Si je peux me permettre une question ; quelle est exactement la fonction / mission de la fondation Murnau ?
Initialement, je pensais qu’il s’agissait de sauvegarder, restorer, gerer le « leg » cinematographique de F.W. Murnau. Mais depuis, comme ils travaillent / recherchent aussi sur d’autres titres (allemands ?), je me demande s’il s’agit de proteger le patrimoine cinematographique allemand dans son ensemble ? Est-ce qu’ils s’occupent aussi de films d’autres nations (europeennes ou hors-europe)?
En matiere de financement de l’operation :
Le terme « fondation » me fait aussi penser a une organisation etablie grace au mecenat ou un « heritage » (p.ex. la famille et descendants de Murnau—voire Murnau lui-meme). Donc, en fait, une organisation dont les moyens financiers restent...limites. Ceci excluerait donc les « operations de grandes envergures », meme sur des films majeurs...Malheureusement...Bon, par contre, ils peuvent en gerer la logistique de par leur expertise, ce qui n’est pas de refus, vu le nombre d’amateurs qui ont fait plus de degats que de bien dans l’histoire de l’art, septieme ou autre d’ailleurs...
Dans le cas de Metropolis, et meme si le film est inscrit a l’Unesco, cela ne veut pas dire pour autant que l’ONU—ou une de ses organisations « satellites » va automatiquement debourser un kopeck pour en ameliorer le sort par contre...Rappellons d’abord, que ces organisations elles-memes n’existent que par le soutien financier des etats-membres...
Generalement, ca fonctionne comme ci: une « caution (morale) » (une expertise, quoi) est donnee, et que cette derniere est censee « stimuler »...le mecenat(!) ou faire reagir des authorites plus competentes (ici ; le gouvernement allemand, son ministere de la culture, les organisations culturelles (trans-)europeennes). C’est beaucoup, et cela peut aussi etre...peu (la main au porte-monnaie n’etait toujours pas garantie, meme au stade ou ces institutions sont incluses dans le processus).
La « recompense » de cette « prise de conscience » et du soutien prive ou etatique se fait sous forme d’un regain d’ « interet culturel » (spectateurs, visiteurs, touristes, droits de l’image, droits de location / vente pour DVD, BR, festival, re-sorties a l’ecran, TV, royalties). La « recompense » dependra au final, de l’interet du public (« acheteur », donc)...
D’autres exemples seraient Massacre a la Tronconneuse qui a ete depose au MOMA (Museum Of Modern Art) a New York. De nouveau, je dirais, que le MOMA ne mettra pas la main a la poche...D’autres films ont quant a eux ete deposes au National Film Registry de la Bibliotheque du Congres americain (p.ex. Blade Runner). A nouveau, « gloire », ne signifiera pas « richesse » ou « remise en forme ». Ce n’est qu’une forme de reconnaissance « culturelle », « esthetique », « artistique », mais jamais « financiere ».

Dans ces cas-ci, les studios possedent les droits, a eux de les « mettre en valeurs ».
Metropolis reste l’exemple d’un « cas extreme » sous bien des aspects ; oeuvre fondatrice, artistique et culturelle majeure, d’un realisateur d’exception, (semi-)perdue pendant longtemps, film de genre politico-philosphico-social classieux et classique. A ce titre, il merite amplement sa restoration totale (meme par une « organisation officielle »), et celle-ci—« cas » moins « typique »--devrait pouvoir amortir (financierement) son investissement! Ce film mettra TOUS les cinephiles d’accord, et en fin de compte, ces derniers mettront la main a la poche, rentabilisant ainsi l’operation (meme potentiellement a couts tres eleves(!) ) !
Reprenons Drakula Halala comme potentiel contre-exemple au status de Metropolis; c’est hongrois, d’un real peu ou prou connu, avec des acteurs peu ou prou connus, completement perdu (a ce jour)—il n’y a aucun bout de film pour « allecher » le chaland (a ce titre, on ne sait donc meme pas si on peut parler de « chef-d’oeuvre » ou juste d’un « film perdu » ), et de plus, on sait qu’il n’y a pas de « Dracula » (un vampire) a proprement parler dans le film(!)

...Les cinephiles seront eux-memes divises, d’ou « interet » moindre, d’ou rentabilite moindre, meme avec une caution (morale / experte) importante...Notez aussi que l’etat hongrois n’a pas forcement les memes moyens que l’Allemagne non plus...
Je sais que c’est « vil » de parler d’argent et d’un chef-d’oeuvre dans le meme post, mais dans le cas de Metropolis, ca prendrait la forme d’un « cercle vertueux » (reconnaissance -> investissement / reconstitution -> interet du public -> rentrees financieres / rentabilite), donc

Mais, il faut juste se rendre compte des limites du mecanisme dans d’autres cas...
Ceci dit, si Metropolis pouvait servir d'"exemple" en la matiere, ce serait du tout bon!
Et j'espere ainsi pouvoir balancer ma version "Kino" pour une version upgrade et plus longue!

En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.