
James McKay, un marin anglais, se rend dans le far west pour épouser l'héritière de la famille Terrill, richissimes propriétaires de bétail. Les Terrill sont les ennemis jurés d'une autre famille d'éleveurs, les Hannassey, vivant au fond d'un canyon escarpé.
Dès son titre "Les grands espaces" nous fait bien sentir qu'il s'agit d'un western qui vise grand. Produit et interprété par Gregory Peck, il a aussi en vedette une jeune Carroll Baker, Charlton Heston déjà starifié par "Les dix commandements" et Jean Simmons. Le film est tourné en Technirama, format 35mm à défilement horizontal, concurrent du Vistavision, se distinguant de ce dernier par son cadrage 2.35.
Comme beaucoup de production United Artists de cette époque (et en général), il s'agit d'une oeuvre qui se distingue par une pensée libérale. Cette confrontation entre grande famille de fermiers n'est pas un ode nostalgique aux héros du vieux ouest, mais au contraire une remise en cause sarcastique de ses valeurs. McKay est un espèce de Ghandi au pays des cowboys, qui met en relief leurs mentalités violentes, leur machisme, leur fierté mal placée, leur recours facile aux armes à feu.
Tout cela n'est pas très méchant quand même, et "Les grands espaces" se veut avant tout une grande fresque romanesque, tournée dans des espaces grandioses captée majestueusement en Technirama. L'interprétation est correcte, le filmage classique et classieux, la musique magnifique, le propos intéressant... Mais pourtant, on peut tiquer devant ce métrage à la longueur peu raisonnable (2H49). Si la dernière partie dans le canyon est réussie, en particulier avec une excellente interprétation (oscarisée) de Burt Ives en patriarche "hillbilly", le reste est quand même assez bavard et semble peiner à remplir son minutage longuet. Un western honnête et intéressant, assez original, mais qui ne réussit pas à être la Grande Fresque qu'il souhaite être...
Vu sur le dvd US MGM sorti en 2001. Une copie 2.35 16/9 vraiment fatiguée par certains aspects, comme le démontre ce générique dont le quart droit de l'image est zébré de rayures verticales, ces moirages grossiers, ces arrières plans agités trahissant une compression poussive, des lumières et couleurs fluctuantes au cours d'un même plan, certaines scènes sombres franchement ratées... Curieusement, cela s'arrange vers la fin, avec une image qui parait assez lissée, mais plus propre et bien lumineuse. Ca se regarde, mais c'est quand même une déception, surtout pour un film tourné en Technirama. On apprécie que le edge enhancement soit employé avec retenue, certains plans de grands paysages parviennent à rendre une impressionnante netteté sur une profondeur de champs immense, mais c'est tout de même rare et c'est globalement un film qui, techniquement, mériterait d'être revisité en HD. Bande son anglaise mono correcte. VF et STF. Seul bonus, une bande annonce 2.35 4/3. Ce disque NTSC ne passe pas bien en 24p chez moi (zébrures anormales, sauts, décalages). A voir en 60p donc.
Dvdclassik a chroniqué le dvd français sorti chez MGM :
http://www.dvdclassik.com/Critiques/dvd ... spaces.htm