
Durant le Carnaval de Rio, le musicien Orfeo s'éprend d'une jeune voyageuse nommée Eurydice, qui a fui son village après les menaces de mort d'un mystérieux étranger...
En 1959, le réalisateur français Marcel Camus tourne au Brésil "Orfeu Negro", avec des acteurs du pays, en décor naturel, en portugais. Il s'agit d'une adaptation de la légende d'Orphée (dont Cocteau avait donné sa version 9 ans avant), transposition elle-même basée sur une pièce de Vinicius de Moraes, poète et compositeur brésilien. "Orfeu Negro" eut un retentissement considérable, récoltant aussi bien la Palme d'Or à Cannes et l'Oscar du meilleur film étranger, et popularisant mondialement la culture et la musique brésilienne.
Vu aujourd'hui, cet Orphée au carnaval ne m'a pas trop emballé. Il a pour lui une photogénie indéniable, de très belles images colorées du Brésil des années 50, soulignant la beauté des gens, les couleurs éclatantes, les paysages superbes, l'énergie et la vivacité du peuple de la cité. On lui a souvent reproché un côté "carte postale", mais c'est tout de même un film qui ne dépeint pas un Brésil idyllique tout beau, tout propre. L'histoire d'amour est touchante, mais la partie fantastique de la légende est vraiment limitée à la toute fin du métrage, au sein d'une cérémonie vaudou (gardée par un berger allemand baptisé Cerbère !) assez expédiée. Dans sa forme "Orfeu Negro" est certes singulier, frénétique, mais sur la durée, sa façon assez plate de narrer le mythe d'Orphée en fait un spectacle un brin décevant, même si tout de même intéressant à visionner - ce n'est clairement pas un film banal.
En France, "Orfeu Negro" est d'abord sorti chez Opening en 2000, puis a refait surface dans diverses éditions estampillées Aventi.
En 2008, il est ressorti chez Potemkine, dans une édition toute nouvelle, avec une nouvelle copie et de nouveaux suppléments. La copie 1.33 4/3 est magnifique, quasiment irréprochable. Le télécinéma est impeccablement fixe et propre, le grain est rendu très fidèlement, de façon très vivante, la résolution est souvent impressionnante, les couleurs et les contrastes sont parfaitement équilibrés. Le seul petit reproche qu'on pourrait faire serait au niveau d'une compression parfois légèrement confuse dans les séquences les plus agitées, mais sinon, c'est tout de même du très beau travail. Bande son mono portugaise en dolby digital 1.0 correcte, bien qu'un peu criarde. Avec VF et STF.
