
Bon ben retour manqué. Dès les 10 premières minutes, le métrage est plié. Le scénario tente un vague suspense du "qui est qui?" made in Marie Ange Nardi, mais tout est tellement évident qu'on attend tranquillement la fin. Enfin, on s'ennuie assez ferme jusqu'au dernier quart d'heure qui sort le spectateur de sa torpeur.
Dommage, car visuellement, le metteur en scène finlandais Antti Jokinen se débrouille vraiment bien dans l'utilisation du Scope. Mise en valeur des décors, jeux sur l'ombre et la lumière, la profondeur de champ, utilisation de l'architecture comme points de fuite... malheureusement, au service d'une narration qui connait de graves problèmes d'écriture. Aucun enjeu véritable, une histoire vue, revue, re-revue des centaines de fois : on a une longueur d'avance sur un scénario qui n'épargne aucun cliché du genre et rentre dedans la tête la première.
On a au final une copie de Psychose (pour Norman Bates qui épie à travers les œilletons cachés dans le mur) mélangé à Fou à tuer/Crawlspace (de David Schmoeller) pour le Prédateur qui rôde autour de ses victimes dans son immeuble. Jeffrey Dean Morgan joue de manière lourdaude son rôle d'amoureux éconduit qui vire psychopathe (aucun spoiler ici), aura au moins échappé au fait de ré-endosser une blouse blanche comme dans Grey's Anatomy... Hilary Swank commence à toucher le fond de sa carrière. MAIS QU'EST CE QUI LUI EST PASSE PAR LA TETE???? Syndrome Saumon Agile qui vire au DTV pour payer ses arriérés d'impôts, ou quoi? L e plus triste, c'est Christopher Lee. Impeccable dans son rôle, il ne sert strictement à rien, hormis une référence vis-à-vis du studio qui l'a fait connaître? Il fait la moue inquiétante, tonne mais ça fait pschiiiiiiiiiiiiiit. Rideau.
Scénario tout moisi, stéréotypes en rafale, un générique de début qui plagie celui de Vacancy.. si on enlève deux opérations chirurgicales inutiles qui font plonger la caméra dans des cages thoraciques grandes ouvertes sur la barbaque rougeoyante, on a un produit destiné au marché de la video qui a fait irruption de manière incompréhensible sur les écrans cinémas anglais. Ce sera du DTV aux USA et ailleurs, ceci dit.
Le public anglais ne s'y est pas trompé, et le film est a chuté de près de 70% de ses entrées en seconde semaine. Il devrait sortir dès jeudi soir prochain des écrans. Soit la pire dégringolade avec Drive Angry (mais qui lui est en 4e semaine là-bas).
Hammer a du souci à se faire pour survivre avec des projets aussi miteux.
Vu au cinéma Cineworld à Bradford. projection numérique de bonne facture, avec un son ébouriffant. par contre, les couleurs sont surnaturelles, dé-saturées à fond, quasi métalliques que c'en est suspect. le numérique dans sa pire expression.