
1962 en Californie. Les vacances se terminent. Belles américaines, musique à fond, drague à tout va... Curt, Steve, Lauri, Terry et tous les autres passent leurs nuits sur les routes et dans les drive-in, les selfs et les bals... Chaque minute qui passe est vécue intensément comme la dernière. L'essentiel, c'est de prendre le rythme et de le garder...
Une suite à la peu fameuse réputation du célèbre film de George Lucas... et c'est dommage car c'est loin d'être le navet tant décrié.
On troque l'imagerie chaleureuse du premier volet, pour s'axer sur la réalité froide et multiple du devenir des diffèrents protagonistes du film de Lucas, Vietnam en toile de fond oblige. A ce titre le film est extrêmement sophistiqué dans son utilisation quasi-permanente (en scope pétaradant!) du split screen qui en fait d'emblée le film le moins fait du monde à être vu à la télé ou sur VHS Pan and Scan. Ce parti-pris est totalement digéré par la mise en scène de Bill Norton qui ne cesse de jouer sur le temps (la structure temporelle éclatée du film ne pose aucun problème de repère et m'a même paru pour l'époque assez novatrice dans les jeux qu'elle induit)
La désillusion, le côté potache et parfois mélancolique qu'on sentait dans AMERICAN GRAFFITI sont içi tout aussi présents, en plus adulte, plus impliqué, plus affirmés. C'est le temps des sensibilités qui s'affirment, celui des idéaux qui se bornent à la réalité du monde en marche et à ce titre le tableau que dresse le film du basculement de l'un des protagonistes majeurs vers le parti républicain n'est guère flatteuse. La satire n'est pas loin...
Comme pour le premier, une bande-son naphta au charme fou qui empile les standards avec un réel bonheur.
Participation de Scott Glenn, excellent. Comme toujours.
En résumé, une très honorable suite à découvrir ou redécouvrir.