Shadows of Fear TV (1970) – Divers

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bluesoul
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Shadows of Fear TV (1970) – Divers

Message par bluesoul »

Serie d’anthologie consacree a la peur et aux situations qui la genere…

Produit par la company Thames (Mystery and Imagination TV (1966), The The Benny Hill Show TV (1969), The Rivals of Sherlock Holms TV (1971) ), et au pays des revenants et des “Gothic Novels”, SoF est une serie qui prend son public definitivement a rebrousse-poil.

Loin des chateaux hantes et manoirs sinistres, la serie decide ainsi de se focaliser sur une l’Angleterre urbaine et rongee par les angoisses (les “ombres de la peur” du titre) que celle-ci engendre.

Plus que la peur hyperbolee que procureraient des creatures “fantastiques”, les peurs qui dominent la serie, sont celles engendrees par les maux de la societe moderne; criminalite, alienation, solitude, mensonges, tromperies, peur de l’”autre” (du voisin, du conjoint ou du membre d’une meme famille), desagregation du tissu social ou explosion de la famille nucleaire.

Si la serie refuse ainsi tout artifice “surnaturel”, les situations extremes aussi incroyables que leurs deroulements ou leurs conclusions, prennent racines dans le quotidien et sont ainsi plus que “palpables” pour le spectateur, car il sera si facile, voire “naturel” de se glisser dans la peau des protagonistes.

Un cambriolage, un enfant qui ne rentre pas de l’ecole ou le comportement d’un conjoint sont tant de situation plausibles, voire attendus dans un quotidien qui semble paradoxalement de plus en plus nous echapper, laissant ainsi la serie se nourrir de nos peurs non plus ancestrales (p.ex. la peur du “noir”), abstraites (peur des “monstres”) ou phobiques, mais “modernes”.

A ce jeu, donc teinte d’un refus de du “sur-naturel”, la realisation et les acteurs devront jouer sur justement le “naturel”, sous peine de s’effondrer l’edifice comme un chateau de cartes.

Que les interieurs soit cossus et laissent entrevoir une “reussite” sociale, ou bas-de-gamme et symbolisant le bas de l’”echelle” sociale, les peurs restent les memes, et ce, quelques soient les niveaux sociaux et les vecus.

Les recits sont selon les cas ainsi teinte de violences (verbales et physiques) conjugales ou trans-generationnelles, tous unis dans un crescendo d’angoisses et d’inquietudes qui atteignent des paroxysmes face a ce qui parait graduellement devenir des ineluctabilites.

Les acteurs sont generalement tres bons, transformant les decors chiches ou richement decores tres vite en des enfers, enfers qui ne seraient cette fois plus les “autres”, mais…”eux-memes”.

Si cela, parait tres allechant (ca l’est!)—et comme nous nous trouvons en face d’une serie de type “anthologique”, la qualite reste parfois fluctuante.

Si les acteurs sont donc uniformement plutot bon, voire excellents dans certains cas, et les production-values plutot faibles (le cachet d’une certaine television britannique, en soi :D ), les scenarios representent parfois le point faible du concept.

Ainsi, si certains sont milimetriques, d’autres tournent mechamment en rond, et il n’est pas rare de voir un excellent concept se dilluer a cause d’un recit qui tire en longueur pour remplir les 50 minutes contractuelles.

Une serie donc qualitativement “fluctuante”, certes, mais originale dans son concept, voire en avance sur son epoque, sombre--voire tres sombre dans son jusqu’en boutisme, et qui exploite souvent et avec beaucoup de talent ses situations de depart et deroulement, tendant ainsi plus d’une fois la perche a des series plus classiques telles Alfred Hitchcock presents TV (1955), mais leur damnant le pion sur un point essentiel; la realite du propos, realite qui coiffe la fiction au poteau!

Plus ou moins oubliee en sa contree, une “curiosite” resolument “adulte” et somme toute assez “intense” a voir seul et toutes portes (de son chez-soi) fermees.

Shadows of Fear: 3.75 / 5
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.
bluesoul
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Re: Shadows of Fear TV (1970) – Divers

Message par bluesoul »

Liste des episodes:

Episode 1: Did you lock up? – Kim Mills
Un couple plutot aise se retrouve traumatise par le cambriolage de leur maison. Mais, si l’epouse essaie d’oublier l’incident, son mari commence une inquietante fixation sur celui-ci et se jure de prendre sa “revanche” sur les malfrats, installant une tension permanente dans le foyer…

Un episode de son epoque, pourrait-on dire devant ce recit estampille “Death Wish” (1974), sauf que l’on est (1) en Angleterre et que (2) plutot que la justice expeditive, c’est plutot une vengeance degustee comme un plat resolument “glacial” qui est servi au telespectateur.

L’on sent l’envie de brosser le spectateur dans le sens du poil avec un recit plutot bien scenarise, mais un tantinet lent dans sa realisation. Si la vengeance et son deroulement se voient venir assez vite, bizarrement une fois le piege referme, les enjeux semblent un peu se dilluer, et le recit tourner en rond en attendant la conclusion. Bon, mais peut mieux faire.

