
Succédant à son père David, Salomon devient un roi respecté par toutes les tribus d'Israël. Ses ennemis, menés par le puissant pharaon d'Egypte, confie à la Reine de Saba la tâche de séduire Salomon et de semer la sédition dans le pays...
"Salomon et la Reine de Saba" est le dernier film réalisé par King Vidor, légende parmi les metteurs en scène de Hollywood ayant aussi bien marqué le muet que le parlant. Sorti en pleine mode des péplums à grand spectacle, il fut produit hors des majors, avec le soutien de United Artists. Tourné en Espagne, il commence avec Tyrone Power dans le rôle principal, mais celui-ci meurt au cours du tournage et est remplacé dans la précipitation par Yul Bryner, chevelu pour l'occasion. Filmé en Espagne, il bénéficie aussi de la présence de George Sanders (pour le moins incongrue en prince d'Israël) et est tourné en supertechnirama 70mm - le même format que "Le guépard", à savoir : tournage en 35mm horizontal anamorphique, et copies ensuite tirées en 70mm pour les salles.
Il est facile de déceler des faiblesse dans ce "Salomon et la reine de Saba", péplum un brin inégal, manquant un peu de tonus dans ses séquences d'action et de grand spectacle. Ainsi, l'orage divin qui s'abat sur Jérusalem n'est pas une séquence fantastique ayant la force des passages mémorables des "Dix commandements". Pour une grande bataille finale, Vidor propose quelques vues très impressionnantes d'une énorme charge de cavalerie... mais la conclut hélas par des trucages trop basiques.
Toutefois, ce qui fait la force et l'intérêt de ce "Salomon et la reine de Saba", c'est surtout la combinaison des deux personnages du titre, en particulier la Reine de Saba incarnée par une Gina Lollobrigida hyper-féminine, chaude comme la braise. Le film relate alors une passion flamboyante et franchement sensuelle, bien éloignée des gnanganteries édifiantes souvent de mise dans les péplums US des années 50. Avec en particulier une grande scène d'orgie païenne pour le moins inattendue dans un film hollywoodien de cette époque ! Un grand spectacle un peu bancal, mais au ton différent, plus brutal et sexy que les canons habituels du genre.
Vu sur le dvd français sorti par MGM en 2004, un dvd de catalogue traité avec vraiment peu d'égard. La copie 2.35 16/9 est pour le moins hésitante, avec surtout un télécinéma très moyen, à la résolution souvent passable, rendant un grain à la texture un peu bizarre. On a de temps en temps droit à de gros moirages ou défauts vidéos, pas vraiment digne d'un dvd de 2004. Cela se regarde quand même, mais pour un film tourné dans un "super format", c'est une déception. Le film a eu un mixage 6 pistes sur ses copies 70mm et bénéficie ici d'une bande son anglaise Dolby Stéréo acceptable, mais aussi entachée de petits soucis techniques (en particulier de la distorsion parfois bizarre sur les voies arrières). Avec VF et STF...