Petit spécialiste du cinéma de genre à la française, Serge Leroy s’est parfois montré bien inspiré (
Les Passagers, le curieux
Attention, les enfants regardent, avec Delon), voire même très bien inspiré (l’effrayant
La Traque). Mais il se trimballe également quelques jolies casseroles, comme le nanardesque
Contrainte par corps, sorte de
Midnight Express à la française (vu pour ma part à la fête du ciné … inoubliable souvenir de bordel intégral dans la salle tout au long de la projection).
Taxi de nuit verse quant à lui plutôt dans la catégorie gros ratage au sein de la filmo du cinéaste. Il y a pourtant de l’idée et du courage dans ce projet qui cherche à mettre en garde son audience contre une possible dérive droitière de notre beau pays – et, pour le coup, ne manque malheureusement pas de flair sur certains thèmes évoqués. Le film a ainsi le mérite d’aborder de front des sujets alors au cœur de l’actualité, tel le fléau du SIDA, et l’on ne peut que saluer sa tentative de créer une petite ambiance de type « blues urbain », aidé dans ce sens par la zique de Sarde un peu jazzy sur les bords … un peu à côté de la plaque également, par moment.
Bref,
Taxi de nuit ne manque assurément pas de bonnes intentions. Mais celles-ci ne suffisent pas à maintenir à flot un film au rythme comateux et, surtout, à l’écriture particulièrement lourde et gauche, un film dans lequel la moindre réplique se veut au choix hautement significative, à double sens ou porteuse d’informations essentielles sur l’univers d'anticipation créé par le Leroy.
Mou, naïf, maladroit : une curiosité sans doute, mais clairement pas une réussite.