
Un soldat ancien champion de boxe arrive dans une base militaire américaine de Hawai en 1941. Le capitaine de la base tient absolument à ce qu'il boxe pour son régiment, mais le jeune homme refuse...
Un an après "Le train sifflera trois fois", Zinnemann revient avec un autre film destiné à rester comme un grand classique du cinéma américain : "Tant qu'il y aura des hommes", avec sa distribution en béton et son histoire romanesque, avec en toile de fond la menace de la seconde guerre mondiale aux portes des USA.
Le film est dominé par Montgomery Clift dans le rôle du jeune boxeur rétif. Il est entouré d'un Burt Lancaster massif en sergent bourrin mais juste, de Frank Sinatra (oscarisé pour l'occasion), Deborah Kerr, Ernest Borgnine en méchant...
"Tant qu'il y aura des hommes" dépeint alors une vie de garnison oisive, composée de militaires faisant de vagues projets d'avenir, vivant de vagues amours interdites pour oublier l'ennui d'une routine sans objet. Bien joué et bien scénarisé, le souci de "Tant qu'il y aura des hommes" est que son propos et son récit sont quand même bien maigres. En fin de compte, ses péripéties et ses personnages s'avèrent prévisibles. Le film ose certes des audaces pour son temps (dont le fameux - et très court - baiser entre Kerr et Lancaster sur la plage, et aussi des bagarres assez violentes), mais en fin de compte, la guerre arrive et la morale reprend ses droits. Comprendre la bonne morale hollywoodienne, hélas, et ce mélo s'achève de façon conventionnelle, assez décevante. Bref, un long métrage désuet à mon goût, bénéficiant de bons acteurs et dialogues, mais ne laissant guère plus de trace qu'un mélo dans la moyenne. Bref, je ne comprends pas trop sa réputation mirobolante...
Vu sur le dvd français zone 2 de Sony Columbia, avec une copie 1.33 4/3 noir et blanc qui allie le bon et moins bon. Le bon, c'est un télécinéma de très belle qualité, très affuté et précis, rendant un excellent rendu de la texture cinéma et des détails de l'image. Le moins bon, ce sont des poussières et saletés qui reviennent quand même régulièrement sur l'ensemble du métrage. La bande son anglaise est proposée en mono d'origine, avec STF et VF.
Bizarrement, ce film pourtant très réputé dans le catalogue Sony n'a connu qu'une seule édition en DVD, même aux USA - hormis une édition superbit en 2004. Sony avait annoncé un bluray en Europe en 2009, mais il n'est en fait jamais paru dans ce format...