Le sexe de la violence / Tueurs fous- B. Zsulinger- 1972
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Le sexe de la violence / Tueurs fous- B. Zsulinger- 1972
Le sexe de la violence/Tueurs fous: Tue le, souris, je te photographie!
Boris Zsulinger, aprés son "Nathalie aprés l'amour", filme cette fois la folle escapade de deux petites frappes désoeuvrées à travers la ville, abattant par jeu de malheureuses victimes choisies au hasard dans la rue, la violence et la mort étant un forme de plaisir extrême.
Si on pense un tout petit peu à Orange mécanique, un Orange mécanique du trés pauvre, le malaise et la glauquerie du film, son aspect dérangeant provient plus de son propos que de ses images.
Zsulinger semble aimer le trash, la misère, les esprits dérangés et il associe cela au sexe ou plutôt à l'homosexualité et le mileu gay en général, considéré un peu comme une maladie honteuse et dangereuse, traditionnel d'une certaine mentalité dans les années 70.
S'ensuit un film discutable et surtout dérangeant. Tout est gris et sombre dans Le sexe de la violence. Tant la vie de Domique et Roland, petites frappes paumées au passé difficile, homosexuels refoulés, sans avenir, que le décor hivernal et pluvieux.
Dominique vit chez un journaliste quadragénaire homosexuel, fou amoureux de lui, relation claire-obscure d'amour / haine, amour impossible d'un homme vieillissant pour un délinquant qui ne lui appartiendra jamais.
Roland, son ami, vient d'acquérir deux fusils et ce matin là, c'est le départ pour un voyage sans retour.
Jouer, s'amuser, tuer. Dans la campagne mouillée, c'est un vieux motocycliste qui sera la première victime avec laquelle ils vont jouer comme un chat jouerait avec sa proie, long martyr fait d'intimidation, de peur et d'humiliation avant qu'ils ne le tuent froidement d'un coup de fusil dans la nuque dans un éclat de rire, comme des enfants irresponsables.
Car insonscients, Dominique et Roland le sont.
A aucun moment, ils ne semblent réaliser leurs actes, simple jeu à leurs yeux, comme des enfants partant à la chasse aux papillons. Ils pousseront le vice à se photographier aux cotés du corps, exultant, comme s'il s'agissait justement d'un trophée.
Zsulinger nous ballade dans les milieux gay d'hier, milieux qu'il représente par un cabaret de transformistes rempli de travelos grossiers, folasses perdues et de vieux vicieux en quête de chair fraîche.
Si l'homosexuel est un dangereux tueur potentiel, il est aussi un déviant mal dans sa peau, sale et travesti. Dérangeant surtout quand on voit que Zsulinger affirme et montre sans nuance aucune, il se fait démonstratif et pédant. L'homosexuaité est une tare que de surcroit on cache.
Plus interessante est la description des deux loubards. Si Domnique vit chez ce journaliste qui le tripote mais lui sert surtout de planque, Roland refuse toute relation homosexuelle mais une nuit d'ivresse, il sous-entend qu'autrefois il se laissa souvent tenter avant de se blottir, en pleine crise, dans le lit de Dominique.
Tout est implicite, tendancieux, jamais montré comme si Zsulinger hésitait à trop définir ses héros, héros qu'il jette pourtant ensemble dans le lit d'une prostituée qui tentera en vain de leur faire l'amour, insensibles et froids aux avances féminines, préferant partir.
Pris dans le tourbillon de la violence, ils assassineront un autre cycliste puis deux jeunes femmes se promenant jusqu'à la traque finale dans les bois par les chiens et la police, fin d'un pacours sanglant.
Le sexe de la violence est un film qui laisse une impression étrange, une sensation de doute. Interessant mais tendancieux, brouillon. Zsulinger part dans beaucoup de directions, trop peut être. Il démontre certes mais ne prouve rien et c'est là que le bât blesse. Pas la moindre once de psychologie juste des personnages tracés au crayon gras et contestables jusqu'au titre même du film d'ailleurs. Le sexe de la violence on le connait donc.
Chacun le jugera à sa manière. La réalisation est des plus banales, la photographie laide à l'image de cet univers, le tout a un aspect absolumment kitch sur une musique psychédélique plutôt agréable.
L'interpréation n'est quant à elle, ni bonne ni mauvaise. Dominique Rollin et Roland Maden sont deux loubards pattes d'éph' à qui il manque malheureusement la folie de leurs personnages.
On aura la surprise de retrouver Christian Barbier en victime humiliée et froidement abattue.
Un exemple de Bis belge plutôt trash comme Eric aime qui dans un sens retrace peut être dangereusement un certain état d'esprit d'alors.
Boris Zsulinger, aprés son "Nathalie aprés l'amour", filme cette fois la folle escapade de deux petites frappes désoeuvrées à travers la ville, abattant par jeu de malheureuses victimes choisies au hasard dans la rue, la violence et la mort étant un forme de plaisir extrême.
