Spare Parts (1979) Rainer Erler

[Romain]

Une bonne surprise de plus "from ze 50 drive-in movie pack".
Soti chez nous en VHS sous de nombreux titres tels PANIQUE SUR L'AUTOROUTE (initial) , MOTEL ROUGE ou bien encore HOTEL DE l'APOCALYPSE, SPARE PARTS (a.k.a Fleisch ) est en quelque sorte le precurseur de l'AMBULANCE de Larry Cohen.
Installez-vous, je raconte...

Recemment marié, le jeune couple allemand, Monika et Mike, decident de partir passer leur lune de miel au nouveau mexique les poches trouées... Forcemment, dans ces conditions là, faut pas s'attendre à se reposer sur la route dans un hotel 3 etoiles mais plutôt dans un de ces petits motels sordides qui font la joie des accrocs du menage.
Notre couple arrive donc dans un etablissement tenu par une petite vieille un peu trop sympathique... Une fois la chambre payée et la vieille foutue dehors nos amoureux tombent le pantalon et s'adonnent aux joies du ça va ça vient mais malheureusement pour eux cet apres-midi idyllique est stoppé net lors de l'arrivée d'une mysterieuse ambulance dans les parages...
De ce vehicule demoniaque sortent 2 ambulanciers armés qui kidnappent illico le jeune homme sous les yeux de sa copine apeurée...
Pour retrouver son mari, Monika va trouver en le personnage de Bill le routier un allier...Comme quoi les routiers sont toujours sympas.

Tourné visiblement pour la television, Spare parts est un exellent thriller teuton sur fond de trafique d'organes. La 1ere partie du film (qui se conclue par la decouverte du secret qui entoure ces disparitions) est la plus excitante et contient suffisamment de suspens et de rythme pour empecher le spectateur de regarder trop souvent le compteur. Par contre, toute la partie sur la mission qui consiste à liberer Mike (et accessoirement Bill) est plus laborieuse malgrés un accident d'ambulance, une mort par ecrasement, un sejour en prison et l'arrivée à New York...

104 minutes en mono/ 1.33 / couleurs delavées pour le plaisir des plus temeraires... (la version TV serait plus longue de 10 minutes)
Merci qui? Merci Mill Creek...

[Karen]

Une bonne première partie mystérieuse et troublante, où l'on se demande vraiment ce qui va se passer. Malheureusement le titre anglais a vendu la mèche, ce salopiaud.

C'est amusant de constater un fort côté Hostel inversé.. Ces touristes Allemands qui se retrouvent dans un coin perdu des Etats-Unis, cette organisation mystérieuse, cette impression que tout le monde est au courant..

Après c'est clair, c'est un peu moins mystérieux et intéressant, et beaucoup plus amateur.
J'ai personnellement eu du mal à comprendre les agissements des personnages.. Un routier plus que sympathique qui va tout faire pour démanteler l'organisation, une doctoresse méchante mais en fait non, une héroine qui passe son temps à chercher son mari mais qui décide de s'enfuir à des kilomètres, cette héroine qui retrouve enfin son mari pour le laisser tomber.. Ca m'a rendu un peu fou, et fortement dubitatif par moments.

Pour résumer, assez décevant vu le sujet qui prêtait à quelque chose de vraiment effrayant et efficace.

Pas beaucoup d'infos sur ce film apparemment assez connu en Allemagne..

L'ORIGINAL..

ET LE REMAKE !

[bluesoul]

Fleisch TV (1979) – Rainer Erler
[trad. literale: Viande ]

Un couple de jeunes etudiants fraichement maries de passage dans le Nouveau-Mexique. Alors qu’ils decident de passer la nuit dans un motel, ils sont soudainement poursuivis par les conducteurs d’une mysterieuse ambulance. Les ambulanciers parviennent a capturer le mari, l’epouse parvient a leur echapper, mais reste traquee par le sinistre vehicule…

Sur un pitch pareil, il est difficile de penser a autre chose qu’a une serie B ricaine, et pourtant, il s’agit bel et bien d’un telefilm…allemand…

Rainer Erler n’est pas un novice, et a déjà prouve qu’il aimait bien le “genre” et lui rendait bien hommage a la television, publique allemande de surcroit!

Ici encore, il livre un travail sans faille. Beneficiant d’un tournage aux USA, jouant en partie la carte du road-movie, reussissant son portrait du “routier ricain sympa” sans tomber dans un carricature comme Smokey and the Bandit (1977), s’inspirant de Coma (1978), tout en trouvant sa propre identite, et maitrisant plutot bien son suspense, et ce, jusqu’a griller The Ambulance (1990) de Larry Cohen ou Breakdown (1997) de respectivement onze et dix-huit annees d’avance.

Jamais mieux servi que par soi-meme, Erler, ici encore, ecrira le scenario et assurera la realisation.

Les acteurs, allemands, livrent un sans fautes, de Jutta Speidel dans le role de la jeune epouse allemande en fuite, a Wolf Roth dans celui du routier americain prêt a donner un coup de mains et, dans une apparition fugace—celle du mari kidnappe, Herbert Herrmann.

Si Speidel tourne majoritairement en Allemagne, elle collaborera neanmoins a Kidnapped (1978), une serie franco-allemande et Poliziotto, Solitudine e Rabbia (1980) un Polizioschetti italo-allemand tardif. Roth egalement se centrera sur la television allemande, mais participera quand meme a un episode de Quincy M.E. (1977) et Plutonium (1978) du meme Rainer Erler.

L’intrigue se deroule plutot bien, culminant en une manoeuvre de retournement de situation plutot “osee” de la part des traques, sauf que pendant le metrage, notre jeune epouse semble quand meme un tantinet se desinteresser un peu de son mari avant de decider a “essayer” de le recuperer…Notons, aussi nos ambulanciers qui essaient aussi de “faire un carton” sur notre jolie fugitive teutonne, ce qui ne cadre pas vraiment avec leur “business” (on n’abime pas la marchandise!).

Mais, le spectateur n’a pas a bouder son plaisir devant la realisation soignee qui culmine dans un bon suspense et ne neglige pas un certain sens du detail, jusque dans le theme chante du telefilm (How much is anyone worth? / What would you pay for a man?) qui est d’un cynisme quand meme plutot ose!

On ne peut que se demander pourquoi devant le talent indeniable d’Erler, ses appels du pied(?) n’aient pas ete entendus du cote d’Hollywood comme le seraient ceux Roland Emmerich ou Wolfgang Petersen la decennie suivante.

A voir, car meme si pour nos criteres actuels, le film parait un peu lent, on comprend aisement qu’il ait fait un effet boeuf chez nos voisins a l’epoque, sans compter qu’il a le merite de bien planter son histoire et de monter son petit suspense sans avoir a rougir d’etre…en avance sur tous (les compatriotes d’Erler) et tout (une floppee de films quand meme)…

Fleisch : 3.75 / 5