
Sympathique film d'aventures réalisé par Mann, qui change de registre apres la série de Western tournés avec James Stewart. C'est surtout un scénario relativement classique - l'homme qui poursuit son reve malgré tous les obstacles -, mais sur une toile de fond inhabituelle sur le forage pétrolier en haute mer.
Il est amusant aujourd hui de voir le decalage du discours de Stewart "l'Amerique a besoin de pétrole, sinon elle mourra" avec ce qu'il se passe de nos jours. Mais cette obstination de son personnage a tenir son reve malgré les bagarres, l'ouragan, les éléments déchainés, la guerre menée par les pecheurs fait, grace a l'extrême solidité de son interprétation, un film très crédible; D'autant plus qu'il n'est pas vraiment sympathique à l'oeil du spectateur. Buté, borné, ne faisant pas attention a son entourage, il n'a que son idée en tête. Pas aimable non plus envers son compagnon, il a en fait tout pour etre cordialement détesté du public.
ce qui étonne aussi est le tournage en extérieur : toutes les scenes sont tournées sans effets spéciaux de retroprojection, un fait assez rare pour l'époque. Qui plus est, le tout est agrémenté d'une photographie en couleurs exceptionnelle! Les paysages de Louisiane et marins donnent une ampleur certaine à l'ensemble... et avec les seconds roles pittoresques qui parsement le film, on assiste non pas à un chef d'oeuvre, mais un métrage solide, plaisant, sans aucun temps mort - et qui fait etrangement penser à There will be blood... et qui prend surtout une valeur curieuse eu égard à la gigantesque marée noire qui se répandait aux USA (Louisiane et Texas) et qui fit la ruine des pecheurs de crevettes, entre autres...
Vu sur le dvd Opening vo avec stf, 98 mn, 1.33:1. (il fut le premier film a etre diffusé en 1.85:1 àma connaissance, bien que tourné en 1.33:1); a mon gout, il aurait vraiment gagné à être tourné Scope, vu le traitement visuel qui frise l'exceptionnel en terme de cadre, de rendu, de couleurs, d'action.
La copie est superbe. On devine un master Universal d'origine, avec des couleurs chatiyantes, un e tres jolies définition, des contours de paysages et des personnages clairs... les contrastes sont également réussis. En fait, il est meme etonnant d'assister à une telle qualité eu égard aux presque 60 ans qui séparent son tournage de la vision aujourd'hui.
La piste sonore anglaise est là aussi d'une surprenante limpidité, aux dialogues plus qu'audibles et une musique peu envahissante; pas d'artefacts, ni de saturation... bref, du bon boulot et surtout une découverte (je ne connaissais pas du tout le film) plus que plaisante.
en plus, une bande annonce originale et une présentation du critique Dominique Rabourdin (un peu hésitant), qui n'apporte pas grand chose...
Vivement recommandé.