3.5 / 5

Episode 2: Sugar and Spice – Patrick Dromgoole
Une mere reste chez elle, tres vite rejointe par sa fille, fille qui lui raconte une histoire a dormir debout (implicant le pere). Alors que la mere s’enquiert quant a l’absence de son plus jeune fils, le pere, ivre, rentre, il se fait tres vite disputer et tres vite la tension naissante fait que les evenements s’enchainent…pour le pire.

Un episode sinistre a souhait, prendant place dans un foyer en deliquescence totale et ou la suspicion est de mise entre les epoux, mais aussi entre les enfants. Traite comme un jeu entre chats et souris ou tous sembleraient jouer au poker menteur, les ressorts sont excellement huiles, et le cote “fait divers” (limite “glauque”) fait froid dans le dos. Entre une excellente bande-son suscitant l’irritation et un cresendo de violences au foyer, un episode on ne peut plus hitchcockeen, battant le maitre sur un terrain ou ce dernier ne s’aventurait guere; la realite. Excellent.

4.25 / 5

Episode 3: At Occupier’s Risk – Peter Duguid
Une jeune femme arrive avec dans son sillage un auto-stoppeur assez “collant” dans un bed and breakfast tenu par un etrange couple. De fil en aiguille, elle va trouver le caractere des tenanciers de plus en plus bizarre…et sinistre…

Un episode des plus “classiques” (en tous cas pour un public “moderne”). Si l’interpretation est plutot bonne, le rythme quant a lui, est malheureusement beaucoup trop lent et donne un ton plutot “theatral” (dans le mauvais sens du terme).

A noter aussi un scenario qui presente une cohorte de details qui ne menent nulle part, voire qui se retrouvent invalides par la conclusion. Gros ratage, donc…

2.75 / 5

Episode 4: The Death Watcher – Peter Duguid
Une psychologue ayant ecrit un livre sur la croyance du paranormal se voit invite par un scientifique pour une participer a une experience qui se revelera etre assez differente de ce qui lui avait ete annoncee. Un piege est en train de se refermer…

Si le canevas est loin d’etre tres novateur, l’interpretation est plutot sympathique et le scenario joue les double fonds a plusieurs reprises, laissant le telespectateur dans le doute de ce a quoi il est en train d’assister.

Entre complot, manipulation, la folie n’est pas forcement dans le chef de celui ou celle que l’on croit et meme si la fin est un peu rapide, le suspense est assez bien mene dans un premier temps avant de prendre quelques raccourcis vers la fin. Plutot bon., meme si plutot “classique” dans son genre.

3.75 / 5

Episode 5: Repent at Leisure – Kim Mills
Une romance maritime entre une riche femme et un steward se traduit par un mariage, mariage au-dessus duquel les nuages du soupcon viennent a s’ammonceler alors que l’epouse en vient a se demander quelles sont les reelles intentions de son mari…

Un excellent episode, tout en dramatique ou le spectacle d’un couple qui passe vite du bonheur au risque d’”explosion” pour peut-etre passer a quelque chose de beaucoup plus…sinistre. Sur base d’un scenario solide ou se multiplient les petits “details” qui ne font qu’augmenter le stress des epoux, les deux acteurs livrent une bonne interpretation, le tout cloture par une fin des plus abruptes et glaciales…Excellent!

4.0 / 5

Episode 6: Return of Favours – Kim Mills
Un mari rentrant trop tot chez lui surprend un jeune couple en train d’”utiliser” sa chambre a coucher. Une etrange discussion s’entame out res vite la jeune femme soupconne que quelque chose de dramatique s’est passé dans la maison…

Reposant sur un postulat de depart assez decalle, un episode nageant en pleine atmosphere hitchcockienne ou—a nouveau—le telespectateur est entraine sur de nombreuses fausses pistes—comme les protagonistes d’ailleurs(!). Un recit mene de facon “solide”, meme si la situation de depart est (quand meme) passablement…“surrealiste” et qui se termine par un “twist” sympa (mais pas imprevisible). Bon, sans plus.

3.5 / 5

Episode 7: The Lesser of the Two – Kim Mills
Un homme revient chez lui apres une absence (carcerale) de neuf longues annees. L’accueil de sa femme est plus que mitige, car avec lui, l’homme ramene le souvenir d’un crime, et sa femme ne peut que deviner comment le voisinage reagira…sans compter qu’il y a son fils…

Un episode qui joue beaucoup avec la notion de “peur”, declinee ici en de nombreuses variation; peur des consequences (la reaction “publique” ou celle de son fils), peur du qu’en-dira-t’on, peur de la violence, peur de l’avenir. Un episode resolument “social”, “familial” et “dramatique”.

Peu de suspense, mais une “tranche de vie”, voire un “fait divers”. Quelque part, un episode tres “perpendiculaire” a la serie ou a ce que l’on en attend, mais un episode excellement interprete, et a ce titre memorable, dont le titre trouve toute sa signification dans la dernier scene, encore une fois tout simplement “glacante”...Excellent.

