Philippe, lycéen de 18 ans, préfère depuis longtemps les grosses motos aux petites voitures. Il néglige allègrement ses études au profit des demoiselles qui chatouillent son coeur d'adolescent. Son père, Antoine, un homme aussi conservateur qu'intransigeant, ne l'a pas vu grandir. Il lui faut apprendre l'échec de son fiston au bac pour enfin ouvrir les yeux. Dépassé par les événements, il chasse Philippe de la maison, un peu à contre-coeur. Celui-ci trouve aussitôt refuge chez un ami et se met en tête de devenir DJ. La rencontre d'une charmante jeune femme achève de transformer sa vie. De son côté, Antoine, rongé par le remords, décide de revoir son fils...

Comme le laisse deviner son titre, N’oublie pas ton père au vestiaire … ne vole franchement pas haut. Le film semble vouloir évoluer dans le registre de la comédie de mœurs à base de conflit inter-générationnel (ici plus précisément de conflit père-fils). On pense un petit peu, par moment, à La Boum, d’autant que le film s'offre le temps d’une séquence parfaitement inutile les services de Denise Grey, dans un rôle de vielle excentrique très proche de celui qu’elle tenait dans le film de Pinoteau.
Toutefois, à défaut de présenter la moindre qualité cinématographique, l’ensemble fait au moins figure de passionnant document sociologique. Hymne au machisme à la française (les deux jeunes héros masculins se tapent plein de belles minettes, dont Brigitte Lahaie, sans le moindre effort), au racisme ordinaire (l’arabe de la bande qui a droit à une ou deux bonnes vannes sur ses origines ... comme ça, en passant, dans la bonne humeur générale), à l’ivresse au volant (Jean Lefebvre qui, avec quelques verres dans le nez, percute la voiture d’un touriste anglais, se permet de remettre en place le gendarme arrivé sur les lieux, lui rappelant qu’entre français, sur le sol national, « on ne va tout de même se laisser emmerder par un anglais », et repart presque avec les excuses du fonctionnaire de l’état), et à Coca-Cola (notre bande de djeunes ne boit que ça … ainsi que du champagne pour les grandes occasions), l’ensemble affiche en revanche beaucoup de méfiance envers les idéaux de Mai 68 (cf. certaines réflexions de Jean Lefebvre ou le speech du gourou escroc que vont voir les jeunes) et prône finalement une rébellion très encadrée. N'oublie pas ton père ... s’achève ainsi sur la réconciliation du père avec le fils et le mariage express de ce dernier avec sa dernière conquête.
Bref, sous son apparente liberté de ton (les dialogues branchés fusent … mais sonnent invariablement faux), le film a bien du mal à masquer son militantisme « petit bourgeois » (voir la mère qui rassure le père après le départ du fils, en lui expliquant que celui-ci vit avec un fils de bonne famille, dont le père travaille à la cour des comptes). Attitude assez hypocrite et vite désagréable, en fait …
Pour le reste, c’est mal, voire très mal joué, filmé sans talent, à l’économie – Balducci donne vraiment l’impression de filmer du vide par moment, tant ses plans s’étirent sans qu’il ne se passe quoi que soit de pertinent à l’écran - et surtout terriblement lourd dans l’écriture. Diffusé en ce moment sur Ciné + Famiz.