Le démon des femmes - 1968 - Robert Aldrich

[Filou]

Le démon des femmes, avec Kim Novak et Ernest Borgnine. A 20h45

[Mister Zob]

Pas si méconnu que ça, ce Aldrich...
Par contre il est assez rare alors que carrément excellent !

Ca serait bien que Warner se décide à sortir ce LEGEND OF LYLAH CLARE mais aussi ALL THE MARBLES...

[Filou]

Pas si méconnu que ça, ce Aldrich...
Par contre il est assez rare alors que carrément excellent !

Ca serait bien que Warner se décide à sortir ce LEGEND OF LYLAH CLARE mais aussi ALL THE MARBLES...

Excellent en effet. Peut-être pas si méconnu, mais ce n'est pas les 12 salopards non plus. .

[Mister Zob]

Ben le truc c'est surtout que, quand tu as TCM, c'est vraiment pas un Aldrich méconnu : il doit passer tous les 3 mois !
C'est d'autant plus rageant de ne pas le voir arriver en DVD...

[Rahan]

Pas si méconnu que ça, ce Aldrich...
Par contre il est assez rare alors que carrément excellent !

+1
pas méconnu et vraiment exellent avec une Novack sublime.un très beau film

[milton arbogast]

Arrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrgh!!!!
Faisant stupidement et aveuglement confiance au timing de TCM, j'ai enregistré LEGEND OF LYLAH CLARE sans prendre la peine de laisser un rab' derriere en cas de retard, et evidemmemnt, retard il y a eu et ...oh horreur!
IL ME MANQUE LES DIX DERNIÈRES MINUTES!!! ...ET C ÉTAIT LA DERNIÈRE DIFFUSION!!!
...Devrais-je attendre 4 autre années avant que TCM ne le redonne pour connaitre la fin???
c'est un coup a se jeter sous un autobus ça!!!

[manuma]

Ca c'est d'autant plus con que si c'est bien l'Aldrich auquel je pense la dernière scène est fabuleuse.

[milton arbogast]

...merci pour votre soutient, ça me console ce genre de message!lol! ...espèce de sadique va!

[Manolito]

Lewis Zarken, un réalisateur hollywoodien, prépare un film sur Lylah Clare, une Star de l'âge d'or d'Hollywood avec laquelle il faillit se marier et qui mourut dans des circonstances tragiques. Le metteur en scène recrute pour cela la jeune actrice Elsa Brinkmann qui en est l'exact sosie...

Après le triomphe des "Douze salopards" produit par MGM, Robert Aldrich réalise pour le même studio "Le démon des femmes", nouvelle chronique des coulisses peu ragoutantes d'Hollywood. Genre qui lui a déjà valu une bonne fortune critique ("Le grand couteau") et commerciale ("Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?"). Il signe pour cela le remake d'un téléfilm du même titre sorti aux USA quelques années avant. Il bénéficie cette fois d'une indépendance quasi-totale, il a même ses propres studios de tournage à lui.

Cette fois-ci, il se penche sur les relations entre un réalisateur et ses vedettes féminines, s'inspirant pour Lylah Claire de plusieurs Stars : Jean Harlow et Marylin Monroe pour la mort jeune et tragique, Greta Garbo, Louise Brooks, mais surtout Marlene Dietrich et son rapport avec le réalisateur Josef Von Sternberg pour le tandem Pygmalion/Création.

Peter Finch incarne donc un pygmalion destructeur, qui pourrait reprendre la phrase d'Oscar Wilde : "Chaque homme tue la chose qu'il aime" à son compte. Il est secondé par Ernest Borgnine, fidèle acteur d'Aldrich, dans le rôle d'un producteur impitoyable et explosif, variante de celui incarné par Rod Steiger dans "Le grand couteau". Nous croisons deux vedettes venus du cinéma italien : Valentina Cortese en couturière extravertie, et l'insolite Rossella Falk, future habituée du Giallo, dans le rôle d'une lesbienne toxicomane. Nous croisons aussi Gabriele Tinti, pour la troisième fois chez Aldrich après "Sodome et Ghomore" et "Le vol du Phénix".

Surtout, le double rôle de Lylah Clare/Elsa Brinkman est tenu par Kim Novak. La vedette de "Sueurs froides", "L'adorable voisine" et "Embrasse-moi, idiot", dont la carrière est alors sur la pente descendante et pour laquelle "Le démon des femmes" est une opportunité de Comeback. L'échec du métrage allait au contraire l'éloigner défintivement d'Hollywood et des grands rôles. En effet, "Le démon des femmes" est un gros échec commercial à sa sortie, et ne convainc pas non plus la critique.

Car hélas, "Le démon des femmes" n'est clairement pas une réussite. Il commence par une heure d'exposition languide, avec le recrutement et l'ascension d"Elsa Brinkman, où la mise en scène d'Aldrich paraît peu inspirée. Le film peine à décoller. Puis, on part dans la création complexe d'un film, l'élucidation de la mort de Lylah Claire, défunte dont le souvenir hante Elsa presque comme une possession par un fantôme. Tandis que Zarken se montre prêt à tout sacrifier, même ce qu'il aime, pour son long métrage.

Hélas toutes ses idées sont bien mal exploitées et mises en oeuvre, comme le démontre le final dans le décor de cirque, décevant et peu inspiré. Peter Finch et Borgnine se défendent, mais Kim Novak est à côté de la plaque, ne parvenant pas à apporter une force et une conviction suffisante dans le personnage de Lylah Clare qui ressort comme fade, alors qu'il devrait être le coeur du métrage. Le goût du kitsch et du grotesque d'Aldrich finit par l'emporter sur tout le reste, et aboutit à un film faible, fragile, très inégal. Et foncièrement raté.

Dans cette chronique d'Hollywood évoquant l'âge d'or perdu d'Hollywood (comme "Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?"), Aldrich insiste sur la place envahissante de la télévision dans le showbiz US, avec des producteurs qui se fichent de la qualité de leurs films tant qu'ils peuvent les rentabiliser avec les droits TV, et surtout l'ominprésence de la publicité. En particulier dans un étonnant épilogue expérimental quant à l'intrusion de la publicité dans un métrage.

Vu en VOD locative sur le service Apple TV.