Au cours d'une violente querelle, Marie tue accidentellement Hans, son amant. Elle parvient à convaincre Günther de l'aider à se débarrasser du corps contre une somme d'argent. Le couple se rend ensuite à la rencontre de Fritz, un ami de Günther. Celui-ci doit les aider dans leur entreprise...

Présenté en compétition à Cannes en 1967, Mord und Totschlag est le second long métrage de Volker Schlöndorff, signé 2 ans après son très remarqué Der Junge Törless. Le film marque les débuts à l’écran d’Anita Palllenberg, top model allemand né en Italie, devenue depuis citoyenne américaine et surtout connue pour avoir été la petite amie d’au moins 2 membres fondateurs du groupe The Rolling Stones : Brian Jones et Keith Richards (on lui attribue également une aventure avec Mick Jagger sur le tournage du Performance de Nicholas Roeg et Donald Cammell, dont elle a par ailleurs co-écrit le script). Ceci expliquant sans doute cela, la partition musicale de ce Mord und totschlag est signée Brian Jones, seule incursion du musicien dans l’univers de la musique de film.
Sur un canevas simili policier d’une grande simplicité – une fille tue accidentellement son petit ami puis s’emploie à faire disparaitre son corps – Volker Schlöndorff opte dans sa mise en scène pour une approche très nouvelle vague française. Sa caméra suit librement sur période d’environ 48 h les déambulations de son personnage central sans guère se soucier de réalisme – on a quand même du mal à croire que le premier quidam rencontré dans un bar puisse accepter d’aider l’héroïne, en contrepartie d’une petite somme d’argent ou non - ni même d’entretenir en semblant de tension. Bref, Schlöndorff prend le temps de vivre et, bien que le film soit relativement court, j’avoue avoir parfois eu du mal à rester concentré.
Dès lors que le récit quitte la ville pour la campagne et se recentre plus ou moins sur les pérégrinations amoureuses du trio de tête, à la Jules et Jim, l’ensemble retrouve un peu de tonus. Mais globalement, Mord und Totschlag demeure une œuvre relativement anecdotique pour son auteur, très loin des grandes réussites que sont L'Honneur perdu de Katharina Blum ou Le Faussaire, un film au petit côté « time capsule » pas déplaisant mais manquant fortement d’enjeux dans son intrigue, voire de raison d’être tout court, si ce n’est sans doute celle d’offrir alors à la mignonette Anita Pallenberg (qui ressemble un peu à Mireille Darc, en moins "cheval") une belle occasion de se mettre en valeur à l’écran.
Diffusé les semaines passées sur TCM en VO dans une copie typée grindhouse malgré elle. Titre français : Vivre à tout prix