Holy Motors - Leos Carax (2012)

[Superwonderscope]

Arte va soutenir le nouveau film de Leos Carax qui va réunir Juliette Binoche et Denis Lavant. Holly Motors va suivre 24 heures de la vie d'un personnage et ses multiples personnalités. "Tout à tour meurtrier, mendiante, PDG, créature monstrueuse, ou père de famille" d'après Arte France Cinéma.
Selon le film Français, cette production Pierre Grise sera tournée en région parisienne en août et septembre prochains.

[Superwonderscope]

Sortie du nouveau Carax ce jour. Je l'ai vu à Cannes (à reculons), dans une salle dubitative et j'avoue n'avoir aimé aucun film de Leos Carax.



Pendant une heure, j'ai été brinquebalé par un scénario dont je ne discernais pas vraiment les tenants et les aboutissants - suivant les "9 rendez-vous" de cet apparent homme d'affaires, M. Oscar (Denis Lavant) conduit dans une luxueuse limousine par Edith Scob (par-faite. si elle n'a pas de nomination aux Cesars ou autre prix, ce sera une grand einjustice!). Il se grime dans des personnages radicalement différents et va performer dans différents endroits parisiens. ici un homme d'affaires qui se fait assassiner, un mourant, Monsieur Merde (en rapport avec l'escapade japonaise de Carax), une mendiante,etc... mais jamais vraiment lui-même.

Et puis me disant qu'il fallait oublier toute velléité de compréhension et se laisser porter par les images et les sons, j'ai commencé à apprécier le film - et être totalement emballé au final.

On se trouve dans un cinéma sensitif, sur des modes d'expression qui sont (trop parfois) restés accrochés aux années 80. Peut-être trop démonstratif, aussi - avec la scène d'ouverture du film avec Carax qui ouvre une porte scindée dans un décor et le final qui donne la clé pour la compréhension du titre

Spoiler : :

à savoir que les voitures de luxe sont une parabole, entre autres, des moteurs de caméra (ou de projection?) qui disparaissent au fur et à mesure du numérique - comme si une partie du rêve du 7e art s'éteignait:

Il y a beaucoup à en dire, et forcément, les générations les plus jeunes n'y comprendront pas grand chose .

Maintenant, les quelques moments "autres" font dérailler le film vers l'impossible, comme M. merde arrivant sur fond de musique de Godzilla, enlevant Eva Mendes (personnifiant "la beauté") dans les tréfonds du père Lachaise

Spoiler : :

la couvrant d'une burqa et s’installant auprès d'elle, à poil et priapique

ou encore du choix de Kylie Minogue -dont beaucoup ont oublié qu'elle était d'abord actrice-, enlaidie mais très touchante dans un rôle pas très facile. ce qui donne l'un des moments les plus beaux et tendres du film.

Les clins d’œil cinéphiles vont du plus obscur au plus évident (très belle scène avec Edith Scob et son masque des Yeux sans Visage) mais le rapport avec le thème du film me parait logique quant aux références.

C'est déroutant à plus d'un titre, ambitieux, qui va partager (heureusement) mais qui mérite amplement le déplacement pour un regard différent sur la machine à rêves, la place des acteurs et notre futur de l'image...


Il va avoir du mal à se faire une place dans le cœur des spectateurs, vue l'offre diversifiée ce jour avec Spider-man 12 et Bons baisers de Woody Allen en Europe, mais bon... en espérant que la curiosité l'emporte sur le reste!

Edit 19:00. : le film demarre avec 692 entrees sur 16 salles parisiennes a 14h. Pas de bonne augure, car le,film sera essentiellementnun succes sur Paris, pas en banlieue o en province... En meme temps, spider-man effectue un demarrage 6 fois moins important que le 3 et Woody Allen demarre aussi au dessous de ses chifefres habituels. Le temps?

[Superwonderscope]

8 127 entrees sur 99 copies le 1e jour. Ca va etre dur, hormis un bon bouche a oreille.

[DPG]

Vu hier, et j'ai passé un plutôt bon moment. On se laisse agréablement porter par ce bel objet, on ne comprend pas forcément tout, mais l'essentiel est ailleurs. Les nombreux clins d’œil qui parsèment le film sont savoureux, l'image est léchée, les interprètes sont bien, formant un casting assez hétérogène mais attachant. Un joli moment de cinéma, un peu hors du temps, des conventions, des structures habituelles. Ca fait plaisir de temps en temps de voir des trucs un peu ambitieux et qui sortent des sentiers battus !

[Manolito]

J'ai moi aussi bien aimé ce nouveau Carax ! Après la douche froide autiste de "Pola X", il exploite un peu le filon absurde et ironique ouvert par son excellent sketch de "Tokyo",0 où apparaissait pour la première fois monsieur Merde. Le film se prête à diverses lectures assez délibérées : le cinéma, le métier d'acteur, la vie quotidienne où nous enchaînons le rôles de professionnels, d'amants, de monstres, de membre d'une famille... structure à sketch oblige, tout n'est pas égal, certains sont un peu ennuyeux (le mélo avec la mort de l'oncle), d'autres sont certainement drôles (monsieur Merde), étonnants (la capture de mouvements), touchants (celui avec Kylie Minogue). Denis Lavant est génial et cimente tout cela de sa personnalité. Un bon Carax !

[Cosmodog]

Un Ovni qui déroute à plus d'un titre, un peu long et fastidieux, mais avec des moments mafgnifiques et d'une originalité totale. ça me fait un peu penser au cinéma de Jodorowsky, mais les thèmes abordés le sont de façon bien distincte. La photo est superbe, c'est d'une très grande liberté de ton et artistiquement soignée. Le sens reste obscur, avec un discours de fond sur le cinéma un peu réac et passéiste je trouve.

Le film séduit sur la durée, alternant les scènes avec plus ou moins d'intérêt, mais donnant une rythmique particulière qui fini par fasciner jusqu'à la géniale scène finale, énigmatique mais tellement belle.

Complètement autre, qui me donne envie de découvrir les autres films de Carax (que je ne connais pas).

[fiend41]

...hypothèse. le voir en pensant à l'univers de "Matrix" .. (y'a un paquet de détails qui peuvent y coller) : la vie d'un agent fatigué qui testait des rouages de la matrice.