Si on pense un tout petit peu à Orange mécanique, un Orange mécanique du trés pauvre, le malaise et la glauquerie du film, son aspect dérangeant provient plus de son propos que de ses images.
Zsulinger semble aimer le trash, la misère, les esprits dérangés et il associe cela au sexe ou plutôt à l'homosexualité et le mileu gay en général, considéré un peu comme une maladie honteuse et dangereuse, traditionnel d'une certaine mentalité dans les années 70.
S'ensuit un film discutable et surtout dérangeant. Tout est gris et sombre dans Le sexe de la violence. Tant la vie de Domique et Roland, petites frappes paumées au passé difficile, homosexuels refoulés, sans avenir, que le décor hivernal et pluvieux.
Dominique vit chez un journaliste quadragénaire homosexuel, fou amoureux de lui, relation claire-obscure d'amour / haine, amour impossible d'un homme vieillissant pour un délinquant qui ne lui appartiendra jamais.
Roland, son ami, vient d'acquérir deux fusils et ce matin là, c'est le départ pour un voyage sans retour.
Jouer, s'amuser, tuer. Dans la campagne mouillée, c'est un vieux motocycliste qui sera la première victime avec laquelle ils vont jouer comme un chat jouerait avec sa proie, long martyr fait d'intimidation, de peur et d'humiliation avant qu'ils ne le tuent froidement d'un coup de fusil dans la nuque dans un éclat de rire, comme des enfants irresponsables.
Car insonscients, Dominique et Roland le sont.
A aucun moment, ils ne semblent réaliser leurs actes, simple jeu à leurs yeux, comme des enfants partant à la chasse aux papillons. Ils pousseront le vice à se photographier aux cotés du corps, exultant, comme s'il s'agissait justement d'un trophée.
Zsulinger nous ballade dans les milieux gay d'hier, milieux qu'il représente par un cabaret de transformistes rempli de travelos grossiers, folasses perdues et de vieux vicieux en quête de chair fraîche.
Si l'homosexuel est un dangereux tueur potentiel, il est aussi un déviant mal dans sa peau, sale et travesti. Dérangeant surtout quand on voit que Zsulinger affirme et montre sans nuance aucune, il se fait démonstratif et pédant. L'homosexuaité est une tare que de surcroit on cache.
Plus interessante est la description des deux loubards. Si Domnique vit chez ce journaliste qui le tripote mais lui sert surtout de planque, Roland refuse toute relation homosexuelle mais une nuit d'ivresse, il sous-entend qu'autrefois il se laissa souvent tenter avant de se blottir, en pleine crise, dans le lit de Dominique.
Tout est implicite, tendancieux, jamais montré comme si Zsulinger hésitait à trop définir ses héros, héros qu'il jette pourtant ensemble dans le lit d'une prostituée qui tentera en vain de leur faire l'amour, insensibles et froids aux avances féminines, préferant partir.
Pris dans le tourbillon de la violence, ils assassineront un autre cycliste puis deux jeunes femmes se promenant jusqu'à la traque finale dans les bois par les chiens et la police, fin d'un pacours sanglant.
Le sexe de la violence est un film qui laisse une impression étrange, une sensation de doute. Interessant mais tendancieux, brouillon. Zsulinger part dans beaucoup de directions, trop peut être. Il démontre certes mais ne prouve rien et c'est là que le bât blesse. Pas la moindre once de psychologie juste des personnages tracés au crayon gras et contestables jusqu'au titre même du film d'ailleurs. Le sexe de la violence on le connait donc.
Chacun le jugera à sa manière. La réalisation est des plus banales, la photographie laide à l'image de cet univers, le tout a un aspect absolumment kitch sur une musique psychédélique plutôt agréable.
L'interpréation n'est quant à elle, ni bonne ni mauvaise. Dominique Rollin et Roland Maden sont deux loubards pattes d'éph' à qui il manque malheureusement la folie de leurs personnages.
On aura la surprise de retrouver Christian Barbier en victime humiliée et froidement abattue.
Un exemple de Bis belge plutôt trash comme Eric aime qui dans un sens retrace peut être dangereusement un certain état d'esprit d'alors.
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.
MES FILMS: http://sd-1.archive-host.com/membres/up ... lms_56.rtf
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Le film est sorti en salles sous le titre Les tueurs fous aka the lonely killers pour l'étranger.
Boris Zsulinger qui 3 ans avant avait signé le plutot spécial Nathalie aprés l'amour s'est inspiré dit on pour ce film d'un fait divers réel qui s'est déroulé durant l'été 1971. Le film qui traina derrière lui à l'époque une aura plutot sulfureuse fut entèrement tourné à bruxelles et fut un précurseur alors des films de serial killer, certains y voyant le grd père du peu génial Henry portrait of a serial killer.
Qques images du film:

