un esturgeon géant (ou un mélange de requin et de coelacanthe geant) (ou tout autre poisson avec des dents qui dormait depuis des millénaires au fond des mers avant de se faire réveiller par une conne qui cherche des trucs au fond de l'ocean). bref.
Obscure co-production americano-philippine dont Cirio H. santiago est le producteur executif, il s'agit visiblement d'une opération de Roger Corman afin de recycler :
1/ un nième rip off de Jaws
2/ des inserts de Piranhas
3/l'histoire de Piranhas
4/des morceaux de musiques repiquées dans au moins 4 autres longs metrages
Il n'y a visiblement aucun scénario, tant certaines scènes s'empilent à la vas-y-comme-j'te-pousse et semblent improvisées ad hoc devant la caméra.
La caméra bouge énormément. pas mal de travellings latéraux, de plans sous-marins, e caméra à l'épaule... tout est fait pour que le spectateur ne puisse pas trop s'attarder sur les détails de l'entreprise. En ce sens, c'est plutôt bien fichu, aux vues du budget qui semble quand même bien bas. Mais comme il n'y a rien à filmer - rien ne semble écrit pour, en tous cas...
En fait, Charles Griffith (le scénariste de Little shop of horrors, Bucket of blood et de pratiquement tous les bons Corman des années 50/60) semble savoir très bien ce qu'il a sur les bras : une merde à filmer. Il joue donc à fond la carte du second degré, du non-sens et de l'humour décalé. si bien qu'on a l'impression d'(assister à une parodie... ce qui fait beaucoup mieux passer la pilule. Parce que, quand même, ce Up from the depths est d'une connerie assez monstrueuse

Quelques exemples:
Lors d'une attaque du poisson géant, tout le monde court comme des oufs sur la plage. une nana se plante la gueule par terre, elle hurle "mais pourquoi tout le monde court?" son mec arrive et dit "mais les poissons ne peuvent pas courir sur la terre". Resultat : ils tombent dans les bras l'un de l'autre pendant l'affolement général

Une pin up vient faire un photo shoot sur un bateau (et hop: plan nichon gratuit) et se plaint que les filets du bateau lui grattent les seins


Un client japonais qui part à l'assaut du poisson géant habillé en sous-vetement de samourai (ou un truc similaire de tout façon, le costumier devait s'en cogner!)sur un canoé bloqué par des rochers et qui finit par brandir un sabre et hurler "banzaï"
Comme d'ailleurs pour faire croire que les plages hilippines ressembent à Hawaï, on y ajoute des danseuses qui ondulent du bassin furieusement... ça marche pas. En tous cas, une impression de beau bordel généralisé, un petit sommet de nawak complètement assumé, aux dialogues supra-débiles mais débités avec une telle volonté de secnd voire 36e degré que ça passe comme une lettre à la poste. D'autant plus que l'équipe a du passer de belles vacances par la même occasion.
Donc, oui, on se contrefout complètement de ce qu'il se passe à l'écran, c'est extremement mal torché mais pas dénué d'un certain charme.
Le monstre a été construit par Chris Walas (tout du moins il est au générique final à la partie "sfx") et s'il fait illusion lors des poursuites en pleine mer, c'est l'éclat de rire lorsqu'il est statique et qu'il ouvre la gueule.
85 minutes de cinéma de mauvais gout mais étant suffisamment épouvantable pour étre vraiment bien

bande annonce sur le site :
http://www.devildead.com/videos.php3?videoid=277