Le père Moretti après son sublime La Chambre du Fils revient avec Il Caimano, une charge explosive sur Silvio Berlusconi.
Teresa, une jeune cinéaste, veut réaliser un film sur Silvio Berlusconi. Avec son producteur Bruno, elle tente de trouver l'acteur qui accepterait de jouer ce rôle...
Sorti le 24 Mars en Italie. 2 000 000€ de recettes.
Avec la sublime Jasmine Trinca, donc forcement un bon film.
Avec la sublime Jasmine Trinca, donc forcement un bon film
C'est exactement ce que je disais mais en fait non
Oh bien sûr LE CAIMAN n'est pas une purge , loin de là , il y a de très jolies scènes (le producteur avec ses enfants........) , les acteurs sont bons , on ressent bien le coté paumé de ce producteur un peu à côté de la plaque et il y a pas mal de références à l'état du cinéma italien......C'est intéressant donc , pas de problème , mais on a un peu l'impression que Moretti ne fait qu'effleurer le sujet (Berlusconi et la merde qu'il a foutue en Italie,quand ^même) tout le long en passant par les sentiers qu'il ne connait que trop bien (la comédie dramatique de moeurs réaliste).......
C'est d'autant plus rageant que les dernières minutes absolument tétanisantes montrent tout le potentiel qeu le film aurait pu exploiter....
Enfin bon.Moyen,donc.
"Si on devait tirer sur tout ce qui bouge,on vieillirait bien seuls"
"En France je suis considéré comme un gros nul, En Allemagne comme un raté, En Angleterre aussi et aux Etats-Unis pareil"
Michael Bay
Moi j'ai beaucoup aimé. Effectivement, c'est beaucoup plus loin du sujet annoncé (Berlusconi donc) que ce qu'on aurait pu attendre, mais ça ne rend que plus fort les quelques moments où il s'y attaque frontalement. Un exemple précis : lorsqu'on voit les images d'archives de Berlusconi à la Commission Européenne, traitant un parlementaire allemand de Kappo. Tout le monde a déjà vu ces images, italiens comme français, etc... et on sait tous qu'avec Berlusconi, on aurait pu faire 4h de film avec uniquement des déclarations à bondir, quel interet ?
On s'écarte donc de ça et on suit avant tout un constat du cinéma italien, et même du cinéma de genre auquel il est constamment fait référence. Des doutes de l'auteur face à des crises existentielles. Au final, Berlusconi n'est qu'un alibi, mais il est tout de même au coeur de tout, car comme le dit un des protagonistes du film, on ne peut pas parler de l'Italie des 30 dernières années sans parler de Berlusconi.
En fait ce film m'a un peu fait penser à "Mary" d'Abel Ferrara, un cineaste est au coeur de tout, et la politique / religion sont des sujets centraux des films, mais tout ne repose pas dessus, et c'est très bien comme ça.
Ajoutons à cela que les acteurs sont tous formidables, que malgré quelques longueurs ça passe très bien de bout en bout, et surtout qu'on est loin du manichéisme qu'on pouvait craindre de la part d'un anti-Berlusconi aussi convaincu que Moretti. C'est ça aussi l'intelligence.
Et au final, si on compare deux méthodes deux résultats, là où Michael Moore et son argumentation éléphantesque a finalement échoué (Bush a bien été réelu), Moretti qui n'a pas pris les italiens pour les idiots les plus complets a vu ses compatriotes choisir une autre voie que celle du Cavaliere.
Une bonne (semi) surprise donc que ce Caimano.
"J'ai essayé de me suicider en sautant du haut de mon égo. J'ai pas encore atteri... "
Politiquement je ne pense pas que le but de Moore était de vouloir faire absolument gagner les démocrates. C'était surtout pour que les gens ouvrent les yeux. Dire qu'il a échoué n'est pas vrai vu que c'est l'election qui a vu le plus de votants. Donc les mecs ont remis les pieds dans les bureaux de vote. Quand on sait que Chirac a été élu avec 5 000 000 de voix pour 12 000 000 de blancs ou non votant, on peut avoir honte.
Pour Moretti, l'italie est à droite. Les chiffres sont là. Maintenant berlu c'est pris sa magouille en pleine tête. Mais l'italie est à droite. Et le sera dans pas longtemps. Donc il n'a pas trop réussi le père Moretti...
Mais bon comparer les 2 t'es dur. Moretti est un intello qui observe depuis le début de sa carrière son pays avec humour. Moore c'est du cinéma à l'américaine. Faut des séquences chocs sinon l'impact est moins fort dans l'esprit des gens. 2 pays radicalement différents pour 2 manières de montrer presque les même choses.
Plus que sur l'Italie de Berlusconi, "Le Caiman" est un film sur le cinéma italien. En fait, c'est l'histoire d'une jeune réalisatrice qui veut faire un film politique dans le style de Rosi et qui pour seul producteur, trouve un Bruno Mattei, un Joe D'Amato en find course... Pas d'ambiguité, Moretti méprise les séries Z produites par Bruno, mais ils les méprisent gentillement et, quelque part, il respecte l'homme, le rêveur fantasque, bonhomme, l'enthousiaste approximatif... Son portrait des reliquats de l'industrie Bis sonne assez juste. Les réalisateurs vétérans qui se commettent dans des productions historiques officielles pour la RAI, les rééditions en DVD bourrés de bonus, les journalistes opportunistes qui se jettent sur la redécouverte du Bis sur les traces de Tarantino...