Les deux jeunes tueurs:

Boris Zsulinger qui 3 ans avant avait signé le plutot spécial Nathalie aprés l'amour s'est inspiré dit on pour ce film d'un fait divers réel qui s'est déroulé durant l'été 1971. Le film qui traina derrière lui à l'époque une aura plutot sulfureuse fut entèrement tourné à bruxelles et fut un précurseur alors des films de serial killer, certains y voyant le grd père du peu génial Henry portrait of a serial killer.
Qques images du film:

Les deux jeunes tueurs:

Modifié en dernier par eric draven le mer. déc. 07, 2005 10:12 pm, modifié 1 fois.
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.
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VHS francaise chez SPV.. pour les fouilleurs...
tiens je me demande où est Fairfax sur ce coup!!

tiens je me demande où est Fairfax sur ce coup!!


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Ah merci Stebhz!! 

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- Localisation : Derrière les cemetery gates
je viens de le voir et pour moi gros chef d'oeuvre...
ce qu'oublie Draven c'est que les deux tueurs se prennent d'amitié pour un chat "qui n'a pas d'yeux" et qui va mourir lors d'une altercation avec un pompiste... et là c'est pour moi un moment important du film car ils vont se révéler humains... mais à cause de la mort d'un animal qu'ils vont enterrer avec précaution (le tout avec une musique de fond hyper triste)... c'est pour moi une des clés du film avec un total renversement des valeurs pour nos deux "héros".... ils ont de la compassion pour un être qui ne peut les voir, donc les juger mais n'en ont aucune pour le reste de l'humanité...
J'avais le film dans la tête à la fin du visionnement et cela m'arrive très rarement, j'étais effectivement un peu mal à l'aise... surtout avec la scène de fin où les deux sont réunis par la police après la course poursuite dans les bois... fin sans espoir, très triste, mais on est soulagé qu'ils arrêtent une bonne foi pour toute leur cavalcade meurtière...
un vrai film "no futur"...
ce qu'oublie Draven c'est que les deux tueurs se prennent d'amitié pour un chat "qui n'a pas d'yeux" et qui va mourir lors d'une altercation avec un pompiste... et là c'est pour moi un moment important du film car ils vont se révéler humains... mais à cause de la mort d'un animal qu'ils vont enterrer avec précaution (le tout avec une musique de fond hyper triste)... c'est pour moi une des clés du film avec un total renversement des valeurs pour nos deux "héros".... ils ont de la compassion pour un être qui ne peut les voir, donc les juger mais n'en ont aucune pour le reste de l'humanité...
J'avais le film dans la tête à la fin du visionnement et cela m'arrive très rarement, j'étais effectivement un peu mal à l'aise... surtout avec la scène de fin où les deux sont réunis par la police après la course poursuite dans les bois... fin sans espoir, très triste, mais on est soulagé qu'ils arrêtent une bonne foi pour toute leur cavalcade meurtière...
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En effet, trés belle scéne que celle du chat.. qui montre tout l'inversement des valeurs de ces deux ames perdues.. un chat errant- à leur image- et sans yeux assez fascinant d'ailleurs pour qui j'avais beaucoup de compassion... en plus!!
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.
MES FILMS: http://sd-1.archive-host.com/membres/up ... lms_56.rtf
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Re: Le sexe de la violence / Tueurs fous- B. Zsulinger- 1972
Quelqu'un a eu la bonne idée de mettre sur Youtube les deux faces du 45 tours sortis en Belgique... on peut réécouter sans fin le morceau à la flute de pan totalement mélancolique.
http://www.youtube.com/watch?v=OoCfGMKMSi8

http://youtu.be/OoCfGMKMSi8[/youtube]
http://www.youtube.com/watch?v=OoCfGMKMSi8

http://youtu.be/OoCfGMKMSi8[/youtube]