J'adore la scène avec le méchant qui se rase au ralenti dans une source d'eau improvisée.
Belle utilisation du scope, gestuel de l'acteur (Jason Isaacs) parfaitement étudiée, petite montée d'adrenaline... j'aime.
Je n'ai pas reussi a voir ce film lors de son passage sur France 3... The Patriot, le chemin de la liberté... bon sang, ce n'est pas dur a traduire!! "Le Patriote"... non?
Je me souviens d'avoir lu une interview de Spike Lee dans le Nouvel Observateur a propos de son film Bamboozled (The Very Black Show en version francaise (!)).
Dans cette interview, M. Lee déversait son fiel sur La Ligne verte (en parlant de "négre magique" comme dans La légende de Dagger Vance) et The Patriot parce que les Noirs n'y sont pas montrés sous un jour super-flatteur.
Il dit: "... toujours au profit du Blanc. Dans The Patriot, le Noir renonce a sa liberté pour aider le Blanc a construire sa maison! N'importe quoi."
Vu ciné à l'époque, revu en DVD zone 1 ensuite et pis là, je viens de me faire le BluRay. Concernant le film en lui même, je trouve que les avis sur ce thread sont très durs. Ce film a souffert à sa sortie, en 2000, de la comparaison (inévitable) avec Braveheart. Et pour cause. On me reprendra si je dis une bétise mais à l'époque, on pense à Mel pour le rôle principal de Gladiator mais l'homme décline très vite avec l'argument "C'est trop comme Braveheart, j'ai pas envie de refaire 2 fois la même chose". On ne peut qu'être surpris de le retrouver dans The Patriot qui sent quand même fort le Braveheart... Bref, Le film de Emmerich est accueilli comme un sous-Braveheart et supporte mal la comparaison avec l'ultra-stylisé Gladiator (dont personne ne dit qui n'est qu'un sous-BenHur/Spartacus...) sorti 3 semaines plus tôt. The Patriot restera donc dans les mémoires comme un échec, une erreur de Mel et un film pop-corn pourrave de plus pour Emmerich. Il est évident cependant que ce n'est pas le cas et la revoyure le confirme : Si The Patriot n'est pas un chef d'oeuvre, il s'avère en revanche être un divertissement de grande qualité, riche en action et en émotion (la mort de son 1er fils, la fillette qui parle pour son père, l'homme qui découvre sa famille morte...). Les scènes de bataille sont puissantes, réalistes et violentes. La forme est moins tape à l'oeil que celle de Gladiator mais elle n'en reste pas moins d'une qualité impressionnante avec une photographie particulièrement soignée et des décors incroyablement beaux (les marais dans lesquels ils se cachent). Sans doute le meilleur travail de Emmerich. Concernant la forme donc, c'est avec joie que j'ai constaté que le BluRay lui rendait grandement justice. Le film est proposé en version longue (2h55). Une durée complexe à gérer en DVD mais qui n'handicape nullement un support HD. L'ouverture du metrage avec son champ de maïs le confirme : On a à faire à un disque d'une qualité incroyable. Chaque épi de maïs est visible et se détache clairement des autres. Le contraste est saisissant. Impression confirmée quelques secondes plus tard avec un saule pleureur sidérant de beauté. Le film se poursuit, les éclairages étonnent, la lumière subjugue, les dégradés s'avèrent tout simplement parfaits (le ruban rouge entourant la missive semble réel) et les contrastes ne cesse de surprendre (la missive en question, imprimée en petits caractères, est intégralement lisible). Certaines scènes, particulièrement délicates, sont maitrisées jusque dans les moindres détails (l'incendie de l'église) et font preuve d'une absence totale de défauts de compression...
Avant ce film, je me suis fait "La ligue des Gentlemen extraordinaire" en BluRay. C'était beau mais le gain par rapport au DVD était minime et du coup, la magie opère moyennement. Là, le constat est tout autre. The Patriot Bluray est une perle de technique qui permet au film de retrouver un éclat qu'il avait perdu lors de son passage numérique DVD (privilégier le zone 1 aux couleurs plus belles que le zone 2 ou le superbit, plutôt pas mal du tout). Et mine de rien, ben c'est pas rien. Parce qu'une présentation aussi soignée, c'est un vrai plus pour une oeuvre.
A mon sens, on a donc un film de qualité presenté aujourd'hui de la meilleur manière qui soit...
Dessin et sketching liés au cinéma, au voyage, etc. :
Manifestement, la HD fait perdre tout sens critique !
Nan, je deconne. Je ne serais pas aussi dythirambique que Monsieur Xav dans le sens ou j'ai vu le film en DVD. Ca m'a pas fait l'effet d'un truc naze.
Reste que je ne vois pas trop l'analogie avec BRAVEHEART, il y a plusieurs années qui séparent les deux films. Et GLADIATOR, c'est plutot un sous LA CHUTE DE L'EMPIRE ROMAIN (le début de l'histoire est relativement la meme, etc...) car concernant BEN HUR, il n'y a pas beaucoup de points communs. Mais vient te battre dans l'arene du thread GLADIATOR si tu veux.
Il y a clairement un peu de "Braveheart" derrière ce Mel Gibson rebelle massacrant de l'anglais dans des batailles sanglantes. Mais bon, "Le patriote" est un film dont je n'attendais pas grand chose et qui m'a agréablement surpris.
