VF : les Monstres Attaquent.
Suite du premier film Gamera sorti en 1965.

Le vaisseau qui emmenait Gamera vers Mars est percuté par une météorite. Gamera s'échappe et revient sur Terre pour se nourrir d'énergie. Pendant ce temps, un groupe de japonais se dirige vers la nouvelle Guinée afin de récupérer un précieux bijou qu'un prisonnier de guerre aura enterré au fin fond de la jungle 20 ans auparavant. Malgré les suppliques des locaux, ils enlèvent sans le savoir un oeuf d'une créature légendaire, Barugon. A la faveur d'une lampe infra-rouge, l'oeuf échos de manière anormale et Barugon grandit démesurément. Et bien sûr, attaque d'abord Kobe, puis Osaka. Gamera, attirée par l'énergie dégagée, fonce sur le monstre.
Curieux film qui commence comme une bandelette d'(aventure - un peu comme Godzilla vs Ebirah. Si bien que Gamera apparait bien en début de métrage en faisant sauter un barrage (très beaux SFX!) pour aller "vers un volcan en éruption" quo'n ne verra d'ailleurs pas.
vient ensuite la chasse au trésor qui prendra bien 40 minutes au film, sans monstre à l'horizon. Trahison, meurtre et indigènes au programme. Curieux, d'ailleurs, que ce qui est appelé la ""Nouvelle Guinée" soit peuplée d'individus asiatiques fortement grimés de manière foncée

Sur ce, Barugon apparait, et c'est la fête aux maquettes. C'est d'ailleurs parfois bien animé. Les plans larges offrent de splendides reconstituions et destructions. Dès que la caméra est proche du monstre, là... c'est nettement moins bon. Gueule figée, yeux qui ne cligner qu'une seule fois le long du film. C'est pas la force de cette seconde aventure. Le reste du film va surtout se concentrer sur le héros et la jeune indigène nommée Karen (ben voyons) tentant de stopper Barugon et sa progression vers Osaka.
C'est une des curiosités de ce G vs B, car c'est un film... sans Gamera (ou presque).
Barugon possède une langue rigide qui projette de la vapeur froide qui gèle tout aux alentours. Il saigne un liquide mauve foncé, et sa faiblesse est l'eau : l'armée projette d'ailleurs de la pluie artificielle afin de l'immobiliser à terre... Sa crête s'allume et projette... un arc-en-ciel d'énergie qui fait tout exploser. Barugon, icône gay avant l'heure

Autre point notable : un Gamera adulte, sans enfant ni ton orienté jeunesse. C'est même assez sombre, voire violent comparé aux autres films.
On verra également une structure qui rappelle le plus récent Gamera 2 : Attack of Legion où Gamera est immobilisée par Legion pendant un bon moment. C'est le même procédé ici où Gamera est frigorifiée, prisonnière du gel provoqué par la angle de Barugon. d'où son absence les 2/3 du film!
Le film est le premier à avoir été tourné en couleur, et toujours en "DiaeiScope". Techniquement, c'est dans la bonne moyenne des kaiju. Effets ralentis efficaces dans le combat des deux monstres, notamment dans le final au lac Biwa. Il y a de l'argent, et ça se voit. Décors multiples, angles de prises de vue complexes, scènes de feu qui paraissent assez dangereuse à la réalisation, c'est même bien soigné et se dépare pas face aux Godzilla de l'époque. Voir la destruction de Kobe, entre autres. Certes, ça marche sur les mêmes chemins qu'Ebirah ou Mothra : exotisme, danses indigènes, un peu de polar, références à la seconde guerre mondiale... mais le film trouve son propre ton au fur et à mesure et fait rebondir le scénario de manière adroite dès l'immobilisation de Gamera.
Certes, le film possède aujourd'hui un look très premier degré mais pour les amateurs de Kaiju (comme moi), ce Gaemra Vs Barugon reste un morceau de choix - et apparaît surtout comme étant le meilleur de la série de films des années 60. La dégringolade (effets spéciaux, ton et gamins à gifler) apparaitra graduellement après... Egalement, le film contient des ellipses assez hallucinantes, comme s'il manquait des scènes entières. D'où peut-être une durée inhabituelle (100 minutes), alors qu'on sent qu'il y avait matière à 15/20 mn de plus. Quelques incohérences au passage, dont le film ne s'encombre pas (ex : le retour d'Odonera - l'acteur Kojo Fujiyama, qu'on retrouvera dans un autre rôle dans Gamera Vs Viras- de l'ile, de manière assez incongrue!)
reste maintenant à attendre une sortie Blu Ray éventuelle aux USA, voire ailleurs car l'édition japonaise n'a aucun st.
1h40