Durant la seconde guerre mondiale, des soldats écossais faits prisonniers par les japonais sont affectés à la construction d'une gigantesque voie ferrée traversant la Thaïlande et la Birmanie...
"Chungkai, le camp des survivants" est un film américain qui n'a pas eu les honneurs d'une sortie cinéma en France, puisqu'il a été directement sorti (de façon assez fastueuse) en DVD, par Opening. Il s'attaque à un sujet classique, celui des prisonniers européens du front asiatique durant la seconde guerre mondiale. Et plus spécifiquement la construction de "la voie ferrée de la mort", peut-être le plus célèbre et le plus fatal des cas de travaux forcé du conflit. Soit dit en passant, ce sujet a tout de même déjà été traité dans un certain "Le pont de la rivière Kwai"...
Parmi les acteurs, nous avons en vedette Kiefer Sutherland dans le rôle de l'américain roublard et débrouillard, et surtout Robert Carlyle pour un personnage de militaire anglais ambiguë, prêt à tout pour mener des actions d'évasion et de résistance violente au sein du camps. Il est confronté à un jeune soldat écossais pacifiste et chrétien convaincu qui veut quant à lui que tout soit mis en oeuvre pour garantir aux prisonniers de meilleures conditions de détentions.
L'apport est donc ici cette confrontation, le personnage joué par Carlyle étant une sorte de penchant occidental des officiers japonais obsédés par le Bushido. Pour lui (et comme pour les héros de "La grande évasion"), le soldat prisonnier est toujours en guerre et il s'avère de plus assoiffé de vengeance face aux maltraitances infligées sans vergogne par les geôliers. "Chungkai, le camp des survivants" adopte donc un ton assez rare d'extrême pacifiste, renvoyant les brutalités inutiles des deux camps dos à dos dans ce cadre. Ce qui aurait pu le rendre sinon intéressant, au moins légitime dans la filmographie de ce conflit.
Pourtant, il s'agit aussi d'un parcours spirituel du personnage chrétien, Ciarán McMenamin, appelé à devenir de plus en plus croyant. Et là le métrage n'y va pas de main morte, abusant de préchi précha, manquant de finesse, jusqu'à finir par sombrer dans un prosélytisme gavant. A la décharge du film, celui-ci est basé sur une histoire réelle, celle d'Ernest Gordon qui servit entre autres d'inspiration au roman et au film "Le pont de la rivière Kwai". Certaines séquences paraissant too much sont basées sur des choses authentiques :
Spoiler : :
Le film souffre aussi d'une mise en scène assez banale, parfois confuse, au montage peu gracieux. Si le début du métrage réussit bien l'immersion des jeunes prisonniers dans l'enfer du camp et de sa brutalité arbitraire, le ton change ensuite, devient plus badin. Nos prisonniers mourant de faim semblent aller de mieux en mieux comme le métrage progresse, la cruauté des japonais connaît des hauts et des bas sans grande explication... Bref, tout cela ne fonctionne pas très bien.
Un film bancal, dont on comprend pourquoi il n'a pas trop retenu l'attention.
Le DVD opening de 2004 propose une copie 185 16/9 a priori bien propre et détaillée, mais souffrant d'une compression trop lourde. Dès que ça s'agite un peu, l'image tend )à devenir brouillonne, les arrières plans peuvent s'agiter de façon suspecte. Potable, mais vraiment sans plus... Bande son anglaise DTS correcte, sans appeler de commentaire particulier, peut-être un peu sèche. Avec STF et VF...