Egbert Sousè, un fainéant passant le plus clair de ses journées traîner au café, est pris par erreur pour un héros ayant arrêté un bandit lors d'un hold up. Pour le remercier, la banque en question lui offre un travail de gardien...
"Mines de rien" est l'avant-dernier film du comique WC Fields, lequel exploite à nouveau son mauvais esprit coutumier. Il incarne Egbert Sousè, alcoolique notoire, bon à rien, fumeur invétéré empoisonnant l'existence de sa belle mère asthmatique, malhonnête et idiot.
A nouveau, Fields rentre dans le lard des bonnes valeurs. La paresse et la malhonnêteté seront récompensées par une fortune en dollars, la réussite ne vient pas de l'effort et de la persévérance, mais de coups de chance et de plans magouillards.
En voyant un film de WC Fields, tourné à une époque à laquelle le code Hays était au top de son efficacité, on se surprend à se dire que ce genre de comédie aurait du mal à sortir aujourd'hui. Certes, les gags scatos les situations sexuelles sont plus affirmées de nos jours (quoique... WC Fields glisse tout de même une réplique faisant l'apologie du détournement de mineurs !).
Mais un tel film avec en vedette un fumeur et alcoolique impénitent, bon à rien et fier de l'être, ne s'occupant pour ainsi dire pas de sa famille, et présenté comme le personnage sympathique/héros du film ? Chez une Major d'aujourd'hui ? Sans aucun soupçon de remords ou de rédemption ? Inimaginable !
Mis en scène par un vétéran du burlesque, "Mines de rien" est un peu décousu, nonchalant, mais c'est aussi une réussite d'un humour singulier, affreux jojo et fier de l'être, en forme de pied de nez - ou de doigt d'honneur - réjouissant à une certaine Amérique bien pensante.
Il y a quelques années, Bac Films a loué pour la France les droits d'une importante série de classique du catalogue Universal, parmi lesquels ce "Mines de rien" et d'autres WC Fields inédits en dvd en France. C'est sur ce dvd français que je l'ai vu. La copie 1.33 4/3 noir et blanc est correcte sans plus, avec quelques soucis de compressions, de moirages, et même un (court) plan à l'entrelacement bugué. Bref, un transfert daté, mais néanmoins regardable pour un titre tout de même rare par chez nous. Avec STF.