La Poupee sanglante TV (1976) – Marvel Cravenne
Un homme solitaire, consumme par l’amour pour sa voisine, est temoin des etranges evenements qui ont lieu dans la maison de cette derniere, evenements qui vont l’entrainer dans une spirale d’etrangetes et d’epouvantes, dont beaucoup penseront qu’il represente le centre…
Produit par Antenne 2, LPs est une serie fantastique en six episodes diffusee en 1976 et basee sur le recit eponyme de Gaston Leroux publie sous forme de feuilleton quotidien dans le journal Le Matin en 1923.
Le recit connaitra une suite (La Machine a assassiner)—egalement publie sous le meme format et dans la foulee de LPs, et qui, possedant une atmosphere plus “comique”(!), et contrairement aux autres oeuvre de l’auteur (Le Fantome de l’Opera, Cheri-Bibi, Rouletabille) ne connaitra jamais d’adaptation ni au petit, ni au grand ecran. LPs ne connaitra d’ailleurs pas d’autres adaptation de par la suite, representant un succes, “confidentiel” (car peu exploite) a l’ecran.
A la realisation, l’on retrouve un “specialiste” de la television francaise (42 ans de bons et loyaux services, quand meme!), Marcel Cravenne (Les Mysteres de Paris TV (1961), Le Theatre de la Jeunesse TV (1960), L’Ile aux trente cercueils TV (1979) ), qui ayant commence dans le cinema, pour ensuite passer au petit ecran (d’abord aux USA) avant de “rentrer au pays” et de s’occuper intensivement de la petite lucarne.
Pour l’occasion, il se retrouve associe au scenariste Robert Scipion ( Arsene Lupin TV (1973), Sam et Sally TV (1980), qu’il retrouvera notamment pour une autre mini-serie fantastique; L’Ile aux trente cercueils TV (1979), autre pierre blanche dans le PAF fantastique.
La production, comme la plupart des series “francaises” de l’epoque, est on ne peut plus “spartiate”, mais pourtant parvient a faire revivre une epoque, grace notamment au verbiage et au vocabulaire, jusque dans d’infimes details (p.ex des noms de tissus ou de couleurs d’”antan”).
Resulte de leur association, une serie assez etrange, ou les acteurs pratiquant un jeu un tantinet “decalle” ne tombent pourtant jamais dans le ridicule, mais contribue entrainer le telespectateur dans un monde mi-poetique, mi-fantasmagorique ou rien, ni personne ne semble etre ce qu’il est reellement et ou regne une atmosphere “sinistre” (et literaire) assez persistente et gardant le spectateur en haleine pendant toute la serie.
En fait, le telespectateur penetre de plein pied dans l’”enfer” des lectures “populaires” ou regnaient en leur temps des auteurs aussi illustres qu’Alexandre Dumas, Paul Feval, Eugene Sue ou encore—le cas, ici—Gaston Leroux.
Ainsi, les vivants semblent mourir, les morts reviennent a la vie, les maisons les plus chaleureuses cachent les secrets les plus monstrueux, l’amour le plus pur se cache sous des dehors les plus repoussants. Les passions sont tragiques, l’exotisme est a l’emporte-piece

, les sous-entendus atroces, l’horreur sous-jacente, et chaque episode apporte son lot de mystere et d’inquietudes, ficellant ainsi le telespectateur, el fesant rallumer le poste la semaine suivante, patte a laquelle l’on reconnait le “bon” ecrivain, celui qui fait “lire” et fait “vendre”.
Une serie qui tendrait a prouver que nos parents (et (arriere-)arriere-grand-parents pour le roman) pratiquaient déjà a leur epoque le “bis” et frequentaient gaillardement un certain “mauvais genre”, encore seduisant de nos jours! Tres recommande aux amateurs.
La Poupee sanglante: 4.0 / 5
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.