La vallée des loups Irak - Serdar Akar - 2005

[savoy1]

Une bonne et efficace série B turque, une idée de ce que pourrait être le cinéma bis européen des années 2000.

Situé en 2003-2004, pendant l'actuelle occupation de l'Irak par les troupes américaines, le scénario imagine que, suite à une altercation entre les soldats US et turcs en présence, 3 agents sont envoyés par Istambul afin de faire tomber le gradé américain, responsable de l'affaire.

L'histoire prend le temps de présenter personnages et camps en présence, alliances et mésalliances, des deux nations citées plus haut en passant par Kurdes et Arabes qui jouent également un rôle important. Le montage en parallèle, mettant en scène à parts égales tous les acteurs du drame qui se joue, permet de présenter de nombreux événements et points de vue, et surtout de ne pas se focaliser sur l'axe unique "bons"-"méchants".
Bien entendu, les valeurs présentées ici, tant du point de vue scénaristique que politique et moral, sont la plupart du temps inversées par rapport à nos canons occidentaux. Ce qui fait tout l'intérêt de suivre ce qui aurait pu n'être qu'un énième scénario d'espionnage et de guerre sous un autre angle.

En tout état état de cause, un très bon niveau technique tant au niveau photo que décors et figuration, des personnages typés et charismatiques campés par des acteurs qui ont de la "gueule", des scènes d'action peu nombreuses mais brutales et efficaces.
Bref du cinoche de qualité. Dommage que sa nationalité et son sujet brûlant et surtout contemporain (les attentats kamikazes, les exécutions d'otages, les emprisonnements qui dégénèrent, ici pas de recul) l'empêchent de connaître une diffusion classique. Et dire que l'on veut toujours nous faire croire qu'il n'y a pas de cinéma de genre en Europe ...

[savoy1]

Et si l'on reparlait de ce film pour signaler sa projection au Brady à Paris ce dimanche 1er mai après-midi. Invisible à ma connaissance depuis sa diffusion à l'éphémère Cinéma des Cultures du Monde, peut-être est-il encore regardable cinq ans après, en ces périodes de parano anti-islamiste galopante.