4.25 / 5

Episode 8: White Walls and Olive Green Carpets – James Gatward
Un homme recemment veuf et sa compagne (anc. maitresse!) se rendent a la demeure de l’epouse decedee pour y prendre quelques affaires. Le temps y passé tendant a s’eterniser, tous deux commencent a parler du passé, de leurs doutes et craintes, alors que la jeune femme semble petit-a-petit convaincue que quelqu’un ou quelque chose d’autre est avec eux…

Essentiellement un huis-clos a deux, et ressemblant par moment a l’un de ces recits de "ménage qui se fissure, voire se brise dans un F3 mal meuble" :D , le recit offre neanmoins un tres joli portrait sur un “couple” vivant dans le doute et la culpabilite et se voyant “ronges” par deux obsessions destructrices (allant cependant dans le meme sens!).

Si la donnee “temps” tend a s’etioler un peu, un interessant suspense se met progressivement en place pour culminer par une resolution atroce et “clinique” dans sa froideur,…Excellent!

4.0 / 5

Episode 9: Sour Grapes – Roger Marshall
Un couple britannique ayant loue une villa en Espagne voit son sejour prendre une tournure inquietante alors qu’ils trouvent des traces de sang et des debris de verre sur place. Ils ignorent encore qu’ils sont etroitement surveilles…

Si sur le papier l’idee parait sympa, la mise en image l’est malheureusement nettement moins.

L’on a ainsi droit a un couple de britanniques sympathiques, mais TRES normaux (pas un defaut en soi :mrgreen: ) et qui ne generent au final que peu d’interet(!), un intrus allemand(!) peu loquace qui ne parle aucune des langues parlees par le couple (une bonne idee a la base!), mais dont on se demande franchement (un peu trop, en fait!) ou il veut en venir et un policier espagnol (qui parle anglais, lui!) et qui ne fait vraiment pas serieux )8 .

En fait, les personnages ne sont ni tres interessants, ni meme tres credibles au point que l’on pense par moment a Fawlty Towers TV (1975) et ses caricatures “ethniques”.

Bref, du mou, du tres mou, et donc TRES loin d’un The Hit (1984) dans la section: thriller british sous le soleil espagnol...

Dommage, car quelques idees (notamment sur l’incapacite a communiquer) alliee a un meilleur scenario, aurait pu deboucher sur quelque chose de nettement plus “tendu” et “nerveux” (en effet, dans les dernieres minutes, l’on a ENFIN l’impression que le recit commence REELLEMENT…que le generique de fin est entame )8 )8 . Gros ratage donc...

2.75 / 5

Episode 10: Come into my Parlour – Roger Marshall
Une representante au porte-a-porte en produits cosmetiques et peu doue a son metier finit par voir sa chance tourner lorsqu’un homme la laisse penetrer chez lui pour faire sa presentation. Une etrange relation commence a se nouer entre eux…

Un episode assez etrange (mais tres bien interprete par le duo d’acteurs), et distillant une inquietude diffuse entre un danger sous-jacent assez difficilement “cernable” dans un premier temps, et jusqu’a ce que le scenario abat ses cartes lune apres l’autre.

Situe entre le portrait d’une femme peu sure d’elle-meme et en manque de reconnaissance, celui d’un homme que l’on devine seul, laissant le spectateur passablement inquiet (et tendu) quant a comment le recit va se developper et de “comment cela va-t’il finir”.

Recit aussi d’une “relation” naissante, d’une “obsession” ou d’un “crime en devenir”. Tres touffu (meme si quand meme un peu flou quant a son propos), l’episode est (neanmoins) tres reussi dans ses “portraits”.

Pour l’anecdote, l’episode a ete tourne en noir et blanc suite a une greve des techniciens qui limita l’utilisation du materiel disponible. Le cachet annees 60s accentue beaucoup le cote “psycho” (1960) de cette “relation”. Tres bon.

3.75 / 5

Episode 11: The Party’s over – Roy Harley Lewis
Un homme apprenant du medecin de famille que son epouse est fragile du coeur decide de “donner un coup de pouce” a la fatalite en orchestrant une serie de “frayeurs” a sa chere et tendre…

Un episode assez incongru de par sa non-chalence et ses (evidentes) manoeuvres destinees a envoyer son heroine “ad patres”, et qui tranchent donc fortement de l’atmosphere lourde de menace diffuse qui generalement predomine. Le spectateur serait excuse de penser que la serie a soudainement decide de se pasticher elle-meme…?

Autres bizarreries quant a cet episode; sa duree de 27 minutes (comparee a la cinquantaine habituelle!) et le fait que l’episode fut diffuse…2 annees apres les autres…L’on dirait presque un episode tiree d’une autre serie et ratache pour l’on ne sait quelle raison a cette serie-ci…(c.f. le dernier episode de la serie TV The Veil (1958) ). ”Bizarre”, vous avez dit “bizarre”…?

?? / 5 (trop bizarre et trop “flou” quant aux intentions
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.
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