J'ai eu un peu de mal avec le début, avec Mel Gibson qui massacre une escouade d'anglais en roulant des yeux fous, etc... Mais voilà tout de même un film d'aventures classique, presque rétro, offrant une fresque hollywoodienne dans le contexte assez rare au cinéma (en tous cas ces dernières décennies) de la Révolution Américaine. Alors, certes, tout n'est pas subtil, certains personnages sont caractérisés à la serpe (Jason Isaacs bien sûr), d'autres ont le droit à des strapotins franchement ingrats (le Noir, le Français...), certains anachronismes confinent au grotesque (en particulier sur l'esclavage). Mais c'est aussi un film dont le personnage principal est plus complexe que la moyenne, ce "patriote" est en effet rien de moins qu'un criminel de guerre. En fait, c'est certainement le film le plus "normal" de Emmerich. C'est bien simple, au bout d'une heure, on en vient à oublier qui est derrière la caméra et à se laisser porter par cette distribution convenable (avec en particulier Heath Ledger et Tom Wilkinson qui dépassent d'une tête), par la splendeur des paysages de Caroline du Sud et surtout par une photographie éblouissante, époustouflante de Caleb Deschannel saturée de lumière et de couleurs, sorte d'équivalent moderne du Technicolor des années 30/40. Un film avec des maladresses, ses bouffées de simplismes qui peuvent agacer, mais aussi un spectacle divertissant et lyrique, au parfum nostalgique, dont l'ambiance rappelle part moment des westerns en couleurs comme "Sur la piste des Mohawks" de Ford ou "Les aventures de capitaine Wyatt" de Walsh... C'est déjà pas si mal !
Le bluray français de Sony qui contient la version longue (175 minutes) est tout simplement un disque de référence, de démonstration en terme d'image, un piqué toujours parfait, des visages naturels, un grain respecté, un rendu argentique impeccable, sans la moindre sensation de lissage ou de bricolage numérique. Magnifique !
Je n'ai revu que la dernière heure l'autre soir à la télé, mais je rejoins MadXav et Manolito sur l'enthousiasme pour le spectacle proposé. La lumière généreuse, les couleurs pétillantes, les paysages sauvages, les visages, les ralentis, la musique... j'en ai pris pleins les mirettes. J'avais trouvé ce film bancal, caricatural et raté à sa sortie ciné. Avec du recul donc, il s'avère que ce Patriot, incarné à merveille par Mel Gibson, est pas mal du tout. C'est pas Barry Lyndon évidemment, mais avec du pop corn, ça passe bien. Bien hâte de le revoir en entier et en Bluray cette fois. On tient là le meilleur d'Emmerich, avec Day After Tomorrow bien sûr (dans un autre registre).
Modifié en dernier par Machet le dim. sept. 11, 2011 12:04 pm, modifié 1 fois.
Houla, revu en bluray, toujours très beau, et c'est plus difficile la seconde fois. Je maintiens quelque part ce que j'ai écrit plus haut sur le fond, "The Patriot" est loin d'être le film ultra-patriotique que certains ont vu (le "patriote" a gagné son nom en commettant un crime de guerre ignoble), il parle d'un contexte historique rarement montré au cinéma, la distribution est quand même plutôt bonne et l'idée de faire réaliser une oeuvre sur l'histoire américaine par un européen est intéressante.
On a beaucoup attaqué la scène où le Patriote tue avec ses deux enfants les soldats anglais, mais je trouve qu'elle est intéressante car elle expose l'idée qu'un soldat qui a le champs de bataille comme allié (la nature) vaut 20 soldats traditionnels, c'est l'idée de la guérilla en fait.
Mais alors la manière Emmerich est franchement insupportable, sa façon de tout souligner, d'aller chercher l'émotion à coups de bate de base-ball (la petite fille muette ! ), sa maladresse technique horrible (les ralentis, en particulier lors des affrontements Mel Gibson/Jason Isaacs ou Heath Ledger/Jason Isaacs). Au bout de presque 3 heures je n'en pouvais plus ! Dommage !
Revu hier. Je maintiens, c'est un bon film. Il y a bien quelques emmericheries éparpillées tout du long, mais ça va, ça passe. Mel Gibson nous refait ses gros yeux ronds habités, mais là aussi, ça va. Le spectacle est généreux, bien conté, on comprend l'action (avec un abus de ralenti par moment), le méchant est filmé avec élégance, la musique de Williams est enlevée. Suffisamment tendu, beau et sans temps mort pour nous tenir les presque 3h00 de film, que je n'ai pas vu passer. Le bluray est effectivement exemplaire. Superbe image et piste anglaise PCM non compressée qui vous met au garde à vous.
Revu à l'instant en UHD 4K. Le film est toujours très bien, l'un des meilleurs d'Emmerich.
La copie 4K est d'une définition impressionnante et les différents avis que j'ai pu lire sur le net sont tous d'accord sur ce point.
Les couleurs pètent comme jamais. C'est un peu le hic à mon sens. Bien que salué partout, je reste vraiment perplexe face à une colorimétrie tellement poussée à l'extrême qu'elle n'a plus grand chose de naturelle. Visages souvent rouges, éclairages bleus vifs, prairies vertes pomme. Pour moi c'est too much, et même au-delà du HDR puisque c'est du pareil au même quand on le désactive. C'est archi-saturé.
Bref, c'est très très beau, avec un joli grain mais les couleurs me choquent. Je ne suis pas sûr que ce soit le reflet, enfin je suis même sûr que ce n'est pas le reflet du film qu'on a pu voir pendant presque 20 ans.
Dessin et sketching liés au cinéma, au voyage, etc. :