Anzio - 1968 - Edward Dmytryk et Duilio Coletti

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Manolito
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Anzio - 1968 - Edward Dmytryk et Duilio Coletti

Message par Manolito »

Titre Italien : Lo sbarco di Anzio

Durant la seconde guerre mondiale, les troupes américaines arrivées en Italie piétinent face à la défense allemande. Un grand débarquement est déclenché sur les côtes d'Anzio, à quelques kilomètres de Rome...

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Zanuck a eu son "Jour le plus long", De Laurentiis s'est senti obligé d'avoir son "Anzio", coproduction italo-américaine a grands moyens, mettant en scène des vedettes surtout américaine (Dont Peter Falk et Robert Mitchum). Revenant sur les combats acharnés s'étant déroulés dans le Lazio, il met en grande partie en cause le manque d'organisation et d'efficacité de l'état major allié. Comme souvent dans ce genre de co-production avec Hollywood, un vétéran hollywoodien (Dmytryk) est crédité en metteur en scène tandis qu'un italien Duilio Coletti apparaît à ce poste au générique sur les copies italiennes.

"Anzio" a quelques points forts pour lui. D'abord, le tournage dans les décors réels de l'action, en Italie et près de Rome, donne une authenticité certaine à son atmosphère (par opposition par exemple à "La bataille des Ardennes" avec son hiver belge sous le cagnard espagnol). A travers le personnage de Peter Falk est abordé le thème du militaire accro à l'action et à la violence, refusant de rentrer au bercail en dépit de nombreuses blessures, bref, le sujet même du récent "Démineurs". "Anzio" montre aussi une évolution vers un regard contestataire sur la guerre : le héros est un correspondant de guerre qui refuse de toucher à une arme (contre-emploi pour Mitchum) et surtout, le métrage dépeint un échec de l'armée alliée durant la seconde guerre mondiale, une vaste opération qui tourne au fiasco - annonçant en cela "Un pont trop loin", titre le plus caractéristique de cet exercice.

Et pourtant, "Anzio" ne fonctionne pas, la faute à une mise en scène vraiment banale, à des séquences d'action sentant trop le vu et le revu. Présenté initialement comme un grand spectacle d'action, il tourne vite à un métrage beaucoup plus modeste - et décevant, jouant la partition très classique de la petite patrouille égarée derrière les lignes ennemis. Rien de bien neuf donc, une série d'épisodes assez disjoints où seul reste en mémoire l'affrontement final de quelques soldats américains contre quatre tireurs d'élite d'allemand dans un champs de bataille ravagé. Pas assez, et trop tard, pour un film de guerre banal, ayant sombré dans un certain oubli pour de justes raisons.

Vu sur le dvd français sorti par Columbia, un pur produit de catalogue, avec une copie 2.35 16/9 correcte, mais sans plus, avec quand même des petites saletés, des contrastes manquant un peu de pèche, un rendu un brin bruité. La compression y est peut-être pour quelque chose, ce film de deux heures ayant été tassé sur un disque simple couche. Avec VO mono d'origine correcte, ainsi que VF et STF. Aucun supplément...
manuma
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Re: Anzio - 1968 - Edward Dmytryk et Duilio Coletti

Message par manuma »

Comme tous les derniers films d’Edward Dmytryk, Anzio n’a pas bonne presse. Mais, de mon côté, je le trouve pas mal du tout.

Le film se sort même particulièrement bien de son statut ingrat de machine guerrière / clone avoué du Jour le plus long. Déjà parce qu’il choisit de nous relater non pas une victoire alliée mais une défaite stratégique cuisante. Ensuite, et surtout, parce qu’il opte pour un ton plus désenchanté, loin du triomphalisme de la superproduction de Darryl F. Zanuck. On sent bien que l’époque n’est plus la même, qu’entre le Jour le plus long et cet Anzio, le Vietnam et les 12 salopards sont passés par là.

Empreint de quelques excentricités bienvenues, laissant transpirer l'origine semi-italienne de cette production – le personnage haut en couleurs de Peter Falk, la musique parfois un peu trop démonstrative de Riz Ortolani – sans pour autant oublier le côté spectaculaire de son sujet – forte figuration, déploiement impressionnant de matériel de guerre sur les premières scènes – cette Bataille pour Anzio est une œuvre plutôt attachante qui, dans l'esprit, me semble annoncer des titres comme The Bridge to Remagen, voire même Kelly’s heroes.
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