1925 : Un ingénieur nommé P.P Garin invente un Hyperboloïd, puissant rayon laser capable de tout détruire. Il a volé pour cela des plans au Pr Matsev, et complote auprès d'un richissime américian afin d'obtenir des fonds pour terminer ses travaux. Il fuit à Paris pour cela et finit par élaborer un gigantesque Rayon qui détruit une usine chimique. Mais il a d'autres plans en tête, bien plus grands.
Attention, oeuvre ovniesque!
Parmi le paquet d'œuvres fantastiques russes qui ont eu du mal à arriver jusqu'à nous, ce "Giperboloid inzhenera Garina" est probablement l'un des plus curieux - et des plus réussis!
Filmé en Sovscope noir et blanc et basé sur un livre d'Aleksey Tolstoï, l'unique film réalisé par le directeur photo Aleksandr Gintsburg donne à l'arrivée un mélange hautement intéressant. un effort considérable sur les lumières, les ombres, la profondeur de champ...on voit qu'il s'agit d'un directeur de la photographie aux manettes. C'est juste magnifique! D'influence clairement expressionniste (cela se passe en 1925), on dénote aussi une atmosphère très Maurice Leblanc, mélange habile d'Arsène Lupin, de thèmes à la Ile aux Trente cercueils mais également de Fantomas. La reconstitution du Paris des années 20 est anecdotique, voire fantaisiste (voire la chanteuse de cabaret dont le lip-synch de "paris est uen blonde " est juste ignoble

L'intrigue est tarabiscotée au possible, et l'on sent que la narration a du compresser au maximum le récit original pour parvenir aux 90 minutes règlementaires. D'où des ellipses spectaculaires

Côté effets spéciaux, là aussi un très belle surprise. Si la première moitié liasse augurer relativement peu d'action, dès l'élaboration de l'hyperboloïd géant (on songe tout de suite à Herbert Lom dans La Panthère rose et le final avec l rayon laser géant!), on a droit à une explosion de centrale chimique qui laisse pantois

Spoiler : :
Tout cela emmitouflé dans un communisme de bon aloi (le méchant veut tout faire péter "pour du profit". le vilain!), comme il était de coutume - au premier comme au second degré- dans les films populaires soviétiques. A noter que selon diverses sources, le film fut un champion du box office local pendant assez longtemps, et fait office de classique avec ses presque 21 millions d'entrées.
Ceci mis à part, on a droit à un spectacle hors norme, rafraichissant dans le ton, le déroulement, l'enquête, le visuel... des digressions curieuses (un indice se retrouve gravé dans le dos d'un petit garçon sans abri qui devra livrer un message!), et une sorte d'anti-règles du cinéma d'aventure calibré US et européen qui est vraiment plaisant.
Vu sur le DVD Ruscico d'assez belle facture avec sta et un mixage russe 5.1 assez bizarre. Autant l'étrange musique parfois atonale s'y prête à merveille, mais certains effets sonores remixés (le film a été vraisemblablement tourné en mono) font artificiels et métalliques.
2.20:1
1h33
noir et blanc

film annonce (sans st) :
http://www.youtube.com/watch?v=HUJf5W8xv3M
TRES TRES VIVEMENT RECOMMANDE!