L'histoire du meurtre des moines de Tibérine par Xavier Beauvois ne m'a absolument pas touché et j'avoue avoir assez de mal à comprendre le fait qu'il se soit récupéré u quelconque prix. Sans doute du fait du essage humaniste que le film tente de développer...
Premier problème : Lambert Wilson. Dans le rôle du père Christian, leader proclamé, il tranche sur le reste du casting. Son jeu plus urbain et appuyé ne le rend pas très crédible. A l'inverse d'un Michael Lonsdale habité par la foi et la compréhension de l'autre. On remarque aussi le toujours impeccable jacques Herlin (dans le role de frère Célestin), d'une discrétion remarquable et le seul à bénéficier de dialogues bénéficiant d'une certaine profondeur.
Les événements sont menés de anière assez didactique et au final,très/trop démonstrative. Le cinéaste/scénriste s'ingénie à mettre les points sur les "I" histoire de bien faire comprendre au spectateur la teneur du discours, la compréhension d'une scène... voir le dialogue entre le frère Luc (Lonsdale) et la jeune Rabbia qui lui demande conseil sur sa vie amoueuse. Lonsdale explique avoir déjà été amoureux, mais que l'amour de Dieu l'a emportté. Mais il lui explique bien sa situation à elle. Comprendre "les moines comprennent la vie difficile des femmes en Algérie". Pfff.
Le tout enrobé dans un scope qui ne sert pas à grand chose (sauf dans la scène "Frere Christian réflechit sur le l'état du monde devant la nature" lorsque L. Wilson se pose des questions.. Mise en scène statique, dialogue assez pompeux, entrecoupés de scènes d'eucharistie, de chants religieux... puis intervention des islamistes méchnats qui tuent demandant des médicaments... mais finalement pas si méchnats que ça.?
Le film se suit certes sans grand problème, mais sans passion véritable non plus. Un objet assez distant qui pourra etre projeté dans les écoles, les couvents et les mosquées sans heurter grand monde. Pas du tout ma came.
Vu dans le Palais des Festivals à Cannes. des spectateurs assez calmes mais on sentait la salle pas vraiment concernée.
Des Hommes des Dieux - Xavier Beauvois (2010)
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Des Hommes des Dieux - Xavier Beauvois (2010)
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
Re: Des Hommes des Dieux - Xavier Beauvois (2010)
A mon sens, un film plutôt réussi, qui cherche à répondre à une question qu'on se pose forcément dans le cas de ce genre de drame, malgré tout le respect qu'on peut porter aux victimes : mais qu'est-ce qu'ils faisaient là, alors que la région était notoirement dangereuse depuis déjà un certain temps ?
Le film s'avère alors assez pédagogique et directif, retranscrivant par touches le contexte, même s'il ne remonte pas complètement à la source du déchainement de violence des GIA (l'élection annulée du FIS qui a, entre autres choses, déclenché cette forme de lutte armée jusqu'au boutiste). La toile de fond de "Des hommes et des dieux", c'est ce chemin difficile vers la démocratie d'un pays du Maghreb, bref, c'est quelque chose qui résonne aujourd'hui très fortement avec l'actualité, plus qu'à sa sortie sans doute. C'est le début de l'éviction des GIA, partis dans une course en avant vers l'utra-violence face à la répression sans merci de l'armée algérienne ainsi que leur défaite inéluctable.
Le film cherche aussi à restituer la vie quotidienne régulé des moines, les temps de travail, de prières. En cela, pour un film de fiction, il parvient à être assez authentique et crédible. Certains spectateurs trouvent ces parties du film lentes, ennuyeuses. pour tout dire, on m'avait parlé de plans séquences de moines passant la serpillère durant 10 minutes... C'est très exagéré ! Personnellement, j'ai trouvé que Beauvois, tout en restant dans une tradition de réalisation assez austère, à la Bresson, a su ne pas aller trop loin et garder un ensemble - relativement - rythmé. Enfin, "Des dieux et des hommes" montre aussi le rôle de ces moines dans la communauté algérienne, agricole et très pauvre, avec laquelle ils vivaient. "Des hommes et des dieux" a donc le mérite de la pédagogie et de la clarté, il prend le partie d'une empathie très poussée envers ces moines. Il n'est pourtant pas dénué de défauts. Autant Lonsdale est irréprochable de naturel (tout comme l'octogénaire Jacques Herlin), autant les autres comédiens ont des jeux plus "cinéma français" au mauvais sens du terme, artificiels. La pédagogie s'accompagne en effet d'une démarche démonstrative qui peut parfois passer pour un manque de nuance. Lorsque Beauvois essaie de sortir un peu de ces rails, il signe la scène du dernier dîner qui ne m'a pas vraiment convaincu, avec son emphase. Mais "Des hommes et des dieux" reste plutôt une réussite pour moi, un film qui se distingue du tout-venant par un vrai sujet, un propos, un vrai regard, même si tout n'est pas abouti...
