
En 1879, l'armée coloniale anglaise, installée dans le Natale, envahit le territoire des Zoulous, convaincue de n'avoir qu'une bataille facile à livrer contre des troupes "primitives" et désorganisées...
Quinze ans après la sortie de "Zoulou" de Cy Enfield, celui-ci signe le scénario de "L'ultime attaque". Décrivant la bataille d'Isandlwana, il relate l'action précédant celle de "Zoulou" de quelques heures.
Conséquence d'une attaque mal préparée, cet affrontement tourne à la débâcle pour les troupes coloniales anglaises, pour la plupart massacrées sur place. Contrairement à "Zoulou" qui se concentre sur une action assez réduite, "L'ultime attaque" tente de porter un regard plus large sur la guerre anti-zoulou. Le spectre de la guerre du Vietnam plane : arrogance du colonisateur convaincu de sa supériorité dans tous les domaines, armée se reposant sur sa technologie, sous-estimant la ruse, la bravoure et la conviction adverses... En fait, "L'ultime attaque" s'avère bien plus anticolonialiste et pacifiste dans son discours que "Zoulou".
"L'ultime attaque" a apriori beaucoup pour lui : de superbes paysages naturels, une distribution menée par deux légendes au sommet de leur art (Burt Lancaster et Peter O'Toole) et accompagnées par une solide galerie de comédiens britanniques (Denholm Elliott, Bob Hoskins, Freddie Jones...), une figuration sérieusement pléthorique, un vrai panache visuel dans la qualité de sa photo et de sa direction artistique, une musique d'Elmer Bernstein... Pourtant, "L'ultime attaque" déçoit un brin, étant très loin de retrouver la puissance de son prédécesseur. L'action met bien trop longtemps à se mettre en place, la restitution de l'action stratégique est confuse, la bataille finale est parfois maladroite dans son montage, manque de panache. Bref, une grosse machine belle à regarder, mais qui manque de cohérence et de rigueur pour totalement convaincre. Tel qu'il est, "L'ultime attaque" reste un agréable spectacle du dimanche après-midi, mais il ne fait guère d'ombre au classique d'Enfield...
Vu sur le dvd opening ci-dessus, avec une copie 2.35 16/9 globalement plaisante, bien que par moment trop trafiquée (image parfois très lissée par endroit, halos, simplification de la résolution...). Certains plans sont époustouflants, l'ensemble tient la route, mais pour un tel film, encore plus de soin aurait payé. Bande son mono anglaise d'origine, correcte. Avec STF et VF.