Le film est plein de petits clins d'oeil à tous les cinémas italiens, les grands et les petits, et s'avèrent donc assez savoureux, assez juste. Assez cruel aussi. Car c'est aussi un film sur la difficulté de faire du cinéma aujourd'hui en Italie. Ce n'est pas pour rien si "Le caiman" est avant tout financé par la France ! Personnellement le final dans le style de Rosi, je ne l'ai pas trouvé très réussi... La charge anti-Belusconi n'est peut-être pas ce qu'il y a de plus convaincant car elle se disperse un peu dans tous les sens. Comme le film dans son ensemble. Mais bon, si vous aimez le cinéma italien, c'est un film à voir...
C'est loin d'être vraiment réussi. Moretti ne sait pas trop quoi faire avec sujet. Ca traite des artisans du cinéma italien, ca parle de Berlu pendant quelques minutes puis d'un couple qui se sépare... on ne sait pas trop sur quel pied le réal danse et au bout d'un moment j'ai laché l'affaire.Petit à petit le film s'enfonce doucement. Ca se regarde mais ca ne procure aucun vrais petits plaisirs et c'est dommage. Nanni reveille toi bordel de merde !!!
C'est le premier film de Moretti que j'apprécie dans son ensemble.
Les trois sujets entrelacés (le couple en train de se séparer, la crise du cinéma en Italie et Berlusconi) m'ont justement paru équilibrés les uns par rapport aux autres.
Pour le couple, c'est un côté à la fois anecdptique et terrible de cette séparation. j'ai bien aimé cette partie. A sa voir un couple qui indique se séparer mais rester "bons amis" alors que le mari traverse une souffrance qui grandit au fur et à mesure du film - souffrance qui empire avec la crise du film qu'il prépare. Le parallèle est là aussi une idée bien vue, tout comme le couple Italie/Berlusconi... et Berlusconi, qu'il s'agisse de la reconstitution de son arrivée dans le stade de Milan, la construction de Milan2 ou les images d'archives de ses sorties de route au >parlement européen ou du film tourné par Teresa au final, là aussi j'ai trouvé Moretti intelligent dans son approche filmique.
Des images parfois surréalistes (le bateau qui traverse la ville mené par deux policiers, où Bruno se rend compte que son projet sur Christophe Colomb s'est finalement fait et que son acteur principal -Michele Placido, grandiose- s'est barré sous un faux prétexte pour jouer dans ce film historique), des plateaux vides au clinquant des plateaux de la 5, Placido répétant dans le décor à moitié monté... Moretti offre plusieurs niveaux de lecture de son film au spectateur, et a construit un film gigogne plutôt intelligent.
J'ai trouvé aussi la charge finale relativement violente, pessimiste, noire et surtout la belle 'image' (au propre comme au figuré) de Berlusconi étant l'ombre/ la part noire de l'Italie partant de son côté et laissant son pays en flammes...
Pour le côté référentiel au cinéma, on s'amusera à voir des éléments de certains films ça et là, sans compter les présences de Matteo Garrone (Gomorra), Paolo Sorrentino (Il Divo), Giuliano MOntaldo (Sacco & Vanzetti), Antonio Grimaldi (Caos Calmo), Michel Placido (Pummaro, entre autres) , Jerzy Stuhr... des cinéastes eux aussi engagés, mélant création cinématographique et traitement du réel.
Le Caïman n'est pas un simple film à charge, comme le disait DPG, mais une photographie à l'instant 2006 de l'Italie selon Moretti. Comme il pu le faire dans Palombella Rossa ou plus encore dans Caro Diario. C'est juste plus d'actualité, tout du moins à l'époque, ayant toujours une créativité en pleine crise, des doutes existentiels et de brouiller les limites entre politique, fiction et réalité.
Le dvd italien z2 possède des st français, un 5,1 italien de bonne facture et un trailer - basta.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
Le Caïman me semble être moins un film sur Berlusconi qu’une réflexion sur la façon d’aborder le cas Berlusconi au cinéma dans l’Italie actuelle. Introduit comme cela, on peut redouter une œuvre fastidieuse et attendue. Fort heureusement, Moretti en est totalement conscient. Il nous le dit même dans l'amusante séquence ou le personnage principal vient le démarcher pour jouer dans son film : « Un film sur Berlusconi ? Ca ne me dit rien du tout … Tout le monde sait absolument tout sur Berlusconi. Ceux qui veulent savoir, et ben ils savent … et ceux qui ne veulent pas savoir, qu’est-ce-que tu veux leur faire savoir de plus ? ».
Moretti évite donc intelligemment le piège du film-procès-pamphlet plié d’avance en traitant son sujet de biais, sur le mode de la comédie douce-amère, en axant son récit sur l’une des répercutions majeures de la politique menée depuis 30 ans par le Cavalière : la mort du cinéma populaire italien. Et le parallèle entre celle-ci et la description des dernières heures d’un couple en crise, quoiqu’assez évident, s’avère bien géré et parfois touchant. La charge politique n'intervient quant à elle qu'en tout de fin de film. Et, en dépit d’une ultime image marquante, ce n’est pas, à mon goût, ce qui marque le plus dans le film.
Je suis en revanche plus réservé sur sa vision / représentation du cinéma d’exploitation italien. Le personnage principal évoque une sorte de Bruno Mattei / Fabrizio De Angelis. Toutefois, la vision des extraits de films dans le film laissent perplexes, ne ressemblent à rien de ce qu’on pu réaliser ou produire ces derniers et dénotent au mieux une méconnaissance du genre, au pire un certain mépris. Si l’on veut voir un film parlant de la fin de l'âge d’or du cinéma bis italien, mieux vaut, me semble t’il, se tourner vers La Cena per farli conoscere de Pupi Avati