Qui a vu cette réal de Forbes (manuma?) avec un score de John Barry ou Michael Caine joue un cambrioleur qui s'entiche de Giovanni Ralli dans un centre pour alcooliques repentis. Elle lui propose une sorte d'arrangement, elel-même mariée à un vieux cambrioleur (Eric portman) qui repousse désormais les gros jobs.
C'est dispo en DVD on demand chez MGM.
Ca vaut quoi?
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
Pas vu, celui-là. Il m'attire bien pourtant. Caine, Ralli, le superbe score de Barry : il a à priori tout pour me plaire même si sa réputation n’est pas très bonne.
En fait, je me tâte depuis quelques temps pour prendre le Zone 1. Par contre, il me semble qu’il s’agissait d’une édition normale, pas d’un DVD on demand.
Deadfall est un titre relativement oublié des cinéphiles dans la filmo de Bryan Forbes (réalisateur lui-même plus guère à la mode). Assez mal accueilli en son temps, à l’inverse des précédents films de Forbes, il me semble pourtant avoir passé l’épreuve du temps avec un succès que ne peuvent revendiquer un L-Shaped room, un Wrong box ou un Whisperers.
La réussite de Deadfall tient à mon sens de la parfaite adéquation entre son sujet et sa mise en image. Ostensiblement dépourvu d’ambitions socio-réalistes, à la différence des précédents travaux du cinéaste, l’intrigue nous plonge dans un monde de luxe, de danger et de farniente relativement déconnecté des préoccupations du spectateur lambda. Peuplé de personnage froids et calculateurs au background soit très vague (Michael Caine) soit hautement folklorique (Eric Portman), le récit oscille entre mélodrame à 3 et suspense sur fond de cambriole de l’impossible. Et c’est justement ce côté aride et artificiel, un peu théâtral aussi, qui fait que Forbes tire brillamment son épingle du jeu. Car là où son style sophistiqué et millimétré pouvait paraître un brin à côté de la plaque, appliqué à de sordides drames sociaux tels que The L-Shaped Room ou The Whisperers, il colle en revanche parfaitement à l’atmosphère et l’univers dépeint par ce Deadfall.
Baigné du soleil de l’Espagne post-yéyé/pré-hippie de la fin des années 60 (on se croirait un peu chez Franco), l’ensemble s’avère extrêmement plaisant à suivre. Dans son rôle de voleur beau gosse, Michael Caine est l’élégance incarné. Le couple qu’il forme avec Giovanna Ralli, bien que ne générant pas une folle alchimie à l’écran, demeure étonnamment séduisant.
L'autre vedette du film : la musique de John Barry, qui rythme la palpitante scène centrale du cambriolage. Séquence montée sur un concerto pour guitare écrit spécialement pour l’occasion par Barry (qui apparait à l’écran en chef d'orchestre, dans son propre rôle en quelque sorte) rendant le plus beau des hommages au talent de ce compositeur et marquant la dernière collaboration entre celui-ci et Bryan Forbes (qui explique dans les bonus du DVD qu’il ne pourra par la suite plus se permettre financièrement de l’employer, Barry étant devenu l'un des compositeurs les plus demandés de l'époque).
Vu sur le DVD Zone 1. Très belle image, rendant bien justice aux cadres savants et remarquables éclairages de Forbes et son directeur de la photo (Gerry Turpin). En bonus : le score de Barry et la piste son / effets isolés. Pas de version française ni sous-titres français (comme annoncés au verso de la jaquette), mais possibilité de suivre le film avec sous-titres anglais. Et un documentaire de 20 petites minutes, The John Barry touch – the music of a master, réalisé en 2006, dans lequel Barry revient sur ses débuts, sa collaboration avec Bryan Forbes (également interrogé) et ce film en particulier.
Quant au titre français, même après vision du film, la signification de celui-ci demeure un mystère.
Je me suis procuré le CD il n'y a pas très longtemps non plus. Par ailleurs, j'ai pu constaté en découvrant le film qu'il manquait 2, 3 morceaux pas mal du tout (de source music comme de score pur). Ceci dit, l'album Retrograde demeure un must qui s'écoute d'un trait. Du grand Barry.
