Aujourd'hui docile et rangé, Luc Deveraux, un Universal Soldier de la première génération, participe, en tant que conseiller technique, à l'élaboration d'un programme censé accroître les performances des Soldiers. SETH, un ordinateur surpuissant, assiste les chercheurs dans leur délicate mission. Hélas, victime d'une importante réduction de budget, l'armée décide brusquement de mettre un terme au programme. Consternation générale. Menacé de déconnexion, SETH se rebelle, prend le contrôle des opérations sans demander l'avis de personne et réorganise, à sa manière, la production des Soldiers. Il se télécharge dans le corps d'un Soldier et prend la tête des troupes, fermement décidé à conquérir le vaste monde. Mais il lui faudra d'abord abattre Luc Deveraux, qui, tenace, se dresse sans discontinuer sur son chemin...

Alors là je ne comprends pas la désastreuse réputation que semble se trimballer ce second volet officiel de la saga Universal Soldier. Ou du moins je pense saisir à peu près les raisons de son insuccès public et critique à l’époque de sa sortie mais milite fermement pour une réhabilitation de celui-ci immédiate et sans condition.
En effet, je viens juste d’y rejeter un œil et il n’y a pas à tortiller : il s’agit bien là d’une Vandammerie extrêmement fun qui rempli à la lettre son contrat de divertissement bourrin. Un peu comme son modèle donc, mais en beaucoup plus déconneur. Soit 80 minutes d’action bubble-gum décérébrée avec des catcheurs et des strip-teaseuses qui se foutent plus ou moins gratuitement sur la gueule et une palanquée de vannes tellement minables que, pour certaines, on se les repasse 2 fois de suite en se disant qu’il fallait quand même oser les écrire. Côté interprétation, le naturel et la bonne humeur d’un JCVD s’essayant à la comédie fait clairement plaisir à voir. Face à lui, dans des registres très différents (tenant peut-être au fait que l’un sait jouer, l’autre non), Michael Jai White et Bill Goldberg constituent d’excellents challengers, assurant une distribution de marrons de première qualité et parvenant même à faire oublier l’absence de Dolph Lundgren, élément crucial du premier opus.
Après, il est vrai que réalisation, photographie et musique ne font pas trop de vagues. A ce niveau on stagne dans le strictement fonctionnel et ce manque d’audace freine incontestablement les bonnes intentions du scénario et le dynamisme des prestations d’acteurs. D’autant que combiné à l’esprit très eighties de ce script, dans sa parfaite association d’humour bas de plafond et de violence décomplexée, un tel classicisme fleurant bon l’absence de personnalité a plutôt tendance à tirer le film du côté du trip vintage. Dommage car si cet aspect ne pose plus aucun problème aujourd’hui, il a probablement dû déstabiliser une partie des spectateurs de l’époque et explique peut-être leur rejet du film.
Prepare to be obsolete lançait l’affiche originale du film : on a presque envie d’ironiser sur cette phrase d’accroche tant elle résume bien ce que Universal soldier : The Return n’a justement pas anticipé en son temps.
Revu récemment sur Ciné Ciné Frisson. Diffusion en VM. Signalétique -12.