C’est 2 frères. Qui habitent Montbard, en Bourgogne. Et qui, pour les vacances d’été, ont décidé d’aller voir leur mère à Saint-Jean-de-Luz. Parce que ça fait longtemps. Parce que ça lui fera plaisir. Ce ne sont pas les parce que qui manquent. Ils ont trouvé un motor-home d’occasion, et vont faire la route au rythme du bitume, au gré des envies. C’est ça l’idée : une diagonale de France entre frères. Sauf que leur tombe dessus une fille qui n’était pas prévue. Une fille attachante. Inattendue. Et qui n’a jamais vu la mer. Ils font donc la route à trois. Et tout doucement, entre désirs diffus et envies cachées, ils réalisent que d’être un trio n’empêche pas de s’aimer. Sans jalousie. Plaisirs partagés.

Trois ans après sa catastrophique Guerre des miss, Patrice Leconte semble vouloir revenir à un cinéma plus personnel, jouant la carte d’un certain « naturalisme » cinématographique à la française, avec son histoire simple, son humeur badine et ses personnages censés nous toucher dans leur proximité / banalité. Face à de telles bonnes intentions, l’envie de se laisser séduire - et de retrouver le grand Leconte des années 80-90 – était vraiment là, en ce qui me concerne. Et, par moment, ça marche. Dans l’ambiance qu’il souhaite instaurer, sensuelle, lorgnant vers un tragi-comique à l’italienne, au croisement de Tandem et du Mari de la coiffeuse, je trouve que Leconte atteint parfois quasiment son objectif. Je pense notamment à toutes les séquences champêtres du milieu de film, qui possèdent un vrai petit cachet.
Cependant, vu dans son ensemble, difficile quand même de parler de franche réussite. Ca coince tout particulièrement au niveau de l’écriture, qui abuse de situations improbables (l’ex de l’héroïne, se retrouvant constamment sur la même route que notre trio), de dialogues un peu trop portés sur les bons mots et de personnages finalement jamais très crédibles dans leur pittoresque appuyé. Bref, Leconte scénariste m'a paru en faire trop en permanence, sabordant en grande partie les beaux efforts qu’il déploie côté mise en scène pour retrouver le p'tit goût de l’authentique.
Bref, il y a de l’idée, quelques jolis passages et, globalement, du mieux par rapport aux derniers films du cinéaste, mais disons qu'on ne peut pas encore tout à fait parler de grand come-back.