Vu sur le bluray français warner, excellente copie HD 2.35, sans problème. Bande son non compressée 5.1 DTS master d'excellente tenue. Par contre, pas de vrai menu à part un menu pop up, et comme pour les bluray français "Millenium" (en tous cas les 2 et 3), le film repart au début à la fin du générique. Ca fait un peu radin pour un film qui est supposé avoir été un record de rentabilité lors de sa carrière en salles !
Le film s'avère alors assez pédagogique et directif, retranscrivant par touches le contexte, même s'il ne remonte pas complètement à la source du déchainement de violence des GIA (l'élection annulée du FIS qui a, entre autres choses, déclenché cette forme de lutte armée jusqu'au boutiste). La toile de fond de "Des hommes et des dieux", c'est ce chemin difficile vers la démocratie d'un pays du Maghreb, bref, c'est quelque chose qui résonne aujourd'hui très fortement avec l'actualité, plus qu'à sa sortie sans doute. C'est le début de l'éviction des GIA, partis dans une course en avant vers l'utra-violence face à la répression sans merci de l'armée algérienne ainsi que leur défaite inéluctable.
Le film cherche aussi à restituer la vie quotidienne régulé des moines, les temps de travail, de prières. En cela, pour un film de fiction, il parvient à être assez authentique et crédible. Certains spectateurs trouvent ces parties du film lentes, ennuyeuses. pour tout dire, on m'avait parlé de plans séquences de moines passant la serpillère durant 10 minutes... C'est très exagéré ! Personnellement, j'ai trouvé que Beauvois, tout en restant dans une tradition de réalisation assez austère, à la Bresson, a su ne pas aller trop loin et garder un ensemble - relativement - rythmé. Enfin, "Des dieux et des hommes" montre aussi le rôle de ces moines dans la communauté algérienne, agricole et très pauvre, avec laquelle ils vivaient. "Des hommes et des dieux" a donc le mérite de la pédagogie et de la clarté, il prend le partie d'une empathie très poussée envers ces moines. Il n'est pourtant pas dénué de défauts. Autant Lonsdale est irréprochable de naturel (tout comme l'octogénaire Jacques Herlin), autant les autres comédiens ont des jeux plus "cinéma français" au mauvais sens du terme, artificiels. La pédagogie s'accompagne en effet d'une démarche démonstrative qui peut parfois passer pour un manque de nuance. Lorsque Beauvois essaie de sortir un peu de ces rails, il signe la scène du dernier dîner qui ne m'a pas vraiment convaincu, avec son emphase. Mais "Des hommes et des dieux" reste plutôt une réussite pour moi, un film qui se distingue du tout-venant par un vrai sujet, un propos, un vrai regard, même si tout n'est pas abouti...
Vu sur le bluray français warner, excellente copie HD 2.35, sans problème. Bande son non compressée 5.1 DTS master d'excellente tenue. Par contre, pas de vrai menu à part un menu pop up, et comme pour les bluray français "Millenium" (en tous cas les 2 et 3), le film repart au début à la fin du générique. Ca fait un peu radin pour un film qui est supposé avoir été un record de rentabilité lors de sa carrière en salles !
Re: Des Hommes des Dieux - Xavier Beauvois (2010)
Plus que d'austérité, c'est de sobriété dont Beauvois fait preuve. Le film se rapproche à mon avis plus d'un Louis Malle tendance "Au revoir les enfants" que d'un Bresson, et Beauvois livre un film bien écrit, bien équilibré, jamais ennuyeux malgré une histoire qui de prime abord fait peur. La direction des acteurs est excellente. j'ai eu bcp de plaisir à retrouver Jacques Herlin en plus d'autres acteurs qui jouent dedans et que j'aime particulièrement (Michael Lonsdale, Philippe Laudenbach). On frôle même par certains aspects, le thriller ; quant au contexte "moderne", il contribue au fait d'éviter que le film ne tombe l'hermétisme.
Bien.
Bien.