Co-production franco-italienne bien insérée dans son époque, L'Autre cote de la violence est une bonne surprise pour un poliziesco. Tout en respectant les codes du genre, la direction prise par le scénario diverge de la plupart des produits de l'epoque. Exit les divagations d'extrême droite a la Lenzi, entre autres. Pas d'inspecteur aux mains liées, de la justice impuissante, pas de glorification de l'autodéfense... On a droit a un polar solide, nerveux et prenant. Les deux héros mènent leurs enquêtes de manière parallèle qui vont en fait converger vers un même point : la bande organisée est en fait composée de quatre jeunes fils de riches désœuvrés qui ont versé dans l'ultraviolence.
Attention, on est pas chez Rosi ou chez Cayatte, mais chez Martinelli (= Girolami) donc en pleine exploitation transalpine. Donc : corps criblés de balles, castagne, bagarre, violences gratuites et surtout deux viols malsains totalement gratuits - dont le scénario ne se préoccupe même pas. Le plus important étant d'assister au viol, de mettre les nanas à poil (mais pas les mecs, hein, ce serait pas bien) et de faire durer la scène. Je ne comprendrai jamais le plaisir que certains éprouvent a écrire ces scènes, les filmer et apprécier de les voir. Même replacées dans un contexte global de cinéma populaire transalpin destine a un public masculin, j'ai toujours du mal.
Martinelli filme le tout de manière spectaculaire, mobile et comme un western moderne. Il use (et parfois abuse) de ralentis lors de scènes clés ou de mise a mort. Il ne s'embarrasse pas de détails et fonce dans le tas, quitte a quelques erreurs techniques. Mais de manière générale, la mise fn scène est très réussie!
Les acteurs sont de premier ordre. Bozzuffi toujours nonchalant mais qui fait preuve de sérieux, Steffen parfait en père terrasse par la douleur qui glisse vers la vengeance a tout prix... Le reste du casting est clairement au-dessus de la moyenne. Mention au chef du gang, particulièrement ignoble
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La fin réserve aussi une surprise de taille pour qui est habitué au genre :
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Entre la dénonciation habituelle du mal qui se niche dans la haute bourgeoisie, un récit classique mais solide, l'Autre cote de la violence est poiziesco qui offre une lumière différente sur le genre. Très solidement emballé.