De rouille et d'os - 2012 - Jacques Audiard

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Manolito
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De rouille et d'os - 2012 - Jacques Audiard

Message par Manolito »

Ali, un chômeur belge, s'installe avec son fils chez sa soeur, caissière à Nice. Il devient agent de sécurité et rencontre dans une boîte de nuit Stéphanie, dresseuse d'orques dans un parc aquatique. Quelques jours plus tard, celle-ci est victime d'un grave accident...

S'il y avait actuellement une école du Néo Noir à la française, Audiard en serait sans doute le chef de file, en tous cas celui qui fait le plus l'unanimité, le plus récompensé, et dont la carrière semble qualitativement la plus constante.

Son dernier film reçut d'excellentes critiques, caracole doucement vers les 1.5 millions d'entrées, mais revint bredouille de Cannes. Cette cuvée 2012 d'Audiard est pour moi une nouvelle réussite, mêlant des éléments du Film Noir (tout ce qui tourne autour d'Ali : combats clandestins, personnages louches...) et d'autres distinctement issus du mélo.

On remarque que le couple (handicapé social/handicapée physique qui vont s'épauler) rappelle celui de "Sur mes lèvres"...
Sous une façade dure, "De rouille et d'os" s'avère un film optimiste, narrant l'histoire d'amour entre deux personnages ayant tout pour perdre, mais qui vont tout gagner, les coups dans la tronche qu'ils vont se prendre leur donnent leur chance d'estimer à juste valeur ce qui compte vraiment pour eux. Marion Cotillard est époustouflante, à la fois impérative et déchue, son parcours est le point le plus fort. Ce qui tourne autour d'Ali n'est pas toujours aussi réussi (les dernières péripéties du récit, si j'en comprends l'importance et le sens, font un peu rajoutées). La photo et l'image sont très belles, même si certaines choses sont un peu systématiques (plans "émotions" de nuques et de lobe d'oreille a gogo !).

Un bon cru tout de même en fin de compte, du cinéma bien fait, respectueux de son art et de son public...
Superwonderscope
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Re: De rouille et d'os - 2012 - Jacques Audiard

Message par Superwonderscope »

certains le comparent à un "Intouchables 2" : est-ce exagéré?
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
Manolito
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Re: De rouille et d'os - 2012 - Jacques Audiard

Message par Manolito »

C'est une remarque à la fois idiote et vraie !

Vraie car dans les deux cas, on a un personnage venant d'un milieu "simple" qui vient en secours à un handicapé plutôt bourgeois et lui redonne goût à la vie.

Idiote (ou en tous cas superficielle) car le regard d'Audiard est quand même nettement moins schématique et les personnages sont surtout beaucoup, beaucoup moins clichés et schématisés que dans un "Intouchables", le film est nettement moins un "crowd pleaser" ): réconfortant. "De rouille et d'os" regarde la question du handicap nettement plus en face que "Intouchables" à mon sens (sans être aussi fort et juste que "Le scaphandre et le papillon"). Par ailleurs, il y a toute une trame Noir/sociale (avec des références directes à des faits divers du droit social récent) qui est absente d'un film comme "Intouchables".

Enfin comme précédemment noté, j'ai plus pensé à "Sur mes lèvres" par certains aspects...
fiend41
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Re: De rouille et d'os - 2012 - Jacques Audiard

Message par fiend41 »

plutôt bien construit, je redoutais le vide ou des moments plus glauques (les combats louches notamment). j'ai essayé de regarder surtout pour me remémorer l'attraction du Marineland d'Antibes rue de Biot (ayant vécu à qq minutes de là fut un temps). je trouve que le film capte cette ambiance typique de là-bas, entre le soleil des puissants, et le soleil que sont venus chercher des gens plus ordinaires subsistant de vivotages et petites magouilles..

ça a du être un drôle de bazar ou trucages videos pour le handicap de l'héroine..

globalement la philosophie du film se dessine. elle éduquait des animaux.. elle a trouvé non pas un homme, mais un autre animal à éduquer.
Superwonderscope
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Re: De rouille et d'os - 2012 - Jacques Audiard

Message par Superwonderscope »

Un bon gros melo prolo filmé par un bobo. C'est en gros le sentiment qui s'est dégagé.
Adjonction de chansons-choisies-pour-l'occasion qui parsèment le film (même du Katy Perry, ça a du couter bonbon en droits) et de scènes rudes. Le mélange est assez hétéroclite et fonctionne bien la plupart du temps car justement les personnages gardent un côté brut dans leur expression.
Impressionné pae Marion Cotillard - la scène où elle réalise qu'elle n'a plus de jambes est déchirante; Schoenarts est naturel dans son côté bourrin-Statham de la banlieue bruxelloise, mais un peu monolithique à mon gout. Même dans ses scènes de baston ou
Spoiler : :
quand il perd son gosse
, je n'ai pas été touché. Les bastons sont supposées faire mal - mais faut qu'Audiard aille du côté de la Thaïlande pour voir comment on filme un combat qui fait vraiment mal :D
Les rebondissement scénaristiques renvoient quand même aux bons vieux melos des années 50, avec ce côté social à la française et ses héros à la marge (on est pas loin du schéma de la pute au grand coeur dont un outsider s'amourache et tente de la sauver).
Scope-frime par instants, abondance de plans sur les détails (trop , peut-être), mais jolie photo naturelle qui renforce ce côté proche de l'humain- et un joli portrait sans fard d'un handicap, sans refouler des questions qui fachent à l'écran (sexualité, image de soi, rapport à l'autre...)

vu sur le BD UGC de facture plus qu'honorable, avec des st pour sourds et malentendants -une régularité chez l'éditeur- et un DTS HD MA 5.1 honnête, pas mal d'arrières.
2H02
2.40:1
pas vu les bonus
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