Non content d’être mal fichu (un montage harassant de séquences touristiques à rallonge et d’intrigue incohérente), et parfaitement crétin, avec ses traits d’humour dignes de Max Pécas, le film est particulièrement raciste et phallocrate. Pour résumer, l’antithèse absolue de l’érotisme.
Je ne sais comment a pu être reçu un tel film par son public, à l’orée des années 80, en tout cas il recèle les pires clichés qui puissent se concevoir à l’égard des femmes et des asiatiques. Le « héros », beauf absolu, qui se tape à l’occasion mannequins ou prostituées, commence par plaquer sa femme, lorsqu’il rencontre cette dernière lors d’une partouze à laquelle il se rendait ! Faites ce que je dis, pas ce je fais ! La jeune thaïlandaise dont il s’est amourachée, il la négocie auprès de son souteneur comme un vulgaire paquet de lessive, brandissant avec dédain une liasse de dollars. Avec son tee-shirt publicitaire et sa coiffure à la François Valery, le très mauvais J-M Pallardy n’en finit plus de promener sa suffisance, avec son air de « moi, je suis blanc, je suis un mâle et j’ai du fric ». Comment s’identifier à un tel personnage ?
Quant aux filles, elles ne sont pas en reste, présentées comme insatiables, ouvrant les cuisses à la moindre occasion. Bravo à l’occasion à la miss Brigitte Lahaie, ici minable interprète soumise à une mascarade de « jeu » (voir sa prestation poseuse sous la douche).
La post-synchro offre aux figurants du crû des voix nasillardes que n’auraient pas reniées les pires bandes projetées dans nos anciennes salles double-programmes. Faisant passant le moindre « jaune » pour un « niakwé » issu d’une propagande colonialiste.
La musique de Giombini, répétitive à souhait, est à l’avenant, avec ses sonorités « exotisantes » hyper cheap.
Moi qui considère le cinéma comme creuset d’échange des cultures, ce film vient mettre à mal toutes mes illusions, prêtant le flanc à toutes les critiques que pourraient émettre le moindre spectateur tolérant. Premier ou second degré, je ne sais, mais ça ne peut que conforter dans ses convictions un certain public peu regardant. Beurk !
J’ai encore du mal à comprendre l’avis assez condescendant émis par Gilles Esposito à l’encontre de ce nanar, dans le Dictionnaire des films pornographiques et érotiques français récemment paru, sous prétexte qu’on peut pardonner ses errements à un film dès lors qu'il y a peu de moyens à disposition.
Diffusé sur Orange Cinéchoc dans sa version soft (ce soir-là, ça n’a quand même pas dû affoler l’érectomètre !) (et tant mieux, serais-je tenté d’ajouter), dans une copie dégueulasse, images solarisées assorties en sus d’une trace claire verticale pendant un bon tiers du métrage. Copie apparemment issu du dvd allemand X-Rated, puisque le titre au générique, Massagesalon blutjunger Mädchen, est celui recensé dans le dico cité en amont. Le reste des cartons étant en anglais (mention à Brigette ( !) Lahaie), et le mot fin en … italien !!!
Gageons que l’édition publiée par Le chat qui fume est de meilleure tenue, ne comptez pas sur moi pour aller vérifier !
De même que concernant la vidéographie de Jean-Maris Pallardy. Ayant vu récemment son actionner Vivre pour survivre (
