La merde / Perche si Uccidono le merde:
Sous ce titre qui laisse envisager le pire se cache en fait un drame matiné de polar s'inscrivant en droite ligne ds le Teensploitation all'italiana.
Unique film du réalisateur, La merde est un constat brut d'une certaine adolescence perdue, une maladolescence dont La merde se veut être un reflet sans concession.
La merde du titre n'est autre que la drogue, des drogues de + en + dures, qui méneront vers l'inéluctable.
Andrea, adolescent paumé en proie à une grave crise interieure, refuse le carcan et les régles d'une belle famille bourgeoise. Luca, un ami de la famille, s'est occupé de lui comme sa mère le lui avait fait promettre à sa mort.
Andrea est totalement sous l'influence de cet homme mais peu à peu, il s'en détache et Luca perd tout contrôle sur lui. Andrea va alors rencontrer une jeune fille qui va l'initier à la marijuana puis a l'heroïne. La drogue va alors lui ouvrir les portes d'une certaine libération qui le menera droit à la mort...
Perche si uccidono? Le merde!- Pquoi se tue t'on? Les merdes! telle est la traduction du titre original, question qui offre sa réponse- est un constat amer et sans concession d'une jeunesse paumée et décue, vision d'un pays où ses jeunes sont plus que jamais livrés à eux mêmes, sujet à ttes les tentations dans une Italie décadente et pourrissante dont le poison coule au coeur de ses rues a l'instar du poison qui coule ds les veines de ses enfants.
Toujours trés à la mode alors, Macario dénonce une fois de plus cette bourgeoisie italienne corrompue, hypocrite et décadente à la source de tous les maux.
La merde, film profondement anti-bourgeois, est une lente et tragique descente aux enfers, le parcours d'un adoloscent perdu en pleine tourmente n'acceptant pas toutes ces valeurs véreuses, un adolescent désillusionné depuis l'enfance que rien n'epargne.
Entre sa mère morte à sa naissance qui le confie à cet ami trop présent et pesant, cette belle famille embourgeoisée detestable de part la corruption qui y régne, l'hypocrisie ici repesentée par sa soeur, Andrea n'aura guère plus de chance ds ce qu'il croit etre sa porte de secours.
Cette fille qu'il aime ne fera que précipiter sa destruction, amour impossible de deux êtres tout aussi à la dérive l'un que l'autre d'une part mais également quelque part son bourreau involontaire.
Desormais accro aux drogues dures ds lesquelles il trouve qques instants de bonheur, sa vie, leur vie n'est plus qu'une quête désespérée de ces doses indispensables, de plus en plus fortes, quotidien d'un junkie qui croit pourtant encore au fond de lui au bonheur.
La rencontre avec un groupe de délinquants le plongera dans un monde de violence brute et de vols afin de se procurer ces doses, pris ds un tourbillon sans plus aucun moyen de retour.
Lorsqu'il trouvera son amie morte d'une overdose, Andrea, à bout de force et vide de tout espoir, n'aura plus le courage de vivre et preferera se suicider.
Nihiliste à souhait, La merde est un film sordide à l'image de l'univers qu'il depeint, de cette Italie en proie à tous les tourments où même la police semble dépasser par les evenements et laisse faire.
Filmé avec une certaine complaisance, Perche si uccidono reste un petit film trash typique italien mais qui se veut une sorte de film-vérité sur cette jeunesse et se rapproche assez de Eroina / Tunnel du spécialiste du trash all'italiana Massimo Pirri.
Il filme et insiste sur le quotidien de ces jeunes, offrant qques scènes de nudité trash
entre deux séquences glauques et sales de drogues et de seringues et de violence bien appuyée. On retiendra surtout une fusillade quasi surrealiste d'une violence assez inouie, les séquences d'hallucinations et de prises de drogues et une orgie impressionnante.Terne, triste, puant à l'image de son titre diraient certains mais accompagnée d'une BO à laquelle participèrent les Goblins, La merde permettra aussi de retrouver Maurice Ronet et l'erotique Beba Loncar.
Le jeune Andrea est l'appetissant Marco Renis et à ses cotés, une de nos sales favorites et son corps d'eternelle adolescente, Leonara Fani dt une fois de plus on pourra admirer la touffe!
La merde risque de déplaire aux âmes n'aimant guère la complaisance et une certaine forme de cinéma trash... Eric adore, il y a là tt ce qu'il aime!!
Le corbeau deja si vieux ce soir mais si jeune pourtant!
