Cinémas d'horreur - Luc Lagier (2010)

[Stilleben]

Le co-auteur du très beau livre Mythes et masques : les fantômes de John Carpenter a réalisé un documentaire de 52 min qui sera diffusé ce soir en seconde partie de soirée sur Arté.

Présentation faite du doc sur le site de la chaîne :

Pourquoi le cinéma d'horreur, auparavant cantonné dans les marges, est-il devenu aujourd'hui un genre majeur ? Luc Lagier mène l'enquête au pays des monstres et des morts-vivants.

Dans les salles de cinéma, en DVD, sur Internet, dans les jeux vidéo, dans les publicités, dans les séries télévisées, le cinéma d'horreur est partout, il est devenu un phénomène de société incontournable. Pourquoi le cinéma d'horreur, auparavant cantonné dans les marges, s'est-il mué en un genre majeur ? Comment Eli Roth (Hostel), Alexandre Aja (La colline a des yeux), Neil Marshall (The descent), Jaume Balaguero et Paco Plaza (Rec) sont-ils devenus des auteurs si singuliers, renouant au passage avec l'énergie contestataire du film d'horreur américain des années 1970 ? Et que révèlent leurs films sur notre cinéma et notre société ? De Los Angeles à Londres en passant par Barcelone, Luc Lagier part à la rencontre de certains des meilleurs spécialistes du genre et dessine les contours de cette nouvelle vague du cinéma d'horreur contemporain.

Diffusions : lundi, 7 mars 2011 à 22:25 (Arté)
Rediffusion vendredi 18 mars à 03H10 et dimanche 20 mars à 05H00.

A voir.

A noter : le doc est diffusé dans le cadre d'un cycle "Le grand frisson" sur la chaîne franco-allemande. Les films qui illustreront ce cycle seront :

* Psychose 07/03 à 20h40
Une femme se réfugie dans un motel tenu par un mystérieux gérant... Un vrai film d'angoisse et d'épouvante signé Hitchcock...

* Les nerfs à vif 09/03 à 22h25
Un pervers sexuel revient pour se venger de l'homme qui l'a fait condamner...

* Sauna 10/03 à 00h45
Un étonnant film d'horreur historique, l'une des révélations du Festival de Gérardmer 2009.

* Jeu de dupes 13/03 à 00h40
Un couple parti en vacances prend en auto-stop un marionnettiste...

* Le projet Blair Witch 14/03 à 20h40
Daniel Myrick et Eduardo Sanchez renouvellent le genre du film d'épouvante en lui conférant le réalisme d'un documentaire.

* Shining 16/03 à 22h40
Quand le démiurge Stanley Kubrick fusionne avec le maître de l'épouvante Stephen King ! Jack Nicholson, magistral, incarne la folie furieuse ...

* La nuit du chasseur 21/03 à 20h40
À travers une Amérique en crise, un faux pasteur poursuit deux enfants et 10 000 dollars. Robert Mitchum personnifie le mal à l'état pur.

* Clean, shaven 23/03 à 22h40
Un schizophrène en cavale, des fillettes atrocement assassinées, un enquêteur de plus en plus fébrile... : malaise garanti !

[Machet]

c'était pas mal, bien que très vulgarisateur.
Et Eli Roth a définitivement le melon.

[Seb2]

ba, avec le pote qu'il a ...rien d'étonnant....

[savoy1]

Documentaire qui se suit avec très grand intérêt. Luc Lagier développe sa thèse et s'y tient avec logique et à-propos sans se perdre dans les digressions souvent de mise dans ce genre de sujet. Il met donc en perspective le cinéma d'horreur et celui des années 70 comme étant en corrélation avec des périodes de crise / guerre. Idée certes pas neuve, mais étayée avec précision.

Le sujet se concentre sur quelques réalisateurs et films, balayant un petit panorama du cinéma mondial. Sous une forme claire et concise, avec calme, privilégiant aux extraits tonitruants les documents photographiques. Cela confère d'ailleurs à bien des moments une ambiance anxiogène au montage, associée à une bande son parfois en décalage avec son illustration (voir les rues vides de Los Angeles en séquence d'ouverture).
Les propos des réalisateurs sont pertinents, débouchant sur une véritable réflexion sur le genre. Principalement ceux d'Alexandre Aja, qui nous rappellent notre parcours d'amateur d'horreur, mais un passionné qui, lui, est évidemment passé de l'autre côté de l'écran. Particulièrement instructif est son récit du tournage de La colline à des yeux au Maroc, mettant en lumière le décalage entre la société US et l'idée qu'elle se fait des pays "musulmans". Edifiant et complètement dans le propos voulu par Lagier.

Ce dernier se veut au final démiurge affiché de son documentaire. Il est filmé devant ses collections et se rappelle également comme un fan à notre niveau, il utilise d'ailleurs le pronom "nous" au début de son commentaire, et non pas "je". Et un morceau de sa silhouette apparaît en amorce de bien des plans d'interviews, rappelant ces découpes de corps sur certaines affiches de psycho-killers des 80's.

Un film anti-spectaculaire, tel un livre analytique. Pas une simple compilation foutoir. On aimerait en voir plus souvent. Le montage final de personnages s'éloignant de dos avant de se retourner, et son commentaire sur ce qui rassemble ces films d'horreur, est à cet égard une passionnante illustration de réflexion.