La Nouvelle Orléans, au XIXème siècle. Un jeune métis, Drum, connait un grand amour avec une esclave. De Marigny, le maitre de celle-ci, veut exercer son droit de cuissage sur Drum. Au cour de la bagarre, la mère adoptive de Drum est tuée. Sa véritable mère, une blanche, le vend pour le protéger.

Semble t’il tourné en grande partie par Burt Kennedy mais signé au final par le Cormanien Steve Carver (Kennedy aurait eu quelques divergences d’opinion avec le producteur Dino De Laurentiis, qu’il avait déjà côtoyé, en 1971, sur The Deserter), Drum est la suite du Mandingo de Richard Fleischer. Mais une suite sans rapport direct avec le premier opus. On y retrouve bien certains protagonistes du film de Fleischer, mais interprétés par de nouveaux acteurs (Warren Oates remplace ainsi Perry King dans le rôle pivot d’Hammond Maxwell). A l’inverse, plusieurs acteurs du volet originel reviennent (l’impassible Ken Norton, Brenda Sykes), mais dans des personnages différents, à l’exception de l’actrice-chanteuse afro-américaine Lillian Heyman qui reprend son rôle de la servante/matrone/nounou du premier film.
Autant le dire tout de suite : Drum ne joue pas dans la même cour que son aîné Mandingo. Contrairement à l’œuvre de Fleischer, il s’agit là d’un pur spectacle d’exploitation, qui ne se soucie guère de rigueur historique et se contente d’empiler les morceaux de tension/action plus ou moins spectaculaires (l’assaut final de la plantation, scène très efficace d'ailleurs), en les entrecoupant régulièrement de séquences coquines souvent bien graveleuses. Le résultat est certes divertissant pour qui n’en attend rien d’ambitieux, mais, tout de même, on a du mal à croire que c’est le même scénariste que Mandingo ici à l’œuvre, tant la subtilité et complexité dont il avait précédemment su faire preuve s’est ici totalement évaporée.
Quant à la réalisation, qu’on veuille bien l’imputer à Burt Kennedy et Steve Carver, cela ne change rien à son caractère impersonnel et étriqué, loin de ce que proposait Fleischer en terme de rythme et d’atmosphère.
Reste cependant un indéniable atout à mettre au crédit de ce Drum : sa distribution seventies 100% culte. Voir ainsi reformé le temps de 2, 3 scènes le couple Oates/Vega de Bring me the head of Alfredo Garcia, mais aussi croiser à leurs côtés les vedettes de la blaxploitation Pam Grier, Yaphet Kotto, Paula Kelly et Brenda Sykes, ça fait passer beaucoup de choses ou, du moins, incline fortement le cinéphile à l’indulgence.
Pas désagréable, en résumé, à condition de faire totalement abstraction de l'oeuvre de Fleischer. Connu chez nous le titre L'enfer des Mandingos