
Mangin, un policier parisien, perquisitionne l'appartement d'un trafiquant de drogue nommé Simon et l'y arrête en compagnie de sa maîtresse Noria...
En 1985, "Police" réunit une grosse affiche et constitue une certaine attente : Pialat sort du Césarisé "A nos amours", Depardieu est déjà une grande vedette et Sophie Marceau une jeune sensation qui doit encore faire ses preuves, en se confrontant ici à ces deux enfants terribles du cinéma français. Basé sur un scénario de Catherine Breillat, "Police" confronte Pialat à un univers qui lui est étranger, celui du polar à la française, un genre bien franchouillard et alors encore vivace. Le film reçut un accueil plutôt mitigé et il faut bien dire qu'il laisse partagé encore aujourd'hui.
"Police" se découpe en deux parties, la première se voulant une peinture réaliste de la vie de commissariat, avec interrogatoire musclée, blagues graveleuses, sales coups de flics, etc... Le parti-pris est celui du réalisme, mais le résultat s'avère en fait assez bateau, le film se contentant de multiplier les situations classiques et mille fois revues. Par ailleurs, Sophie Marceau, mal arrangée, n'est pas crédible une seconde en délinquante maghrébine, pas plus que Richard Anconina en avocat frère de Depardieu, tandis que Depardieu navigue à vue, dans un état d'improvisation permanente. Certains acteurs secondaires sont d'un amateurisme confondant. Pour un film visant le "réalisme", ce mélange de gros clichés déjà vus au cinéma et de douce invraisemblance fait assez mal... D'où un résultat qui ne passe vraiment pas bien, en plus d'être sacrément daté. La seconde partie cherche plus à rendre la vie sentimentale et l'état personnel de confusion de Mangin. On retrouve un Pialat plus classique, mais en petite forme, ne sachant pas trop où il veut aller. Il y a pourtant des éléments intéressants, un regard un peu différent sur le monde des flics et des voyous qui fait qu'on n'a pas l'impression de perdre son temps. Mais "Police" est tout de même un film plus frustrant qu'autre chose...
Vu sur le dvd français Gaumont, dans une copie 1.66 16/9 convenable, très propre, juste entachée par quelques discrets halos. La photo blafarde de Tovoli (tout à fait dans le style de celle qu'il a faite pour "Ténèbres") est bien restituée, de façon très cinéma. Bande son en mono "d'origine" selon la jaquette, mais le générique indique un mixage Dolby Stéréo !!
